Le projet de dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation de la plaine de Chtouka offre un bon exemple d’utilisation du Nexus « Eau-Energie-Sécurité alimentaire » en Afrique a indiqué, le 3 mai à Meknès, le directeur général du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique du nord à la Banque Africaine, Mohamed El Azizi.
S’exprimant lors d’une conférence de haut niveau, organisée par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, en marge de la 15e édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), M. El Azizi a expliqué que cette notion du « Nexus » est une approche intégrée visant à obtenir une utilisation efficace des ressources tout en minimisant les conflits et les impacts environnementaux négatifs.
Dans ce sens, le responsable a relevé l’importance de cette notion pour les pays de l’Afrique du nord, précisant qu’il existe trois défis pour le nexus en Afrique, à savoir la mise à très grande échelle des investissements dans l’irrigation, l’accès à une source d’énergie stable et bon marché pour la transformation et l’accès à l’énergie pour la mécanisation et le transport.
Pour sa part, le directeur de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’Espace Agricole au ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des
Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, a précisé qu’un effort d’investissement de 50 milliards de dirhams (MMDH) visant à doubler la valeur ajoutée par mètre cube a été mis en place.
Ce projet permettra de couvrir près de 20% de superficie irriguée en énergie verte, a fait savoir M. El Bouari, ajoutant que « l’ambition est d’atteindre 1 million d’hectares sous irrigation localisée à l’horizon 2030, soit plus de 60% de superficie sous irrigation ».
Pour mieux remédier aux limites du modèle classique de gestion de l’eau agricole, plusieurs activités ont été engagées au niveau du ministère pour garantir une meilleure durabilité et efficacité des investissements et une meilleure responsabilisation des acteurs, a-t-il dit, notant qu’il s’agit notamment du développement du Partenariat public privé (PPP), de la gestion durable des nappes et de l’amélioration du service de l’eau.
S’agissant de l’articulation « souveraineté alimentaire-sécurité hydrique », le responsable a indiqué que cette vision est le résultat d’une convergence des stratégies de l’eau et de l’agriculture autour d’un effort d’investissement public de près de 165 MMDH, ce qui permettra d’augmenter la capacité de stockage des barrages de 6 milliards de mètres cubes additionnels, d’interconnecter des bassins et de développer des capacités de dessalement complémentaires.