Page 11 - Revue Energie & Stratégie N° 59
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ENÉVEMENT 11
M. Bachiri
pour le développement de la filière de transformation des déchets
dangereux au Maroc
e développement de la filière de transformation des déchets dangereux au Maroc
constitue désormais une nécessité, a indiqué, le directeur Pays à Renault Maroc, M.
e
LMohamed Bachiri, à l’occasion de la 15 conférence de l’énergie.
Intervenant lors d’un panel organisé dans le cadre de cette conférence, sous le thème
«Décarbonation de l’industrie nationale, nouveau levier de compétitivité internationale», M.
Bachiri a affirmé que la transformation des déchets dangereux s’impose comme un défi
colossal que les parties compétentes sont appelées à relever au profit de l’intérêt général
et du bien-vivre de tous.
Il est également question de renforcer le cadre réglementaire de cette filière qui «demeure
assez renfermée» au Maroc et laquelle pourra largement contribuer à la réussite de la
transformation écologique du Royaume, a-t-il estimé. S’attardant sur la décarbonation, M.
Bachiri a rappelé que Renault dispose d’une usine automobile «propre» à Tanger qui n’émet
pas de CO2, ne rejette aucune eaux usées d’origine industrielle dans le milieu naturel et réduit
de façon considérable le prélèvement des ressources en eau pour les process industriels
Décarbonation industrielle l’un des trois objectifs que l’écosystème Renault Maroc s’est vu assigner
e
n marge de la 15 conférence de l’Energie, plusieurs projets par les pouvoirs publics, dans le cadre du contrat-programme 2021-2030,
lancés dans ce cadre ont été dévoilés, lors du panel dédié au signé avec l’État en juillet 2021.
Ethème «Décarbonation de l’industrie nationale, nouveau levier de En effet, le premier objectif de ce contrat-programme est d’améliorer
compétitivité internationale». l’intégration locale de 80%, contre 60% actuellement. Deuxième objectif
Parmi eux, il y en a un qui mérite beaucoup d’attention. C’est notamment : le nombre de pièces automobile fabriquées au Maroc doit monter, à
celui en cours de préparation entre le fabricant automobile Renault l’horizon 2025, à un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros, contre 1,3
Maroc, l’État et le ministère de l’Industrie et du commerce. milliard d’euros au moment de la signature de l’accord. A signaler que le
donneur d’ordres Renault Maroc a de solides références en matière de
«L’État marocain et le ministère de l’Industrie et du commerce vont décarbonation industrielle.
accompagner l’écosystème Renault Maroc, c’est-à-dire le constructeur
automobile Renault Maroc plus tous ses partenaires sous-traitants En effet, «la stratégie de décarbonation de Renault, notamment de
équipementiers, pour décarboner notre industrie automobile et la son usine de Tanger Melloussa, remonte à ses origines. En effet, dès sa
rendre plus propre», a notamment révélé M. Mohamed Bachiri, directeur conception, cette usine a été conçue comme étant une unité industrielle
de Renault Maroc. Le démarrage est notamment prévu à la mi-2023 et propre. C’est-à-dire que c’est une usine qui n’émet pas de gaz à effet
l’opération s’étendra jusqu’en 2030. On ne connaît pas le détail sur tous les de serre et de rejets industriels. C’est une usine unique dans l’industrie
aspects de la décarbonation qui sera engagée. Est-ce qu’il s’agira juste de automobile mondiale», a expliqué Bachiri.
décarboner les pièces automobiles fournies par les équipementiers et Sur 100% de l’énergie consommée à Renault Tanger Melloussa, 60%
donc leurs process de fabrication ? Ou est-ce que tous les sous-traitants proviennent de l’énergie éolienne. Il y a un parc éolien installé à côté
de l’écosystème devront complètement se verdir, en adoptant les et connecté à l’usine. 30% de l’énergie utilisée pour la peinture et le
principes de l’efficacité énergétique, notamment pour être mieux noté, traitement de surface proviennent de la biomasse, notamment de
en prévision des réglementations strictes qui seront prochainement grignons d’olives achetés à des coopératives agricoles et des palettes
appliquées sur le marché carbone européen, par exemple ? de bois broyés reçues de l’automobile. Les 10% d’énergie qui restent sont
En attendant d’avoir ces réponses, ainsi que le coût de l’opération et le constitués de GPL (Gaz de propane liquéfié) dont 50% des émissions sont
séquençage de la décarbonation, il faut signaler que ce projet est en fait compensées par la plantation de 20.000 arbres.
ENERGIE & STRA TÉGIE | 2 ÈME TRIMESTRE 2022