La transition énergétique constitue un chantier stratégique et prioritaire qui contribuera fortement à la réussite du développement économique, social et environnemental du Maroc a souligné, le 6 octobre à Marrakech, le président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), M. Ahmed Reda Chami.
Intervenant à l’occasion de la 4e édition de la Conférence Internationale de la Mobilité Durable (CMID), M. Chami, a ajouté que cette transition énergétique du Royaume se base entre autres, sur l’accélération du développement des énergies renouvelables notamment solaire et éolienne et de l’efficacité énergétique.
Dans son allocution axée principalement sur les thématiques de “la mobilité électrique”, “la transition énergétique”, “la filière de l’hydrogène vert” et “la Taxe Carbone”, M. Chami, a noté que le Nouveau Modèle de Développement (NMD) a préconisé de faire de l’énergie verte un levier d’attractivité et de développement, tout en renforçant la sécurité énergétique du Maroc. Il a, dans ce sens, rappelé que les principales orientations du NMD en 2021 sont venues confirmer les recommandations du CESE qui avait appelé à effectuer une reconfiguration des politiques publiques qui touchent à l’énergie, pour ériger le Maroc en acteur mondial dans le secteur des énergies renouvelables.
Le Maroc, qui importe plus de 90 % de ses besoins énergétiques, une dépendance qui constitue une vulnérabilité face aux chocs énergétiques externes, a mis en place, en 2009, une stratégie ambitieuse des énergies renouvelables dans l’objectif de renforcer sa souveraineté au niveau énergétique, tout en poursuivant son ambition sur le plan environnemental pour relever le défi du changement climatique.
Cette stratégie a permis au Maroc d’atteindre à fin 2021, un mix énergétique où le poids des énergies renouvelables atteint 37,8%, soit 4.067 MW, s’est-il félicité, faisant savoir que le Royaume s’est engagé en 2021, à travers sa stratégie bas carbone à l’horizon 2050, à atteindre une part de 80% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique et à accélérer l’électrification des usages, l’investissement dans le développement de nouvelles infrastructures de transport sobres en carbone et l’intégration de l’hydrogène vert pour la décarbonation de l’économie notamment, du secteur des transports.
Tout en exprimant sa certitude que le Maroc est en mesure de relever le défi des 80% à l’horizon 2050, vu le potentiel en matière d’énergies renouvelables, notamment dans le solaire et l’éolien, M. Chami a indiqué que l’exploitation de ce potentiel est en marche grâce à plus de 111 projets énergies renouvelables opérationnels (52 projets cumulant une capacité de plus de 4 GW) ou en développement (59 projets cumulant une capacité de plus de 4,5 GW). Dans ce sillage, il a souligné que le Maroc accorde une place stratégique aussi bien aux usages de l’énergie verte que des chantiers structurants, tels que le dessalement de l’eau de mer, la mobilité électrique, l’hydrogène vert ou encore la décarbonation de l’industrie.
S’agissant du dessalement d’eau de mer, M. Chami a souligné que ce chantier, qui s’impose de par la situation de stress hydrique dont souffre le Maroc, constitue une des grandes priorités nationales, mettant l’accent sur l’intention des pouvoirs publics de lancer plusieurs stations dans plusieurs villes du Royaume (Casablanca, Dakhla, Safi, Guelmim et Nador après le début de l’exploitation de celui d’Agadir).
Pour ce qui est de la mobilité électrique, il a indiqué que le Maroc a réalisé des “progrès indéniables” en matière de développement d’infrastructures modernes, ainsi qu’au niveau des modes de transports, y compris durables, comme peuvent en témoigner certains chantiers tels que LGV/TGV Maroc, tramways et BHNS électriques.
Par ailleurs, M. Chami a mis l’accent sur la nécessité de développer la filière Hydrogène vert au niveau national pour permettre de décarboner plusieurs secteurs économiques, relevant que le Maroc peut devenir un acteur clé de développement de la filière de l’hydrogène vert au niveau régional et capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes.
Et de poursuivre que le Royaume, en se basant sur ses atouts et avantages comparatifs, est en mesure de développer davantage ses exportations d’électricité verte vers l’Europe ou encore d’hydrogène vert, voire une combinaison des deux, faisant observer que le Maroc dispose des prérequis nécessaires pour constituer une plateforme centrale pouvant attirer les entreprises européennes souhaitant s’installer dans le Royaume pour bénéficier d’une électricité verte à coût compétitif.
M.Chami a conclu en affirmant que toutes les actions menées par le Maroc aujourd’hui dans le domaine de la décarbonation de son économie, notamment l’investissement dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la mobilité durable, prouvent son engagement ferme dans l’action climatique mondiale, tout en prenant en considération ses spécificités nationales et son positionnement continental.
Organisée par la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), en collaboration avec son partenaire historique la Fédération Routière Internationale (IRF), dont la présidence est assurée par le Maroc, la 4ème édition de la Conférence Internationale de la Mobilité Durable et la conférence annuelle de l’IRF ont constitué une occasion pour les différentes parties concernées par la question de la mobilité durable, pour partager leurs expériences et débattre des stratégies futures à adopter, ainsi que des nouveaux mécanismes de financement à explorer pour des actions efficaces en la matière.