Page 30 - Revue Energie & Stratégie N° 64
P. 30
30 ACTU NATIONALES
La question de l’hydrogène a aussi été à l’ordre du jour, d’autant
que le Royaume-Uni base sa nouvelle stratégie énergétique sur des
partenariats avec des pays sérieux et fiables, et le Maroc dispose
d’un potentiel indéniable en termes d’électricité verte compétitive,
mais aussi d’accès aux infrastructures, leur planification et leur
mutualisation.
Par ailleurs, la ministre marocaine a tenu une série de réunions,
en marge de sa participation à l’Energy Intelligence Forum (17-19
octobre), qui ont principalement porté sur le financement de la
transition énergétique et du dévelopement durable.
MME BENALI APPELLE
À ‘‘OPTIMISER PLEINEMENT’’
LE PARTENARIAT VERT MAROC-UE
a ministre de la Transition énergétique et du développement
durable, Leila Benali, a appelé, le 27 octobre à Bruxelles, à l’adoption d’une fiscalité flexible.
L ‘’optimiser pleinement’’ le Partenariat vert entre le Maroc et Par ailleurs, Mme Benali a relevé que le Maroc dispose déjà de 4,1
l’Union européenne, conclu en octobre 2022, qui constitue un gigawatts de capacité renouvelable, ce qui représente 40 % de
«cadre de coopération innovant, prometteur et dynamique». sa capacité totale installée, ajoutant que le Royaume, qui s’engage
Ce partenariat, en tant qu’instrument de dialogue et de sur la voie de la transition énergétique, doit multiplier par 4 à 5 le
coopération renforcés, reflète une “forte convergence pour un rythme des investissements, soit environ 1,5 milliard de dollars par
développement durable, inclusif à faible émission de carbone”, a an, de manière ininterrompue, d’ici 2030.
estimé la ministre lors d’un séminaire sur le thème “Un horizon vert Cet investissement substantiel porte sur l’installation de
commun : Exploiter tout le potentiel du Partenariat vert UE-Maroc”. 11 gigawatts supplémentaires de capacité, et n’inclut pas
‘’Le Maroc se distingue comme l’un des partenaires les plus le dessalement, l’hydrogène, l’ammoniac vert ou les futurs
dynamiques de l’UE, non seulement en raison de sa forte carburants, a-t-elle fait remarquer, ajoutant que le Maroc redouble
proximité et connectivité avec l’Europe, mais également des défis d’efforts et adopte une approche inclusive pour une gestion
communs, et donc des intérêts stratégiques communs des deux rationnelle et durable des ressources.
parties, notamment l’impératif de transition énergétique et de “Notre ambition renouvelée nécessite une accélération et une
développement durable’’. intensification des projets : une multitude de projets bancables,
Dans ce sens, la ministre a affirmé que l’intégration régionale y compris notre programme de décarbonation, de grands projets
constitue l’un des principaux piliers de la stratégie énergétique solaires traditionnels et des projets localisés de mini-réseaux”, a-t-
du Maroc. “Alors que l’UE a été créée sur la base de l’intégration des elle expliqué, mettant l’accent aussi sur les réformes législatives
industries du charbon et de l’acier en 1950, nous sommes attachés et réglementaires menées par le Maroc, notamment en matière de
à un autre plan Schuman qui ferait converger les marchés de libéralisation de l’autoconsommation de l’énergie et de certificats
l’énergie et du carbone”. verts, qui constituent une première dans la région.
Selon la ministre, l’optimisation pleine du Partenariat vert Maroc- Ce séminaire, organisé par l’Institut européen de la Méditerranée
UE passe d’abord par le renforcement des connexions électriques (IEMed), la Mission du Royaume du Maroc à l’UE et à l’Otan et le
et gazières entre les deux parties, à travers la mise en place de Centre pour les études politiques européennes (CEPS), constitue
projets en matière du commerce d’électrons verts, ainsi que le une occasion pour approfondir la réflexion, l’échange et la
développement du commerce de l’hydrogène vert, des molécules prospection sur l’avenir et les enjeux du partenariat vert Maroc-EU.
vertes et d’autres marchés potentiels. L’événement a rassemblé des acteurs institutionnels et privés, qui
Elle a notamment mis l’accent sur les projets d’interconnexion donnent vie à la coopération énergétique entre le Maroc et l’UE à
Maroc-Espagne et Maroc-Portugal, qui représentent un intérêt travers des actions appuyées et innovantes.
stratégique pour l’Europe, ainsi que sur le soutien nécessaire
aux infrastructures gazières flexibles et diversifiées, y compris
l’intégration du marché du GNL liquide avec le gazoduc à moindre KADRI SIMSON : « LE PARTENARIAT
coût.
L’autre front sur lequel doit agir le Partenariat vert concerne le ÉNERGÉTIQUE UE-MAROC, UNE LUEUR
marché carbone, a estimé la ministre, préconisant la création de
clusters régionaux de marché du carbone, en commençant par D’ESPOIR DANS LA LUTTE CONTRE LE
des groupements de pays, chacun d’entre eux pouvant décider CHANGEMENT CLIMATIQUE »
du type de marché du carbone qui correspond à ses besoins
souverains et stratégiques, ainsi que des règles commerciales e partenariat énergétique entre le Maroc et l’Union européenne
qu’il souhaite établir. (UE) est une lueur d’espoir dans la lutte contre le changement
Elle a, en outre, mis en exergue l’impact ‘’positif’’ sur l’environnement L climatique, a affirmé, le 27 octobre à Bruxelles, la Commissaire
qu’aura la réglementation européenne sur les Carburants européenne à l’énergie, Kadri Simson.
d’Aviation Durables (SAF), notant que le Maroc a besoin de mesures ‘’Grâce à notre partenariat énergétique, nous pouvons garantir un
de soutien spécifiques pour accélérer le développement et avenir plus propre, plus durable et plus prospère à nos citoyens
la commercialisation de ce type de biocarburants, ainsi que et aux générations à venir’’, a souligné Mme Simson, lors d’un
ENERGIE & STRA TÉGIE | 4 ÈME TRIMESTRE 2023