Page 48 - Revue Energie & Stratégie N° 70
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IER DÉSALINISATION, BARRAGES ET AUTOROUTES DE L’EAU :
LES INCONTOURNABLES DE LA LUTTE CONTRE LE STRESS HYDRIQUE AU MAROC
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olicy Center for the New South (PCNS) a dévoilé le 25 mai dernier une étude intitulée «Désalinisation, barrages et autoroutes de l’eau :
Les incontournables de la lutte contre le stress hydrique au Maroc». Son auteur Henri Louis Vedie indique : «L’analyse de 26 stations de
Pdessalement (existantes, en voie de réalisation ou en programmation) et de 29 barrages (en construction et en programmation), montre
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que la capacité de traitement de l’eau de mer permettra d’accroître en deux temps l’offre en eau potable de 1.257 Mm , et la construction
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de nouveaux barrages augmentera la capacité de stockage de 4.730 Mm . Cette étude met également en lumière la grande diversité des stations
de dessalement, dont les capacités de traitement varient considérablement, tout comme celles des barrages, allant des infrastructures les plus
imposantes aux plus modestes.
Cette diversité, qui se retrouve aussi dans leur localisation, fait de l’ensemble des infrastructures des incontournables de la lutte anti-stress
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hydrique. Comme le sont également les autoroutes de l’eau qui, après un an d’existence, ont déjà permis de transporter 500 Mm d’eau.
Ces infrastructures, devenues essentielles, continueront de mobiliser des investissements de plusieurs milliards DH. Dans son analyse, l’auteur
de cette étude souligne que la désalinisation et la construction de barrages ont beaucoup de points en commun, mais aussi des différences.
Parmi les points communs, l’auteur relève l’identification à un territoire, la diversité de la taille des stations de désalinisation et des barrages,
de leur capacité de traitement et de stockage et de leur répartition interrégionale.
«Ce qui les différencie : une hiérarchisation des priorités, au bénéfice de l’accès à l’eau potable aux dépens de l’irrigation, et une utilité plurielle,
cette fois favorable aux barrages. Identification à un territoire tout d’abord : celui du périmètre côtier pour les SD, et des neuf régions du nord
pour les barrages. Ce qui permet à ces régions de bénéficier aussi des SD présentes sur leur périmètre côtier. Diversité de leur capacité de
traitement et de stockage, ensuite, comme rappelé dans l’étude, qui vont des plus grandes aux plus modestes, concernant toutes les SD et
tous les barrages. Ce qui fait des SD et des barrages des incontournables efficaces de la lutte anti-stress hydrique», précise-t-il.
Une nouvelle hiérarchisation des priorités place désormais l’accès à l’eau potable au sommet des préoccupations, mettant l’irrigation au
second plan. Une orientation qui n’est pas sans impact sur le secteur agricole. «Secteur particulièrement impacté par la sécheresse récente
avec, en 2023, seulement 900 Mm alloués à l’irrigation. Ce qui est très en retrait des 3 MMm dont il bénéficie généralement en situation de
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pluviométrie normale. Ce qui explique l’importance stratégique des deux grands barrages de Ratba et de Kheng-Grou et l’Incitation Royale à
en accélérer la livraison.
Une diversité d’utilisation, enfin, qui est favorable aux barrages. Si les SD doivent permettre d’accroître l’offre en eau potable et en eau agricole,
c’est aussi le cas des barrages. Mais ces derniers produisent également de l’électricité et sont souvent aussi utilisés pour protéger contre
les inondations. Ce qui en fait également des acteurs incontournables de la lutte anti-stress hydrique, mettant à mal beaucoup de critiques
injustifiées les concernant», rapporte la même étude.
Dans ce sens, l’auteur rappelle que depuis septembre de l’année dernière, à la suite de conditions météorologiques favorables, le Maroc a
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