Page 26 - Revue Energie & Stratégie N° 66
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26 ACTU NATIONALES
BAM-BANQUE MONDIALE :
RAPPORT SUR L’ÉVALUATION DES RISQUES
CLIMATIQUES DANS LE SECTEUR BANCAIRE
ank Al-Maghrib (BAM) et la Banque Mondiale (BM) ont présenté, le 9 mai
à Casablanca, les résultats de leur rapport conjoint sur l’évaluation
Bdes risques climatiques dans le secteur bancaire marocain.
Ce rapport, dont les résultats ont été présentés lors d’un atelier de
haut-niveau tenu en présence du directeur général de BAM, Abderrahim
Bouazza, et du directeur pays de la BM pour le Maghreb et Malte, Jesko
Hentschel, révèle que le secteur bancaire marocain est exposé à des
risques climatiques physiques, tels que les inondations et les sécheresses.
Dans son allocution d’ouverture, M. Bouazza a affirmé que ce rapport, dont
MME BENALI : l’élaboration a pris deux ans, constitue une autre étape majeure dans le
processus de mise en place progressive d’un cadre de régulation des
« LA DIMENSION TERRITORIALE, UNE risques liés au climat.
COMPOSANTE ESSENTIELLE DES POLITIQUES Cette étude a permis d’aider à mieux comprendre les enjeux climatiques,
à identifier les sources potentielles de risques liés au climat, et d’établir et
PUBLIQUES DE DÉVELOPPEMENT DURABLE » tester des méthodologies et des outils de mesure de risques financiers
liés au climat.
a dimension territoriale est une composante essentielle
des politiques publiques de développement durable qui Elle a pu fournir en effet les premières estimations de l’impact des chocs
Lvisent la consécration de la justice sociale et la réduction climatiques, selon plusieurs scénarios, sur les bilans, la solvabilité et la
des disparités spatiales, a affirmé, le 9 mai à Rabat, la ministre rentabilité des banques.
de la Transition énergétique et du Développement durable, L’étude a également permis de tirer les leçons des difficultés rencontrées
Leila Benali. en termes de data sur les risques liés au climat et au plan de la
Invitée à s’exprimer à l’occasion d’une conférence sous le modélisation, compte tenu de la complexité des liens entre les impacts
thème «Transition énergétique et développement durable macroéconomiques, financiers et climatiques, a-t-il ajouté.
: les nouvelles générations de politiques publiques en Et de soutenir : «Le travail en cours sur le développement de la taxonomie
action» tenue à l’initiative de l’École Nationale Supérieure climatique au niveau du gouvernement avec les parties concernées
de l’Administration (ENSA), Mme Benali a fait savoir que la dont Bank Al-Maghrib et avec le soutien de la Banque Mondiale devrait
promotion d’un développement territorial adapté aux contribuer à réduire le gap en données».
spécificités locales passe par des politiques publiques
conçues selon une approche participative et concertée Cet exercice va permettre de continuer à faire évoluer le cadre
avec l’ensemble des parties prenantes aux niveaux central et réglementaire et à améliorer l’évaluation des risques climatiques tout en
régional. remédiant aux défis conceptuels et techniques rencontrés.
C’est dans cet esprit que s’inscrit la Stratégie nationale Pour sa part, M. Hentschel a souligné l’augmentation de la fréquence
de développement durable 2035 qui a été élaborée sur la des inondations, «un phénomène qui engendre des coûts annuels
base de concertations sectorielles (ateliers thématiques) considérables estimés à 4,5 milliards de dirhams pour le Royaume».
et territoriales (Assises Régionales) et une Consultation
Citoyenne (Plateforme électronique: nousahimo.gov.ma). Ce rapport a utilisé des modèles macroéconomiques pour évaluer
l’impact financier des inondations, a-t-il détaillé, précisant que ces
Citant l’exemple du secteur des mines, du transport et de modèles ont également examiné la relation entre le secteur financier et
la gestion des déchets, la ministre a fait observer qu’une la macroéconomie, ainsi que les risques associés à la transition vers une
politique publique dédiée à une métropole n’est pas croissance verte.
impérativement adaptée pour une petite commune, d’où la
nécessité de prendre en considération les particularités de
chaque territoire en vue de pouvoir apporter des réponses
appropriées et efficientes.
De son côté, la directrice générale de l’ENSA, Nada Biaz a
indiqué que le changement climatique et la dégradation de
la biodiversité et des écosystèmes constituent actuellement
des défis de taille qui exigent une réponse collective et
coordonnée, fondée sur des politiques publiques innovantes
et efficaces.
Dans cette perspective, cette rencontre, qui s’inscrit dans le
cadre du 6ème cycle de conférences ministérielles célébrant
les 75 ans de l’ENSA sous le signe «Raviver la Mémoire,
Construire l’Avenir», constitue une occasion propice pour
confronter les idées, partager les meilleures pratiques et
mettre en relief des perspectives concrètes pour le pays.
Ce rendez-vous scientifique a vu la participation d’un parterre
d’étudiants, de membres du corps professoral, ainsi que
de nombreux experts et invités de marque marocains et
étrangers.
ENERGIE & STRA TÉGIE | 2 ÈME TRIMESTRE 2024