Page 56 - Revue Energie & Stratégie N° 63
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56    MEMBRES & PARTENAIRES


          FOCUS SUR LES ENJEUX

          ET LES PERSPECTIVES DE
          L’HYDROGÈNE VERT AU MAROC

          « L’hydrogène vert au Maroc: Enjeux et perspectives » est le thème
          d’un  Workshop organisé, le 12 juillet à Kénitra, par la Faculté des
          Sciences de l’Université Ibn  Tofail.
          Ce Workshop, initié par le Laboratoire des Ressources Naturelle et
          Environnement Durable (RENAD), a réuni une pléiade d’universitaires
          et de chercheurs dans  le domaine  du développement  durable et
          des énergies renouvelables. Il a été marqué par un riche échange
          sur l’hydrogène vert et ses implications pour le Maroc.
          De même, les participants se sont penchés sur les différents
          aspects liés à l’hydrogène vert au Maroc, dont le cadre institutionnel,
          les opportunités de développement de l’hydrogène et les défis à
          relever, notamment pour la mise en œuvre de la Feuille de route de   De son côté, le Directeur général par intérim de l’Institut de Recherche
          l’hydrogène vert, outre les avancées scientifiques et technologiques   en  Énergie  Solaire  et  Énergies  Nouvelles  (IRESEN),  Samir  Rachidi,  a
          ainsi que les opportunités de développement.        affirmé que l’hydrogène vert offre un grand potentiel, notamment
          A cette occasion,  Abdelaziz Mridekh, enseignant-chercheur à   en matière de création d’emplois, faisant observer que ce domaine
          l’Université Ibn Tofail de Kénitra, a mis en avant la nécessité de se   représente de nombreux défis en termes de réglementation, de
          pencher sur les différents problèmes et défis posés par l’hydrogène   législation, de financement, d’infrastructure ainsi qu’aux niveaux
          vert au Maroc afin de proposer des recommandations et des   scientifique et technologique.
          solutions à même d’aider à les surmonter.
                                                              Selon M. Rachidi, le Maroc, un pays pionnier et proactif dans la région
          Et de souligner les grandes capacités dont dispose le Maroc pour   pour l’exploration de son potentiel, possède un grand potentiel
          relever le pari de l’hydrogène vert en vue de devenir un producteur   pour  produire  des  molécules vertes  à  un  coût  compétitif  tout  en
          de cette ressource à des prix compétitifs.
                                                              préparant  les étapes  nécessaires  pour le  déploiement  de cette
          Pour sa part, Abdessamad Faik, enseignant-chercheur à l’Université   économie  à  forte  valeur  ajoutée.
          Mohammed  VI Polytechnique (UM6P), a estimé que l’hydrogène
          est une ressource respectueuse d’un écosystème énergétique   Ce Workshop a été aussi l’occasion pour les participants de partager
          prévenant à l’égard de l’environnement. De même, il rappelé que SM le   leurs connaissances sur les avancées technologiques dans le
          Roi Mohammed VI a donné Ses Hautes Instructions à l’effet d’élaborer,   domaine de la production d’hydrogène vert, ses diverses applications
          dans les meilleurs délais, une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative,   potentielles, ainsi que le potentiel de stockage géologique
          couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène   d’hydrogène vert dans le sous-sol marocain. Les débats ont aussi
          vert au Maroc qui devrait comprendre, outre le cadre réglementaire   porté sur l’intérêt de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans
          et institutionnel, le schéma des infrastructures nécessaires.  les différentes phases des projets liés aux énergies renouvelables.

          L’USINE DE DESSALEMENT D’EAU DE MER À DAKHLA, « UN EXEMPLE POUR LE MONDE »

            a station de dessalement d’eau de mer à Dakhla, dans le sud du   Le président du Conseil Mondial de l’Eau a attiré l’attention sur le fait
            Maroc, est «un exemple pour le Monde», a affirmé le président du   que le monde «a failli» dans la gestion des ressources naturelles
         LConseil Mondial de l’Eau, Loïc Fauchon.             de la planète en raison du fait que le gaspillage et le pillage sont
          Évoquant les solutions face à la rareté des ressources en eau,   devenus la règle, «là où nous voudrions l’eau en partage».
          l’usine de Dakhla, dans le sud du Maroc, est «exemplaire de l’usage
          de ressources  non conventionnelles  et d’énergies  renouvelables.
          Un exemple pour le monde», a indiqué M. Fauchon à l’ouverture, le
          7 juillet à Fès, de la 3ème Conférence Internationale sur l’Eau et le
          Climat (CIEC3).Parmi ces solutions, il a préconisé de faire appel aux
          réserves souterraines sans toutefois épuiser les nappes fossiles
          «difficilement renouvelables», de savoir transférer l’eau sur de plus
          grandes distances, d’augmenter les capacités à dessaler les eaux de
          mer et les eaux saumâtres et de réutiliser les eaux usée «aujourd’hui
          destinées aux espaces  verts, au golf, aux parcs», proposant
          également de «réserver l’eau de la saison des pluies pour la saison
          sèche, l’eau d’une année pluvieuse pour une année sèche».
          Il  a  relevé,  dans  ce  cadre,  que  les  réserves  d’eau  sont  aujourd’hui
          «insuffisantes» et leur absence «est souvent cause de pénurie et
          d’insécurité alimentaire», estimant que le concept actuel de barrage
          va laisser la place à celui de «réserve aquatique».
          «Toutes ces solutions, que nous appelons le +mix hydrique+
          permettent et permettront de répondre aux besoins grandissants
          qui s’expriment en contrepoint des effets démographiques et
          climatiques».

          ENERGIE & STRA TÉGIE | 3  ÈME  TRIMESTRE  2023
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