Le Maroc est résolument engagé à soutenir le rôle central de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans l’assistance technique fournie aux États membres, ainsi que la coopération triangulaire avec l’Afrique, a affirmé, le 26 septembre à Vienne, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Mme Leila Benali.
“L’Afrique, et l’action au service du continent africain, demeure une priorité stratégique pour le Maroc, conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, en faveur du développement d’une coopération Sud-Sud et triangulaire solidaire et agissante”, a souligné Mme Benali, dans une allocution à distance, à l’occasion de la 66è session de la Conférence générale de l’AIEA.
Elle a rappelé que dans le cadre de l’engagement constant du Maroc de soutien aux activités de renforcement des capacités en Afrique, un mémorandum d’entente a été signé entre le ministère marocain de la Santé et la Protection Sociale et l’AIEA, en vue de renforcer davantage la coopération en matière de lutte contre le cancer et les zoonoses, telles que Covid-19, Zika ou Ébola en Afrique.
Signé durant la visite en juin du directeur général de l’AIEA au Maroc, ce mémorandum permettra, dans le cadre de l’initiative ‘’Rayons d’espoir’’ de l’AIEA, le renforcement des contributions du Maroc pour établir des centres régionaux, afin de pallier le manque de soins contre le cancer, particulièrement en Afrique, où plus de 70% de la population n’a pas accès à la radiothérapie, outil essentiel dans la guérison du cancer.
Dans cette dynamique de partenariat bilatéral et triangulaire avec l’AIEA, le Maroc se félicite de la désignation en janvier 2021 du Centre National de l’Energie, des Sciences et des Techniques Nucléaires (CNESTEN) en tant que premier Centre de collaboration de l’AIEA au niveau du continent africain pour l’utilisation des techniques nucléaires dans les domaines de la gestion de ressources en eau, la protection de l’environnement et des applications industrielles, pour la période s’étalant de 2021 à 2025.
Mme Benali s’est également félicitée de la désignation par l’AIEA, le 16 juillet 2021, de l’Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité Nucléaires et Radiologiques (AMSSNuR), en tant que Premier Centre de Collaboration africain pour le renforcement des capacités en matière de sécurité nucléaire.
“Par cette double reconnaissance, ces deux institutions poursuivront leur coopération avec l’AIEA, afin de consolider davantage la coopération technique en matière d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire entre le Maroc et l’Agence, et renforcer la coopération triangulaire en la matière au profit des pays en développement, notamment des pays africains”.
Soutien aux efforts déployés par l’Agence
La ministre a ainsi réitéré le soutien du Royaume aux efforts déployés par l’Agence dans le développement de l’énergie et des technologies nucléaires à des fins pacifiques, et réaffirmé que les activités de l’AIEA répondent bien à cette vision, grâce à la volonté politique des États membres et l’assistance technique de l’AIEA, notamment, à travers son Programme de Coopération Technique (TCP).
Dans cette optique, le Maroc qui a présidé, il y a deux ans, en la personne de M. Azzeddine Farhane, ambassadeur représentant permanent, la 64e session de la Conférence générale de l’AIEA, a œuvré pour l’introduction dans l’agenda de cette session l’importance de l’utilisation des applications nucléaires et le développement de la radiothérapie dans la lutte contre le cancer, en organisant pour la première fois, un panel de Haut Niveau, avec le directeur général de l’AIEA, portant sur “le rôle des technologies nucléaires dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus en Afrique : Expériences passées et perspectives d’avenir”.
Dans ses comptes rendus analytiques, a relevé Mme Benali, la 64ème session de la Conférence s’est félicitée des conclusions de cette réunion, qui ont souligné l’importance de la sensibilisation à la problématique du cancer du col de l’utérus en Afrique, et la nécessité d’échanger les meilleures pratiques et de créer des mécanismes visant à renforcer la synergie, la dynamique et la complémentarité entre tous les acteurs en vue de lutter contre le cancer.
C’est pourquoi le Maroc soutient activement l’initiative ‘’Rays of Hope’’, lancée à Addis-Abeba par le directeur général de l’AIEA, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale du cancer, en marge du 35ème Sommet de l’Union Africaine, en vue de garantir des soins contre le cancer pour tous, et pallier le manque en radiothérapie au niveau des pays en développement, notamment en Afrique.
En outre, Mme Benali a salué les progrès notables accomplis depuis la mise en œuvre de l’initiative ZODIAC, ‘’Zoonotic Disease Integrated Action Project’’, adoptée au consensus par résolution, sous la présidence du Maroc à la 64ème session de la Conférence générale de l’AIEA.
Appui aux actions structurantes de l’AIEA
“Mon pays, qui a soutenu la mise en place du projet ZODIAC et l’initiative Rayons d’espoir, appelle les États membres à continuer l’appui aux actions structurantes de l’Agence, tel que le projet ReNuAL, +Renovation of the Nuclear Applications Laboratories+, qui a pour objectif de doter l’AIEA des capacités nécessaires pour satisfaire les besoins nationaux, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs du développement durable”.
Le Maroc, qui a contribué financièrement à la mise en œuvre du projet Zodiac, tient à réitérer, à cette occasion, son appréciation de cette initiative novatrice qui vise l’établissement d’un cadre mondial complet, multisectoriel et multidisciplinaire pour lutter contre les maladies zoonotiques à l’échelle mondiale.
Même son de cloche concernant le Projet de Rénovation des Laboratoires des Sciences et applications nucléaires de Seibersdorf (Renual et Renual+), essentiel pour le renforcement de la formation des pays en développement dans les sciences et applications nucléaires.
Par ailleurs, Mme Benali a noté que grâce au soutien de l’AIEA, le Maroc a développé une expertise nationale dans les domaines de la santé, de la médecine nucléaire et physique médicale, de la nutrition, de l’eau, de l’agriculture, de l’industrie, de l’environnement, de l’éducation et de la formation et également la sûreté et la sécurité, ainsi que les garanties nucléaires et, de manière générale, dans la promotion de l’utilisation pacifique des applications et technologies de manière sûre, sécurisée et durable.
Sur le plan académique, le CNESTEN, en collaboration avec les institutions nationales concernées, a organisé cette année, sous l’égide de l’AIEA et AFRA, la 11ème session de la formation post-universitaire sur la sûreté radiologique et le contrôle des sources de rayonnement ionisant (PGEC), au profit de professionnels provenant d’une vingtaine de pays africains francophones.
Dans ce cadre, et en liaison avec l’AIEA et AFRA, et en direction des institutions africaines concernées provenant d’une trentaine de pays anglophones et francophones, le CNESTEN assure, chaque année, l’accueil d’une centaine de stages professionnels et de visites scientifiques au profit de techniciens, cadres et responsables, l’organisation d’évènements scientifiques et techniques, ainsi que le déploiement de missions d’expertise ou encore les analyses de laboratoires.
Coopération Sud-Sud
S’agissant du renforcement des capacités régionales en sûreté radiologique, le CNESTEN, en collaboration avec les institutions nationales concernées, a organisé cette année, sous l’égide de l’AIEA et AFRA, la 12e session de la formation post-universitaire sur la sûreté radiologique et le contrôle des sources de rayonnement ionisant (PGEC), au profit de professionnels provenant d’une dizaine de pays africains.
A ce jour, presque 300 professionnels ont bénéficié de cette importante formation et occupent des postes de responsabilité, notamment dans les organes réglementaires de leurs pays respectifs, renforçant ainsi le respect et la conformité aux normes de sûreté de l’Agence, ainsi que la mise en place de cadres juridiques nationaux appropriés.
Sur le plan réglementaire, le Forum des organismes de réglementation nucléaire en Afrique (FNRBA), dont la présidence a été assurée depuis 2019 par l’AMSSNuR, a œuvré au renforcement du rôle des organismes de réglementation nucléaire africains dans le domaine de la sécurité et de la sûreté nucléaires, a-t-elle soutenu, notant que l’AMSSNuR a assuré la formation de 2.000 personnes dont 38% de représentants de pays africains et 10% de représentants d’autres régions.
L’AMSSNuR abritera également en octobre 2022 la réunion du bureau du comité de pilotage de l’AIEA œuvrant au développement des capacités et de la gestion des connaissances en sûreté et sécurité nucléaire.
L’objectif de cette réunion étant de préparer la réunion du comité de pilotage, prévue en décembre 2022 à Vienne, qui sera consacrée à la finalisation du projet de l’approche stratégique 2023-2030 pour développer les composantes des capacités building à savoir les programmes des ressources humaines, la formation, l’éducation, la gestion des connaissances et les réseaux de partenariat.