Page 19 - Revue Energie & Stratégie N° 63
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ACTU NATIONALES       19

                                                               intéressants d’un point de  vue économique pour réaliser les
                                                               objectifs de développement durable à l’échelle mondiale.
                                                               Une meilleure répartition et une meilleure gestion des terres, de
                                                               l’eau et des autres ressources naturelles pourraient conduire
                                                               à  une  augmentation  totale  des  revenus  annuels  mondiaux
                                                               de l’agriculture, de l’élevage au pâturage et de la sylviculture
                                                               d’environ 329 milliards de dollars, et à une production alimentaire
                                                               suffisante pour nourrir les habitants de la planète jusqu’en 2050,
                                                               sans perte nette de couvert forestier ni d’habitats naturels.
                                                               “Ce travail inédit permettra d’intégrer la  valeur que la nature
                                                               procure à la société dans les grandes décisions”, souligne Steve
                                                               Polasky, professeur d’économie écologique et environnementale
                                                               à l’université du Minnesota et membre du Natural Capital Project.
                                                               Selon le rapport, réduire la déforestation pourrait permettre de
                                                               séquestrer 85,6 milliards de tonnes supplémentaires de dioxyde
                                                               de carbone, soit l’équivalent de 1,7 année d’émissions mondiales,
                                                               sans compromettre la croissance économique. En outre,
                                                               l’utilisation plus efficace des sommes actuellement consacrées à
                                                               la prévention de la pollution atmosphérique pourrait contribuer à
                                                               sauver 366.000 vies supplémentaires chaque année. Bon nombre
                                                               de ces possibilités d’action concernent les pays à revenu faible
          LA BANQUE MONDIALE POUR UNE MEILLEURE                ou intermédiaire, qui bénéficieraient le plus de telles mesures.
          UTILISATION DES RESSOURCES NATURELLES
            e monde pourrait relever les défis liés au changement
            climatique, à la  productivité économique, à  la sécurité
         Lalimentaire et hydrique ou encore à la santé publique si les
          pays utilisaient plus efficacement leurs ressources naturelles,
          souligne un  nouveau rapport  de la Banque mondiale.
          Alliant  innovation  scientifique,  sources  de  données  et  modèles
          biophysiques et économiques, le rapport Nature’s Frontiers :
          Achieving Sustainability, Efficiency, and Prosperity  with Natural
          Capital (Les frontières de la nature : favoriser le développement
          durable, l’efficacité et la prospérité grâce au capital naturel)
          propose une nouvelle façon de relever le défi fondamental de la
          viabilité de la planète.
          En mettant en évidence les “frontières d’efficience”  vers
          lesquelles tendre et à ne pas dépasser, les auteurs du rapport
          montrent comment et où les pays peuvent utiliser les ressources
          naturelles plus efficacement afin de prospérer sans endommager
          la  planète.                                         3  CONFÉRENCE INTERNATIONALE
                                                                 E
          “Ces travaux nous aident à comprendre les situations nationales
          et comment les pays peuvent atteindre leurs objectifs de   SUR L’EAU ET LE CLIMAT
          développement sans sacrifier ceux concernant la biodiversité ou
          le changement climatique”, explique Richard Damania, économiste   e Maroc se distingue en matière de leadership sur les
          en chef de la Banque mondiale pour le développement durable,   questions liées à la gestion des ressources en eau, a souligné,
          ajoutant qu’il existe “des mesures que les pays peuvent prendre  Lle 7 juillet à Fès, le Haut-commissaire de l’Organisation pour
          dès maintenant pour offrir à leur population une  vie meilleure   la Mise en Valeur du fleuve du Sénégal (OMVS), Mohamed Abdel
          tout en préservant une planète plus vivable».         Vetah.
          Fruit de la collaboration de la Banque mondiale avec le Natural   Afin de bénéficier de l’expertise marocaine en matière de gestion
          Capital Project et l’Institut international d’analyse des systèmes   des ressources en eau, a fait savoir M. Abdel Vetah, qui s’exprimait
          appliqués (IIASA), le rapport conclut qu’il existe dans presque   à l’ouverture de la 3e Conférence Internationale sur l’Eau et le
          tous les pays d’importants déficits d’efficacité dans la manière   Climat (CIEC3), «nous avons établi des partenariats solides et
          dont ils utilisent leurs ressources naturelles. Combler ces déficits   nous nous attelons à renforcer nos acquis. De plus, nous nous
          permettrait de remédier à de nombreux problèmes économiques   concentrons actuellement sur de nouvelles thématiques, en
          et environnementaux urgents qui se posent au monde : le   particulier celles liées au changement climatique».
          changement climatique, la productivité économique, la sécurité   L’Organisation a contribué à l’alimentation en énergie de capitales
          alimentaire et hydrique, et la santé publique.        telles que Dakar au Sénégal et Nouakchott en Mauritanie, a-t-
                                                                il poursuivi, ajoutant qu’au cours des dernières décennies,
          En moyenne, les pays peuvent presque doubler leurs    plusieurs initiatives liées à l’agriculture, aux périmètres irrigués
          performances en termes de rendement économique ou de
          résultats environnementaux en améliorant l’une des dimensions   et à la gestion des changements climatiques ont été mises en
                                                                place.
          sans sacrifier l’autre. Pour les pays devant faire face à des
          besoins concurrents et à des budgets serrés, la lutte contre les   En tant que pionnière dans la gestion des bassins transfrontaliers,
          inefficacités est l’un des moyens les plus rentables et les plus   l’OMVS est reconnue comme un modèle depuis plus de cinquante
                                                                            ENERGIE & STRA TÉGIE | 3  ÈME  TRIMESTRE  2023
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