Page 28 - Revue Energie & Stratégie N° 64
P. 28
28 ACTU NATIONALES
Bita du Département de la documentation et des médias. dans des zones qui souffrent de pénuries d’eau, un phénomène
Les sessions scientifiques du forum aborderont plusieurs sujets pouvant entraîner des pertes du PIB d’environ 6,6% d’ici 2050.
notamment la présentation du rapport sur les efforts des pays Elle a également appelé à la mise en place de systèmes agricoles
arabes dans le domaine du développement durable, la mise en et alimentaires résilients au climat, citant 9 millions d’enfants en
œuvre des plans de développement 2023, les défis et difficultés situation d’insécurité alimentaire cette année.
auxquels sont confrontés les think tanks arabes, leur besoins Les changements climatiques exacerberaient les déplacements
et leurs priorités, ainsi que les plans, programmes, projets de dans la région, en raison du climat et de la pénurie d’eau, des
recherche et la perspective de l’avenir pour développer des mauvaises récoltes et de l’élévation du niveau de la mer.
solutions pour eux, de manière à contribuer au renforcement de
la coopération arabe commune dans le domaine de la recherche. En outre, le financement de la Banque mondiale soutient des projets
visant à réduire les émissions nettes et à renforcer la résilience
En outre, le forum débattra des visions futures qui contribueront face aux catastrophes naturelles futures, et ce en harmonie avec
à activer le rôle des groupes de réflexion arabes dans le soutien à les objectifs de l’Accord de Paris, a poursuivi Mme Brhane, faisant
la recherche scientifique arabe commune en définissant les rôles état de l’octroi de 800 millions de dollars de financement lié au
qui leur sont assignés et les défis auxquels ils sont confrontés climat au Maroc, à la Jordanie et au Liban, l’année dernière.
dans la réalisation de programmes et de projets de recherche
conjoints visant à renforcer la coopération régionale, développer En adoptant des stratégies de croissance verte, le PIB de la région
un ensemble de mécanismes dans le but de simuler la réalité, pourrait atteindre plus de 13.000 milliards de dollars d’ici 2050, a-t-
de prédire l’avenir, de sensibiliser l’opinion publique arabe et de elle relevé, mettant en relief le rôle primordial des investissements
présenter des visions et des idées communes pour consolider du secteur privé dans la réussite des initiatives climatiques dans
l’intérêt arabe commun et multilatéral pour la coopération les pays du Conseil de coopération du Golfe.
en matière de recherche et de conclusion de partenariats
stratégiques.
Il sera également procédé, à cette occasion, à la présentation OCDE : LA FACTURE DE LA TRANSITION
des expériences réussies des think tanks arabes dans le domaine ÉNERGÉTIQUE SERA PLUS SALÉE POUR LES
de la recherche commune, afin de déterminer les moyens les
plus appropriés à exploiter pour développer la recherche arabe PAYS ÉMERGENTS
commune, identifier les aspects de soutien et de coopération
requis aux niveaux arabe et international, et développer des
mécanismes de suivi pour la mise en œuvre de programmes et de
projets de recherche conjoints.
MENA : LA BM PRÉVOIT UN FINANCEMENT
CLIMATIQUE DE 10 MILLIARDS DE DOLLARS
a facture de la transition énergétique à long terme sera plus
D’ICI 2025 salée pour les pays émergents que pour les pays développés,
L selon un rapport de l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE), publié le 20 déccembre.
L’effet des efforts en matière de transition pourrait coûter jusqu’à
11% de PIB d’ici 2050 aux pays émergents membres du G20, prévoit
l’OCDE dans son rapport, qui présente ses scénarios économiques
à long terme.
Par contre, le coût de la transition ne serait que de 3,7% pour les
pays membres de l’OCDE, poursuit l’institution internationale basée
à Paris, notant que la facture s’annonce plus importante pour
les pays émergents à cause de leurs besoins élevés en énergies
fossiles.
Pour effectuer ses calculs, l’OCDE se base sur une élimination du
charbon d’ici à 2050 et une réduction de la part du pétrole et du
gaz à respectivement 5% et 10% du mix énergétique de chaque
pays, afin de respecter l’objectif de limitation du réchauffement
à 1,5 degré.
e financement du climat dans la région du Moyen-Orient et
de l’Afrique du Nord (MENA) devrait atteindre 10 milliards de Par ailleurs, l’OCDE constate que la croissance mondiale va pâtir des
L dollars à l’horizon 2025, selon la Banque mondiale. efforts nécessaires en matière de transition climatique, relevant
qu’elle devrait être amputée de 0,2 point de pourcentage par an à
Entre 2021 et 2023, l’institution financière internationale a alloué
6,3 milliards de dollars au financement du climat dans la région partir du début de l’accélération de la transition, soit entre 2025 et
2030, avant de coûter encore davantage, 0,6 point à horizon 2045-
MENA, a déclaré à la presse la directrice régionale de la gestion
du développement durable pour la région MENA au Groupe de la 2050. Une des raisons mises en avant est que la forte augmentation
de l’investissement nécessaire à la transition énergétique pourrait
Banque mondiale, Mesky Brhane.
réduire la croissance de la consommation privée.
La région MENA est l’une des plus vulnérables au monde aux effets Pour respecter les objectifs climatiques internationaux, les efforts
des changements climatiques, notamment des températures d’investissements devraient représenter, selon l’institution, 1% du
élevées, l’élévation du niveau de la mer, la sécheresse, les PIB en moyenne par an des pays de l’OCDE et 2,5% pour les pays
inondations, la pénurie d’eau et la pollution de l’air, a fait savoir Mme émergents à partir de 2025.
Brhane, précisant que 6 personnes sur 10 dans la région vivent
ENERGIE & STRA TÉGIE | 4 ÈME TRIMESTRE 2023