Page 52 - Revue Energie & Stratégie N° 70
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Désalinisation, barrages et autoroutes de l’eau : les incontournables de la lutte contre le stress hydrique au Maroc
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2. Des SD pas seulement réservées aux grandes agglomérations urbaines
La lecture de ce tableau fait apparaitre une augmentation importante et significative de la capacité de dessalement, horizon 2028/2029, de
3
322 Mm . Capacité de dessalement qui va quasiment être multipliée par 3 durant la décennie suivante, estimée à 935 Mm . 3
B. Des SD aux capacités très variables
L’analyse de ces trois tableaux montre que tous les clignotants sont au vert pour atteindre le premier objectif, celui de répondre à 50 % des
besoins en eau potable à partir d’unités de dessalement alimentées par des énergies renouvelables, avec une contribution en augmentation
régulière et croissante à l’irrigation. Et ce, pour les raisons suivantes : des SD aux capacités très variables (1), pas seulement réservées
aux grandes agglomérations urbaines (2), bénéficiant en amont de l’implantation de nombreuses centrales solaires et de nombreux parcs
éoliens (3), avec un premier bilan, celui d’un accroissement de la capacité de traitement de l’eau de mer quasi exclusivement utilisée pour
offrir davantage d’eau potable et pour l’irrigation.(4)
1. Des SD différenciées par leur capacité
a. Des capacités inférieures à 100 Mm 3
3
Les capacités de traitement des 17 SD, en service ou en voie de réalisation, vont de 0,01 Mm , pour El Mhirriz, à 100,40 Mm , pour Agadir. Sept
3
d’entre elles (El Mhirriz, les deux de Sidi El Ghazi, les deux de Tarfaya, celle de Amegrew, celle d’AKhfennir) ont une capacité inférieure à 1Mm .
3
3
Quatre d’entre elles (Al Hoceima, Safi, Sidi-Ifni, Boujdour), une capacité inférieure à 10 Mm . Enfin, les cinq dernières (les deux de Jorf-Lasfar, Safi,
3
3
Laayoune, Dakhla) ont une capacité inférieure à 100 Mm . Une seule SD dépasse, de peu, les 100 Mm . Source : tableau 1.
b. Des capacités supérieures à 34 Mm 3
3
Les capacités de dessalement des 9 SD en programmation vont de 0,47 Mm , SD de Tarfaya, à 300 Mm , SD de Casablanca. Cinq de ces SD ont
3
3
3
une capacité comprise entre 34,6 et 60 Mm (Guelmim, Essaouira, Agadir, Tan-Tan, Baudour), les trois autres dépassant les 154 Mm (Tiznit, Sidi
Ifni, Nador et Casablanca). Ces trois dernières SD regroupant plus de 75 % de la capacité totale de ces 9 SD.
2. Des SD pas seulement réservées aux grandes agglomérations urbaines
Cette diversité se retrouve naturellement dans la taille des villes et communes qui bénéficient de l’implantation desdites stations. Rien
de surprenant lorsque cette implantation concerne les villes les plus peuplées du Royaume comme Casablanca qui compte 7 à 8 millions
d’habitants, El Jadida (Jorf Lasfar) 850 000, Agadir 550 000, Safi 350 000, Laayoune 260 000, Nador 150 000, Guelmim 105 000 etc. En revanche,
lorsqu’il s’agit de villes moyennes, de petites villes ou de villages de pêche cela a une tout autre signification : celle de généraliser le recours
à la désalinisation, quelle que soit la taille des communautés et des populations concernées. Les villages de pêche de Sidi El ghazi, d’Amegrew
et de El Mhirriz, comptant quelques centaines de familles, illustre de la meilleure des façons cette stratégie généralisée d’implantation des SD.
3. Des stations de dessalement qui bénéficient des énergies renouvelables
Qu’il s’agisse de parcs éoliens ou de centrales solaires, leur nom est aussi celui d’une station de dessalement, d’une province ou d’une ville
qui s’y rattache.
Concernant les parcs éoliens, où 58 % de la puissance installée se trouve dans les Provinces du sud du Royaume, on rappellera ici l’existence
de parcs Nareva, depuis 2013, à Akhfennir, à Tarfaya, à Foum El Oued, et d’un dernier près de Tanger, le Parc Haouma. À ces parcs Nareva, il faut
ajouter ceux de Laayoune, de Tétouan ou encore d’Essaouira. Les parcs solaires ne sont pas en reste, avec cette fois celui de Noor Ouarzazate
qui va se décliner en quatre phases avec quatre sites différents, ou encore ceux de Foum Al-Oued, de Boujdour et de Sebkha Tah.
4. Une augmentation des capacités de traitement qui profite surtout à l’eau potable et à l’irrigation
Le tableau 3 regroupe les capacités de désalinisation des 26 SD de l’étude, distinguant celle des 17 SD en service et en voie de réalisation
(projet 1) des 9 SD en programmation (projet 2) ; précisant pour chacune d’entre elles leur affectation : eau potable, irrigation et industrie. Ce
qui permet aussi de connaitre la capacité de traitement cumulée des deux projets, ainsi ce à quoi elle est destinée : eau potable, irrigation,
industrie.
Tableau 4
Capacité de traitement Eau potable Irrigation Industrie
1– 322,11 Mm³
2– 935,27 Mm³
Total – 1257,38 452,20
%
Source : tableau établi par l’auteur à partir des tableaux 1 et 2.
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8 Policy Paper - N° 19/25 - Mai 2025

