Page 49 - Revue Energie & Stratégie N° 70
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enregistré une amélioration significative des réserves d’eau permettant ainsi d’assurer un approvisionnement en eau potable pour un
an et trois mois.
«Cette amélioration est cependant très variable selon les bassins. Ce qui confirme, si besoin était, l’utilité des autoroutes de l’eau permettant
aux bassins qui en ont peu profité d’augmenter leurs réserves, faisant d’elles aussi un incontournable de la lutte anti-stress hydrique.
Stations de dessalement, barrages et autoroutes de l’eau qui nécessitent des investissements considérables de plusieurs dizaines de
milliards de dirhams», indique-t-il. Et d’ajouter : «C’est pourquoi SM le Roi Mohammed VI tenait aussi à insister lors de Son discours de juillet 2024
sur la nécessité d’agir, simultanément et parallèlement à leur mise en place, sur la demande. Ce qui permettrait d’atteindre les objectifs fixés de
la feuille de route Royale à un moindre coût, faisant de cet autre combat un autre incontournable de la loi anti- stress hydrique».
I. AUGMENTER L’OFFRE, EN DÉSALINISANT L’EAU DE MER
Rappelons que la désalinisation (dessalement) est un processus qui permet d’obtenir de l’eau douce (potable) à partir d’une eau saumâtre
ou salée (eau de mer). Processus connu depuis l’antiquité, il est aujourd’hui un enjeu important pour les régions côtières arides. Quelle
que soit la technique retenue, elle est d’un coût énergétique élevé, augmentant l’empreinte carbone lorsque l’énergie utilisée est fossile.
Concernant le Maroc, le Royaume dispose de plus de 3000 kilomètres de côtes, répartis sur les façades méditerranéenne et atlantique.
Ce sont, donc, ces villes et villages côtiers qui vont tout naturellement bénéficier de ces stations de dessalement. Ces villes et villages
sont déjà adossés à des centrales solaires et éoliennes existantes, capables de les alimenter en énergie renouvelable. Ce qui en réduit
le coût d’exploitation tout en n’impactant pas l’empreinte carbone. Précisons, également, que ces stations de dessalement peuvent être
fixes ou mobiles. Concernant ces dernières, il est prévu de porter leur nombre de 40 à 240. Offrant des capacités d’eau désalinisée de 360
à 3600 mètres cubes / jour, elles permettent de répondre aux besoins de populations et de territoires non concernés par les SD fixes.
Ces SD fixes ont été privilégiées dans le cadre de cette étude. Le PNAPEI en compte aujourd’hui 26, en service, en voie de réalisation ou en
programmation. Pour 17 d’entre elles, ce sont des SD en service ou en voie de réalisation horizon 2028 (A). Les neuf autres SD, à l’état de
projet, sont programmées horizon 2035-2040 (B).
A. Une capacité de traitement qui s’accroit de 1 257,84 Mm 3
1. Dix-sept stations de dessalement d’une capacité de traitement de 322 ,11 Mm . 3
Le tableau 1 regroupe ces 17 Stations de dessalement (SD), en service ou en cours de réalisation. Il précise leur capacité de traitement en
3,
Mm ainsi que leur usage : eau potable, irrigation et industrie. Les SD sont classées à partir de celle d’Al Hoceima.
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