La durabilité des pratiques minières et les défis liés à la transition énergétique en Afrique ont été au cœur des débats lors d’une table ronde organisée, le 3 décembre à Marrakech, dans le cadre de la première édition du Congrès International des Mines du Maroc (IMC Morocco 2024)
Cette rencontre, qui a connu la participation de ministres et de responsables gouvernementaux africains du secteur minier et des énergies, a été l’occasion de souligner que la réalisation de la durabilité dans ce secteur économique passe par le renforcement du partenariat Sud-Sud et la mutualisation des expertises entre les pays du continent.
Intervenant à cette occasion, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a mis l’accent sur la nécessité de mettre l’industrie minière et les “métaux critiques” au service de la transition énergétique du continent, relevant que la question de durabilité a toujours été érigée en priorité par les responsables gouvernementaux du secteur minier du continent.
Dans ce cadre, elle a souligné l’importance de l’innovation et de la promotion de la recherche dans ce secteur en Afrique, à travers l’octroi d’incitations et de subventions directes et indirectes, insistant sur la nécessité de se pencher sur la question de certification entre les pays africains.
Mme Benali a, dans ce sens, indiqué que le Maroc est en train de finaliser la réforme la loi sur les mines, qui sera soumise au Parlement pour discussion et adoption, expliquant que cette législation vise à rendre les procédures plus attractives, non seulement dans le secteur privé, mais également pour l’innovation.
De son côté, le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, a mis en avant les relations politiques et économiques solides entre le Maroc et ce pays d’Afrique de l’Ouest, notant que le Niger, grand pays producteur d’uranium, oeuvre actuellement à promouvoir des exploitations minières et adopter une gestion beaucoup plus respectueuse de l’environnement au service du développement local et de la création de l’emploi.
Abarchi a saisi l’occasion pour plaider en faveur du renforcement de la coopération Sud-Sud dans ce secteur vital, faisant savoir que le Niger envisage la révision de la loi sur les mines afin que les exploitations artisanales des ressources minières profitent aux capitaux et investissements nationaux.
La participation des entreprises étrangères peut atteindre jusqu’à 60% dans les exploitations minières dans le cadre de cette nouvelle loi, a-t-il précisé, faisant part du souhait du Niger de renforcer davantage la coopération avec le Maroc dans le domaine minier.
Pour sa part, le vice-ministre libérien des Mines et de l’Energie, William Sebo Hines, a mis l’accent sur l’importance de fédérer les efforts des pays africains en vue de trouver des solutions communes et de favoriser le partage des expériences afin de parvenir à la durabilité, soulignant la nécessité d’investir davantage dans les infrastructures autour des mines et d’aider les populations locales à créer leurs propres projets pour se doter d’autres sources de revenus après la fermeture de ces mines.
Sebo Hines a, dans ce sillage, plaidé en faveur de solutions locales basées sur le partenariat et la mutualisation des expertises entre pays africains dans le secteur minier.
Le secrétaire général du ministère mauritanien des Mines et d’Industrie, Mohamed Salem Ould Bouheda a, quant à lui, relevé que l’Afrique demeure un continent très riche en termes de ressources naturelles, mais ces richesses minières sont souvent sous-exploitées, faisant savoir que la Mauritanie travaille sur le cadre légal, réglementaire et fiscal pour une meilleure gestion de ses ressources minières.
Il a évoqué le projet de cartographie pour les minéraux stratégiques, sur lequel travaille ce pays maghrébin, notant que la transformation des minéraux en Afrique est de nature à générer des recettes plus importantes.
De son côté, Kanon Basile Adjo, secrétaire général du ministère béninois de l’Eau et des Mines, a expliqué que la durabilité de ce secteur en Afrique est tributaire du renforcement du partenariat et de la mutualisation des efforts et des expériences, mettant l’accent sur la nécessité de trouver des solutions adaptées aux réalités locales.
Il a, dans ce sens, relevé l’importance du renforcement de la collaboration entre pays africains dans ce secteur, soulignant que la durabilité représente un pilier essentiel de la stratégie élaborée par son pays dans ce domaine.