Page 42 - Revue Energie & Stratégie N° 60
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Reculer encore et encore la mise en place des actions pour l’environnement éloigne
l’objectif d’avoir un « avenir vivable ». Face à ces conclusions, le sixième rapport du GIEC
doit impérativement être au cœur des négociations lors de la COP 27. En outre, les États
devront se pencher sur les axes de travail majeurs préconisés par le GIEC pour les mettre
en œuvre le plus rapidement possible.
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gaspillage ou encore en réduisant sa consommation de viande.
Sortir des énergies fossiles
Cause principale du réchauffement climatique, les énergies
fossiles (notamment la concentration de particules fines) mettent
en danger 99 % de la population mondiale (OMS). Afin d’entamer une
transition énergétique efficace, le GIEC opte pour la généralisation des
énergies renouvelables, de la finance verte, requiert la mise en place
d’une économie circulaire et l’amélioration de la gestion des déchets.
Augmenter les financements
Les pays développés sont responsables du réchauffement, mais ce
sont les pays en développement qui subissent les conséquences
de plein fouet. Pour qu’ils puissent faire face aux impacts
dévastateurs du changement climatique, les régions développées
doivent apporter une aide financière aux pays vulnérables. Le GIEC
mise ainsi sur la coopération nationale et internationale.
Par ailleurs, les investissements requis pour limiter le réchauffement
sont moins élevés que les répercussions de notre inaction. D’après
le rapport, les financements pour la décennie 2020 devraient être
« 3 à 6 fois plus importants que les niveaux actuels ».
Capter les émissions carbone
À l’heure où la planète ne parvient plus à capter toutes nos
émissions de CO2, le GIEC préconise la création de puits de carbone
naturels pour préserver les écosystèmes. Cela passe aussi bien par
la plantation d’arbres que par l’utilisation de la technologie pour
extraire le CO2 de l’atmosphère.
Ainsi, chaque secteur peut agir à son niveau. À ce titre, le BTP a la
possibilité de contrebalancer les émissions résiduelles grâce à
des solutions artificielles. L’agriculture, quant à elle, peut réduire
ses émissions et capter celles des autres en ayant une meilleure L’AFRIQUE A BESOIN D’AU MOINS 1 300 MILLIARDS $ D’ICI 2030
gestion des cultures par exemple.
POUR RÉPONDRE DE FAÇON ADÉQUATE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les attentes de l’Afrique
Prochain pays d’accueil, l’Afrique souhaite a émis le souhait Encadré
de participer plus activement à la transition énergétique. Le 2 ’après la BAD, les besoins africains en matière de la réponse mondiale et plus particulièrement africaine aux
changements climatiques continue d’être déploré par de
lutte contre le changement climatique concernent
novembre 2021, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, précise L'Afrique a besoin d’au moins 1 300 milliards $ d’ici 2030 pour répondre de
d’ores et déjà les enjeux de la COP 27. Ce sera « une véritable Dprincipalement le financement de l’atténuation des nombreuses organisations internationales. Malgré la promesse
catastrophes climatiques, le financement pour faire face aux
des pays riches d’accorder 100 milliards $ par an aux pays en
conférence africaine pour progresser dans des domaines façon adéquate au changement climatique
prioritaires tels que le financement climatique, l’adaptation et les pertes et préjudices et celui pour l’adaptation aux changements développement pour lutter contre le changement climatique,
pertes et dommages ». climatiques. cet objectif n’a jamais été atteint.
L’Afrique a besoin de 1 300 à 1 600 milliards $ de financement
Pourtant, les catastrophes continuent de prendre de l’ampleur
Par ailleurs, l’objectif est d’obtenir les financements nécessaires D’après la BAD, les besoins africains en matière de lutte contre le changement climatique
entre 2020 et 2030 pour faire face de manière efficace au
promis par les pays développés pour faire face au réchauffement changement climatique. C’est ce qu’a indiqué la Banque africaine notamment avec les sécheresses et invasions de criquets en
Afrique de l’Est, les cyclones au Mozambique, au Malawi et à
climatique. D’après l’ONU, le réchauffement coûte à l’Afrique 7 à 15 concernent principalement le financement de l’atténuation des catastrophes climatiques,
milliards de dollars par an. de développement dans son rapport sur les perspectives Madagascar, ou encore les inondations en Afrique du Sud qui ont
économiques africaines en 2022.
le financement pour faire face aux pertes et préjudices et celui pour l’adaptation aux
tué plus de 435 personnes en début d’année. À titre comparatif,
Programme de la COP 27 des champions de haut niveau et du Sur ce montant, 715 milliards $ sont nécessaires pour pour lutter contre la Covid-19, près de 17 000 milliards $ ont été
programme de partenariat de Marrakech changements climatiques. mobilisés entre 2020 et 2021, et à 90% par les pays riches.
l’atténuation des effets du changement climatique, 1,3 milliard
L’Afrique a besoin de 1 300 à 1 600 milliards $ de financement entre 2020 et 2030 pour faire
$ pour les besoins techniques et technologiques, entre 289 et
« Si le ratio des engagements internationaux sur les
La future présidence de la COP 27, ainsi que les champions de haut
niveau et le Partenariat de Marrakech pour l’action climatique 440 milliards $ pour les pertes et préjudices alors qu’entre 259 engagements nationaux reste constant, au niveau de 2020
et 407 milliards $ seront nécessaires pour financer l’adaptation
(64% des coûts couverts par des sources internationales et
mondiale, ont publié le calendrier du programme thématique de face de manière efficace au changement climatique. C’est ce qu’a indiqué la Banque
climatique. Sur ce dernier point, c’est d’ailleurs l’Afrique de l’Est
36% par des sources nationales), le déficit de financement de
la COP 27, la Conférence des Nations unies sur les changements africaine de développement dans son rapport sur les perspectives économiques africaines
climatiques qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, en qui enregistre le coût d’adaptation le plus élevé (jusqu’à 143 l’adaptation en Afrique provenant de sources internationales
milliards $).
en 2022.
novembre. est compris entre 166 et 260 milliards d’USD en 2020–2030 »
précise la BAD.
« Cette région exige aussi la plus importante contribution des
Le programme réunit les parties prenantes gouvernementales et Sur ce montant, 715 milliards $ sont nécessaires pour l’atténuation des effets du
ressources internationales (58,2 à 91,5 milliards d’USD) pour
non gouvernementales, encourageant la collaboration entre elles répondre à ses besoins en matière d’adaptation » indique la Et d’ajouter : « Au cours de la même période, le montant cumulé
des ressources internationales nécessaires à l’adaptation dans
afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’assurer changement climatique, 1,3 milliard $ pour les besoins techniques et technologiques, entre
BAD qui justifie cette estimation par la grande vulnérabilité de la
une transition juste vers une économie nette zéro qui atténue la région aux changements climatiques, comparée à sa moindre les 5 principaux secteurs prioritaires est estimé entre 9 et 14
milliards USD pour l’agriculture, 6,7 à 10,6 milliards USD pour
pauvreté et contribue à garantir un avenir durable. 289 et 440 milliards $ pour les pertes et préjudices alors qu’entre 259 et 407 milliards $
résilience et à sa faible préparation.
l’eau et l’assainissement et 4,48 à 7 milliards USD chacun pour la
Lien : https://unfccc.int/climate-action/marrakech-partnership/ seront nécessaires pour financer l’adaptation climatique. Sur ce dernier point, c’est
Cette annonce intervient alors que le sous-financement de
santé, l’énergie, la biodiversité et les écosystèmes ».
marrakech-partnership-at-cops/high-level-champions-and-
marrakech-partnership-at-cop26
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