Page 55 - Revue Energie & Stratégie N° 63
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MEMBRES & PARTENAIRES          55

          du processus politique du prochain Forum mondial de l’eau.  Et d’ajouter que les différentes expériences partagées méritent
          Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Équipement et de   d’être  valorisées et capitalisées et sont en faveur de l’approche
          l’Eau, Nizar Baraka a salué «la remarquable implication de tous les   bassin en tant qu’espace géographique d’application de la gestion
          participants durant deux jours de travaux intensifs de ses différentes   intégrée des ressources  en eau  (GIRE).
          sessions» ainsi que la qualité des échanges qui ont marqué les   M. Baraka n’a pas manqué de rappeler la nécessité de mettre l’accent
          travaux du panel ministériel autour des engagements sur la gestion   davantage sur la nécessité de doubler les efforts en matière de
          des ressources en eau à l’échelle des bassins, pour accélérer   sensibilisation à l’économie de l’eau, et de la considérer désormais
          l’adaptation au changement climatique et l’atteinte des objectifs   comme l’un des axes de l’adaptation au changement climatique.
          de développement durable.  M. Baraka a souligné que les travaux
          de cette rencontre ont démontré que dans le contexte climatique   La 3e CIEC, coorganisée par le ministère de l’Équipement et de l’Eau,
          actuel marqué par le changement, «il y a une certaine convergence   le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), et le Conseil
          internationale sur la nécessité de réaliser une planification   Mondial de l’Eau (CME), a accueilli près de 500 participants venant
          dynamique pour des solutions durables de l’approvisionnement en   des quatre coins du monde, et rassemblé d’éminents experts
          eau des différents usages selon les priorités fixées».  internationaux autour des travaux de ses différentes sessions.






                                                                                     DES EXPERTS

                                                                                     MAROCAINS
                                                                                     ET ÉTRANGERS
                                                                                     DÉBATTENT
                                                                                     À FÈS DE LA

                                                                                     GESTION DES EAUX
                                                                                     SOUTERRAINES




                ’éminents responsables et experts marocains et étrangers   développement, «car avec les changements climatiques et
                se sont réunis, le 7 juillet à Fès, pour débattre des enjeux   l’augmentation de la demande, le partage des ressources en eau
            Det des perspectives de la gestion des eaux souterraines, à   souterraine sera au cœur de défis communs, impliquant divers
             l’occasion d’un panel inscrit dans le cadre de la 3e Conférence   acteurs, territoires et États». Le ministre a appelé, à cet effet, les
             Internationale Eau et Climat (CIEC3).            responsables à améliorer la gestion conjointe des ressources en
             A cette occasion, le ministre sénégalais chargé de la Prévention   eau souterraine «en renforçant des partenariats mutuellement
             et de la Gestion des inondations, Issakha Diop a mis en évidence   bénéfiques, favorisant une gestion inclusive, durable et intégrée
             l’importance cruciale des ressources en eaux souterraines pour   de ces ressources».
             l’avenir du continent, particulièrement dans le contexte actuel   Abordant l’utilisation des ressources souterraines au Maroc,
             marqué par les changements climatiques, ajoutant qu’elles   Abdelaziz Zerouali, Directeur de la Recherche et de la Planification
             constituent un élément essentiel pour l’alimentation en eau   de l’Eau au ministère de l’Équipement et de l’Eau, a souligné
             potable et pour les besoins de l’agriculture dans de nombreux   que  les  ressources  renouvelables  du  pays  s’élèvent  à  environ
             pays, notamment en Afrique                       4  millions  de  mètres  cubes  par  an,  précisant  que  le  volume
             « En Afrique, où l’eau souterraine constitue souvent la principale   prélevé est évalué à 5,11 millions de m3/an, «ce qui entraîne une
             et parfois la seule source d’eau potable pour plus de 75% de la   surexploitation des eaux souterraines d’environ 1,1 million de
             population et plus de 95% des ressources en eau douce », a-t-  m3, représentant ainsi 22% du volume total prélevé et 28% du
             il expliqué, « il est essentiel que l’Afrique accorde une attention   volume renouvelable».
             considérable à la question des eaux souterraines, car la sécurité   Le volume de l’eau souterraine prélevé pour l’irrigation s’élève
             en eau actuelle et future de la région en dépend en grande   à 4,3MM m3, soit plus  de 84% de tous les prélèvements de
             partie ».                                        l’eau souterraine, a fait remarquer M. Zerouali, qui a préconisé
             Le responsable sénégalais a noté que « la demande et les   le basculement  vers les eaux de surface  pour l’alimentation
             prélèvements  d’eau  souterraine  dépassent  largement  la   en eaux potable, la mise en place de projets hydro-agricole et
             recharge des aquifères », ajoutant que « la surexploitation de   l’élaboration des contrats de nappe.
             ces ressources peut entraîner des conséquences irréversibles,   La CIEC3, placée sous le thème «La gestion de bassin, clé pour
             telles que des intrusions salines dans les régions côtières, des   l’adaptation et l’atteinte des Objectifs de Développement
             problèmes de qualité de l’eau et l’assèchement des cours d’eau,   Durable», est organisée par le ministère de l’Équipement et de
             avec des répercussions sur les écosystèmes associés ».   l’Eau du Maroc en partenariat avec le Réseau International des
             Selon lui, cette question revêt une importance  vitale pour le   Organismes de Bassin (RIOB) et le Conseil Mondial de l’Eau.



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