La 3e Conférence Internationale Eau et Climat (CIEC3), initiée sous le thème “La gestion de bassin, clé pour l’adaptation et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable“, a pris fin, le 7 juillet à Fès, avec l’adoption de la Déclaration de Fès.

Ce document, résultant des travaux et recommandations de cette conférence internationale, constitue un engagement commun à relever par la communauté internationale lors de la COP-28 à Dubai (novembre 2023) et du Forum Mondiale de l’Eau en Indonésie, prévu en mai 2024.

La Déclaration de Fès a appelé notamment à renforcer le partage des bonnes pratiques dans la gestion intégrée des ressources en eau, particulièrement au niveau des bassins et des territoires, promouvoir et inclure l’innovation et les nouvelles technologies en faveur d’une meilleure connaissance et usage des ressources en eau et également pour une meilleure maitrise des coûts de mobilisation de l’eau.

Elle recommande aussi d’accélérer les progrès pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable, en vue d’assurer la sécurité hydrique, renforcer la communication et la sensibilisation autour de la problématique de l’eau et améliorer sa gestion afin de mettre en place une vrai cohérence des politiques sectorielles.

La Déclaration de Fès a réaffirmé l’attachement au plan d’action de Dakar pour les bassins des rivières, des lacs et des aquifères, l’engagement dans la Coalition pour la Coopération Transfrontalière sur l’Eau et la volonté de préparer activement le segment des bassins du processus politique du prochain Forum mondial de l’eau.

Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka a salué “la remarquable implication de tous les participants durant deux jours de travaux intensifs de ses différentes sessions” ainsi que la qualité des échanges qui ont marqué les travaux du panel ministériel autour des engagements sur la gestion des ressources en eau à l’échelle des bassins, pour accélérer l’adaptation au changement climatique et l’atteinte des objectifs de développement durable.

  1. Baraka a souligné que les travaux de cette rencontre ont démontré que dans le contexte climatique actuel marqué par le changement, “il y a une certaine convergence internationale sur la nécessité de réaliser une planification dynamique pour des solutions durables de l’approvisionnement en eau des différents usages selon les priorités fixées”.

Et d’ajouter que les différentes expériences partagées méritent d’être valorisées et capitalisées et sont en faveur de l’approche bassin en tant qu’espace géographique d’application de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).

  1. Baraka n’a pas manqué de rappeler la nécessité de mettre l’accent davantage sur la nécessité de doubler les efforts en matière de sensibilisation à l’économie de l’eau, et de la considérer désormais comme l’un des axes de l’adaptation au changement climatique.

La 3e CIEC, coorganisée par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), et le Conseil Mondial de l’Eau (CME), a accueilli près de 500 participants venant des quatre coins du monde, et rassemblé d’éminents experts internationaux autour des travaux de ses différentes sessions.

Le monde pourrait relever les défis liés au changement climatique, à la productivité économique, à la sécurité alimentaire et hydrique ou encore à la santé publique si les pays utilisaient plus efficacement leurs ressources naturelles, souligne un nouveau rapport de la Banque mondiale. 

Alliant innovation scientifique, sources de données et modèles biophysiques et économiques, le rapport Nature’s Frontiers: Achieving Sustainability, Efficiency, and Prosperity with Natural Capital (Les frontières de la nature : favoriser le développement durable, l’efficacité et la prospérité grâce au capital naturel) propose une nouvelle façon de relever le défi fondamental de la viabilité de la planète.

En mettant en évidence les “frontières d’efficience” vers lesquelles tendre et à ne pas dépasser, les auteurs du rapport montrent comment et où les pays peuvent utiliser les ressources naturelles plus efficacement afin de prospérer sans endommager la planète.

“Ces travaux nous aident à comprendre les situations nationales et comment les pays peuvent atteindre leurs objectifs de développement sans sacrifier ceux concernant la biodiversité ou le changement climatique”, explique Richard Damania, économiste en chef de la Banque mondiale pour le développement durable, ajoutant qu’il existe “des mesures que les pays peuvent prendre dès maintenant pour offrir à leur population une vie meilleure tout en préservant une planète plus vivable“.

Fruit de la collaboration de la Banque mondiale avec le Natural Capital Project et l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA), le rapport conclut qu’il existe dans presque tous les pays d’importants déficits d’efficacité dans la manière dont ils utilisent leurs ressources naturelles. Combler ces déficits permettrait de remédier à de nombreux problèmes économiques et environnementaux urgents qui se posent au monde : le changement climatique, la productivité économique, la sécurité alimentaire et hydrique, et la santé publique.

En moyenne, les pays peuvent presque doubler leurs performances en termes de rendement économique ou de résultats environnementaux en améliorant l’une des dimensions sans sacrifier l’autre. Pour les pays devant faire face à des besoins concurrents et à des budgets serrés, la lutte contre les inefficacités est l’un des moyens les plus rentables et les plus intéressants d’un point de vue économique pour réaliser les objectifs de développement durable à l’échelle mondiale.

Une meilleure répartition et une meilleure gestion des terres, de l’eau et des autres ressources naturelles pourraient conduire à une augmentation totale des revenus annuels mondiaux de l’agriculture, de l’élevage au pâturage et de la sylviculture d’environ 329 milliards de dollars, et à une production alimentaire suffisante pour nourrir les habitants de la planète jusqu’en 2050, sans perte nette de couvert forestier ni d’habitats naturels. 

“Ce travail inédit permettra d’intégrer la valeur que la nature procure à la société dans les grandes décisions”, souligne Steve Polasky, professeur d’économie écologique et environnementale à l’université du Minnesota et membre du Natural Capital Project.

Selon le rapport, réduire la déforestation pourrait permettre de séquestrer 85,6 milliards de tonnes supplémentaires de dioxyde de carbone, soit l’équivalent de 1,7 année d’émissions mondiales, sans compromettre la croissance économique. En outre, l’utilisation plus efficace des sommes actuellement consacrées à la prévention de la pollution atmosphérique pourrait contribuer à sauver 366.000 vies supplémentaires chaque année. Bon nombre de ces possibilités d’action concernent les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui bénéficieraient le plus de telles mesures.

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a présidé, le 5 juillet à Rabat, la cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente et d’un contrat de concession entre l’Etat et le Groupe OCP, relatifs à un plan d’urgence de production d’eau potable par dessalement de l’eau de mer à Safi et El Jadida.

Le mémorandum d’entente a été paraphé par la ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, la ministre de la Transition Énergétique et du Développement Durable, le Secrétaire Général du ministère de l’Intérieur et le Président Directeur Général de l’OCP.

Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre et l’accélération du Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27) présenté à SM le Roi Mohammed VI, notamment dans sa composante relative à la mobilisation des eaux non conventionnelles, à travers la programmation de stations de dessalement de l’eau de mer.

En effet, face au contexte actuel marqué par une sécheresse exceptionnelle, et afin de soulager le bassin hydraulique d’Oum Er-Rbia et éviter des risques de rupture d’approvisionnement en eau potable pour la population de la région, le gouvernement avait décidé, en février 2022, de mettre en place un programme complémentaire comprenant le développement d’un partenariat stratégique avec l’OCP pour la mobilisation pérenne et durable de ressources en eau, à travers le dessalement d’eau de mer.

Ainsi, un projet mutualisé de dessalement d’eau de mer a été lancé, dans le cadre d’un plan d’urgence, et ce dans l’objectif de produire de l’eau potable en vue de l’approvisionnement des régies de Safi et d’El Jadida, ainsi que pour subvenir aux besoins industriels de l’OCP, souligne le communiqué, indiquant que ce projet, qui s’inscrit dans le cadre la stratégie “neutralité eau” de l’OCP qui promeut l’utilisation des énergies vertes, vise à utiliser exclusivement des eaux non conventionnelles (eaux usées traitées et eaux de mer dessalées) pour ses opérations industrielles.

Ce plan d’urgence permettra de produire et de livrer dans une première étape, 85 millions de m3 par an au cours de la période 2023-2025 et dans une deuxième étape 110 millions de m3 par an à partir de 2026.

Au titre de la production d’eau potable, le plan d’urgence vise à assurer en 2023, 10 millions de m3 pour la régie de Safi et 30 millions de m3 pour la régie d’El Jadida, relève-t-on, ajoutant que pour les années 2024 et 2025, le volume ciblé est de 15 millions de m3 par an pour la régie de Safi et 32 millions de m3 par an pour la régie d’El Jadida et qu’à partir de 2026, un volume de 30 millions de m3 par an pour la régie de Safi et 45 millions de m3 pour la régie d’El Jadida.

Concernant la production d’eau à usage industriel, le plan d’urgence vise à assurer, à terme, la mobilisation de 35 millions de m3 d’eau dessalée traitée, par an.

Les régies bénéficieront ainsi, à partir de 2026, de 75 millions de m3 d’eau dessalée par an pour les besoins des services publics et 35 millions de m3 par an seront alloués à l’usage industriel de l’OCP.

Par ailleurs, le dessalement des eaux de mer sera effectué au sein de quatre unités de dessalement, dont deux sont situées dans le site industriel de Jorf Lasfar et deux autres situées à Safi.

Un contrat de concession de dessalement des eaux de mer entre l’Etat et la société OCP Green Water, a également été signé par le ministère de l’Equipement et de l’Eau et la société OCP Green Water.

Il porte sur le droit de dessaler les eaux de mer pour fournir de l’eau potable à coûts compétitifs aux gestionnaires des services publics de distribution d’eau potable, à savoir la RADEEJ et la RADEES, ainsi que de l’eau industrielle au Groupe OCP, et ce parallèlement aux efforts continus au niveau des technologies, de l’énergie, du coût des intrants, ainsi que de la recherche et développement à l’UM6P.

Cette cérémonie a, par ailleurs été marquée par la signature d’un contrat relatif aux modalités de financement de ce projet, par le ministre de l’Equipement et de l’Eau, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget et le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur.

Le Chef du gouvernement a rappelé à cette occasion, la Haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure la question stratégique de l’eau, qui a été l’objet de Hautes Orientations Royales contenues dans le discours royal à l’occasion de l’ouverture de la deuxième année législative de la onzième législature, et lors des trois séances de travail présidées par le souverain sur cette question, indique le communiqué.

M.Akhannouch a appelé l’ensemble des parties concernées, à mettre en place toutes les conditions nécessaires à la réussite de ce chantier, qui représente une composante importante de la politique du Royaume en matière de traitement du stress hydrique, aux côtés de l’interconnexion des bassins hydrauliques, la programmation de nouveaux barrages et l’augmentation des capacités de réutilisation des eaux usées traitées.

Un comité stratégique veillera au pilotage stratégique de ce plan d’urgence, assisté par un comité de suivi.

La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, lance la quatrième édition de son opération #b7arblaplastic durant toute la saison estivale 2023 allant jusqu’au 15 septembre prochain.

Selon un communiqué de la Fondation, cette opération de sensibilisation à la pollution des océans s’insère dans la 24è saison de Plages Propres, le programme phare de la Fondation qui concerne cette année 109 plages, dont 27 sont labellisées Pavillon Bleu.

Pour offrir aux estivants un espace propre, équipé, sécurisé et animé, ces plages seront accompagnées par la Fondation, la Direction générale des Collectivités territoriales, et, pour 67 d’entre elles par 26 partenaires économiques qui apportent un supplément de moyens matériels et humains, précise le communiqué.

Résolument engagée dans cette lutte, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement a rejoint la Décennie des Nations unies pour les Sciences océaniques au service du développement durable, dont le premier de ses dix défis est de comprendre et lutter contre la pollution marine.

L’opération B7arblaplastic a été inscrite comme activité de cette Décennie et a reçu le prix de la meilleure bonne pratique des plages Pavillon Bleu dans le monde.

Son action phare reste l’opération #b7arblaplastic qui a revu à la hausse pour 2023 les défis de l’année précédente: réduire de 10 tonnes au moins les déchets plastiques pour chaque plage, mener au moins 40.000 actions de sensibilisation à l’environnement, sensibiliser environ deux millions de jeunes et recycler l’ensemble des déchets plastiques collectés.

Pour construire cette opération ambitieuse, la Fondation a organisé le 18 mai 2023 un atelier où l’ensemble de ses partenaires économiques et les communes littorales ont participé à la co-construction de sa feuille de route, sa coordination et la mobilisation de tous les acteurs qui contribueront à son succès.

Des activités de sensibilisation seront organisées pour les élèves des programmes Éco-Écoles, les jeunes reporters pour l’environnement et leurs encadrants, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, a fait savoir la Fondation.

Ces activités seront coordonnées avec une vingtaine d’associations de plongée professionnelles qui mèneront des opérations de nettoyage des fonds marins au niveau de 24 plages, servant de base à des ateliers de sensibilisation et de recyclage des expositions de filets suspendus recyclés.

L’opération #b7arblaplastic sensibilisera également les enfants des colonies de vacances du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication et mobilisera la Fédération nationale du scoutisme marocain, outre l’installation des bibliothèques sur quelques plages.

Ainsi, pour mieux toucher les jeunes qui sont la cible prioritaire, #b7arblaplastic utilisera massivement les canaux numériques, en utilisant les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) et son application Anaboundif.

A côté de #b7arblaplastic, opération de sensibilisation majeure du programme Plages propres, la Fondation, les communes, les partenaires économiques et les ministères concernés s’emploieront, comme elles le font depuis 24 ans, à permettre aux Marocains de profiter de la mer et de l’océan sur des espaces propres, équipés, surveillés, sécurisés et animés.

Depuis le début de l’année, la Fondation multiplie les actions de sensibilisation, notamment pour les jeunes. Elle a sensibilisé à travers son bras académique, le Centre International Hassan II de formation en environnement, les enfants des programmes Éco-Écoles et Jeunes Reporters de l’Environnement lors de la journée mondiale de l’environnement (5 juin), la journée mondiale des océans (8 juin) et le Salon international de l’édition et du livre. Elle a également sensibilisé une cible plus large, en organisant début juin trois conférences internationales (Solutions pour la pollution plastique, Mediterranean Plastic Tides et Feuille de route africaine de la Décennie des océans).

Les plages et leurs partenaires économiques se mobiliseront avec #b7arblaplastic pour éliminer des plages la pollution plastique, un problème mondial devenu pressant. La pollution plastique est devenue si importante que 157 pays travaillent actuellement à promulguer d’ici 2024 un traité international qui sera un fait exceptionnel et juridiquement contraignant.

Le Maroc est un pays leader de longue date en matière de lutte contre les changements climatiques, grâce aux initiatives de SM le Roi Mohammed VI, a affirmé, le 7 juillet à Berlin, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

A travers ses différentes actions et son objectif national ambitieux de réduire les émissions de CO2, le Maroc a adopté les meilleures normes en matière de lutte contre les changements climatiques dans la région, a souligné la cheffe de la diplomatie allemande, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Ces efforts sont couronnés par des résultats “très concrets”, a-t-elle indiqué, citant, entre autres, la centrale solaire Noor, qui alimente 1,3 million de personnes en énergie électrique propre.

Elle s’est, en outre, félicitée du partenariat entre l’Allemagne et le Royaume en matière de transition énergétique, ajoutant que la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’hydrogène vert a été au centre de ses échanges avec M. Bourita.

La ministre a assuré que les deux pays sont décidés à travailler ensemble sur des projets dans le secteur des énergies renouvelables.

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger effectue ce jeudi une visite de travail en Allemagne, axée sur le renforcement du partenariat stratégique multiforme entre les deux pays.

La Fédération de l’Energie vient de réaliser un film institutionnel qui a pour vocation de partager ses valeurs et valoriser son image de marque. 

Ce film Corporate de (3 mn) participera, aux côtés des autres outils de communication dont dispose la Fédération, à l’attribution et au renforcement d’une identité unique et d’une personnalité forte à notre association. 

De plus, le film institutionnel est un excellent moyen de mettre en lumière les moments clés de la vie de notre Fédération, sa vision et son plan d’action. 

Sa diffusion favorise l’adhésion de ses membres et partenaires aux valeurs et à l’esprit de notre Fédération de l’Energie et permettra aussi de booster sa visibilité sur le web. 

Le format vidéo est en effet très apprécié et peut attirer l’attention de beaucoup d’internautes et optimisera le référencement di site web de notre Fédération sur les réseaux sociaux. 

Le Président de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Électricité (ANRE), M. Abdellatif Bardach, a pris part, le 22 juin à Rabat, à la journée d’étude organisée par la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement de la Chambre des représentants, sous le thème « La production, le transport et la distribution de l’énergie au Maroc et leur contribution dans le développement socioéconomique ».

Outre M. Mohamed Malal, Président de la Commission, l’événement a notamment connu la participation remarquée de Mme. Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable et du Directeur Général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), M. Abderrahim El Hafidi.

Dans son intervention, M. Bardach a d’abord souligné les avancées importantes réalisées par le Royaume du Maroc dans le secteur de l’énergie en général et celui de l’électricité en particulier, rapporte le communiqué. En effet, sous la conduite avant-gardiste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, ce secteur se dresse en locomotive du développement socioéconomique tout en renforçant le rayonnement de notre pays à l’échelle internationale. Si l’exposé du Président de l’ANRE a été principalement axé sur les opportunités et les perspectives d’avenir, il n’a pas manqué de rappeler les réalisations de taille que le Maroc a pu achever, le plaçant sans conteste à l’avant-garde de la transition énergétique mondiale, parmi les leaders des énergies d’avenir

« L’orientation ferme de notre pays vers un système énergétique dominé par les énergies renouvelables sous toutes ses formes aura, sans nul doute, des impacts socioéconomiques et géopolitiques profondément et structurellement bénéfiques. Néanmoins, cette orientation implique de relever des défis de grande envergure pour atteindre nos objectifs et satisfaire nos ambitions », a insisté M. Bardach.

Dans la foulée, le Président de l’ANRE a soulevé quatre défis majeurs à relever et à ériger en piliers : le renforcement des réseaux de transport et de distribution d’électricité afin qu’ils prennent en charge la production grandissante de l’électricité de source renouvelable; la nécessité pour le gestionnaire du réseau de transport d’électricité d’assurer la fourniture constante des utilisateurs malgré le caractère non régulier des énergies renouvelables; l’équité et l’impartialité envers les utilisateurs du réseau électrique que l’État et ses institutions se doivent de garantir, autant que d’assurer la sécurité, la stabilité, la fiabilité et l’efficacité du réseau électrique national; et enfin, le renforcement de l’arsenal légal et réglementaire en vue de garantir la compétitivité et l’attractivité de notre pays vis-à-vis des investissements colossaux nécessaires.

En deux années d’activité, l’ANRE a pu réaliser d’importantes avancées qui posent les briques structurelles de l’avenir énergétique de notre pays. En effet, après avoir opérationnalisé le premier Code du Réseau Électrique National de Transport de l’histoire de notre pays, entré en vigueur le 3 janvier 2022, l’Autorité a également fixé la méthodologie de détermination du tarif d’utilisation du réseau électrique national de transport le 21 décembre de la même année. Ce dernier chantier, qui est aujourd’hui à un stade avancé, constitue un jalon essentiel de la modernisation du secteur électrique national, qui ouvrira la voie à la séparation des activités de production et de transport de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable.

L’ANRE est également à pied d’œuvre pour finaliser, dans un avenir proche, d’autres chantiers structurants comme le Code de bonne conduite relatif à la gestion du réseau de transport d’électricité et la mise en place des indicateurs de qualité du réseau, a fait savoir la même source. De même, l’Autorité adopte une approche anticipative en plaçant parmi ses priorités les technologies qui permettront de stabiliser et d’accélérer la transition énergétique, à l’exemple de l’Hydrogène vert, un vecteur énergétique d’avenir qui impose une jonction incontournable entre l’électricité renouvelable et les potentialités des gaz propres dans le mix énergétique national et mondial. Dans ce registre, l’ANRE confirme son leadeurship en pilotant la “Task Force” dédiée à l’Hydrogène vert au sein de l’Association des régulateurs méditerranéens de l’énergie (MEDREG), présidée par M. Abdellatif Bardach.

« La gestion des crises hydriques au Maroc : entre pénurie et surexploitation » est le thème d’une conférence organisée le 23 juin, à Marrakech, avec la participation d’experts, enseignants-chercheurs, et acteurs associatifs concernés par cette question.

Lors de cette conférence organisée par l’Académie Toubkal des recherches et des études sociales, en partenariat la Fondation AFCD, en coordination avec le Laboratoire des études pour l’éducation, l’environnement et le développement durable, les participants ont souligné que la pénurie d’eau au Royaume requiert la recherche de nouvelles solutions impliquant l’ensemble des intervenants.

Tout en relevant l’attention particulière accordée à cette question dans les politiques publiques nationales, les intervenants ont indiqué que la fédération des efforts et la mise en place de stratégies sages pour la gestion des ressources hydriques permettront de surmonter cette situation de stress hydrique, dont l’ampleur varie entre les régions du Maroc.

Dans ce contexte, les participants ont mis en relief la politique clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à lancer des programmes et initiatives ambitieux et tirer profit des innovations et nouvelles technologies dans le cadre de l’économie d’eau, encourager le recours à d’autres alternatives de mobilisation des ressources en eau, dont le dessalement d’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées, en plus de la rationalisation de l’utilisation des eaux souterraines et la préservation de la nappe phréatique.

Les intervenants ont aussi plaidé en faveur de la création d’une commission nationale composée d’experts et chercheurs concernés par la gestion de l’eau.

Dans une déclaration, Hassan Ramou, enseignant universitaire à l’Institut des études hispano-lusophone relevant de l’Université Mohammed V de Rabat, a mis l’accent sur les spécificités relatives à la pénurie d’eau au niveau de la région Marrakech-Safi, relevant une déséquilibre entre l’offre et la demande croissante sur les ressources en eau en raison de la grande extension urbanistique et la croissance démographique, l’augmentation des superficies agricoles irriguées et la production animale (ovins, bovins, caprins, …).

Ce déséquilibre exige des efforts collectifs pour accompagner les exigences du développement régional.

Dans une déclaration similaire, l’enseignant de l’histoire à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Marrakech, Taoufiq Lakribi, a souligné que cette conférence intervient dans un contexte marqué par une grande pénurie d’eau enregistrée au Maroc et la sécheresse, qui est devenue au Maroc une donnée structurelle, mettant l’accent sur l’importance de contribuer au débat collectif et dans la stratégie gouvernementale visant la gestion des ressources hydriques.

  1. Lakribi a aussi appelé à prendre en compte et tirer profit des recherches scientifiques réalisées sur la région au niveau des universités, mettant en relief l’initiative de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Marrakech de créer un master dédié à l’eau dans l’histoire du Maroc.

Les participants à cette rencontre ont débattu de thématiques se rapportant notamment à “la politique de gestion de la crise hydrique à travers l’interventions des différents secteurs”, “la crise hydrique et ses répercussions sur la société”, “les ressources en eau au Maroc entre exigences du développement et contraintes de la gestion”, “la dimension intégrée des ressources hydriques au Maroc : Quelle mise en œuvre des ODD”, “la hausse de la demande sur l’eau face à la rareté des ressources hydriques dans la région Marrakech-Safi”.

L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a procédé, le 22 juin, à la mise en production progressive du projet de renforcement et de sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de la ville de Guercif à partir des forages sis à la commune de Ras Laksar.

D’un coût global de 14,2 millions de dirhams, le projet, dont la mise en service a été donnée par le gouverneur de la province, Hassan Belmahi, en présence notamment d’élus et d’autres responsables, s’inscrit dans le cadre d’une convention de partenariat pour le financement et la réalisation du programme d’urgence du Bassin de la Moulouya, qui vise à augmenter la capacité de production en eau potable au profit de la population de la ville de Guercif.

À cette occasion, M. Belmahi a rappelé l’intérêt grandissant accordé par SM le Roi Mohammed VI à la question d’approvisionnement en eau potable, saluant, à cet égard, les efforts déployés par les différents acteurs pour la réussite de cet important projet, tout en soulignant la nécessité de lancer des campagnes de sensibilisation sur l’importance de préserver et rationaliser l’usage de cette matière vitale.

Dans une déclaration, le directeur régional de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE)- Branche eau- de l’Oriental, Abdelali Rabhi, a indiqué que cet important projet comprend la réalisation et l’équipement de cinq forages pour un débit global de 60 litres/seconde (l/s), ainsi que la pose de conduites de liaison de ces forages sur un linéaire d’environ 1,5 km et leur raccordement à l’adduction réalisée dans le cadre de la phase prioritaire du projet de renforcement et de sécurisation de l’alimentation en eau potable de la ville de Guercif à partir du barrage Targa Ou Madi via un tronçon de 60 km.

À noter que l’ONEE réalise actuellement un projet structurant à partir du barrage Targa Ou Madi pour une enveloppe globale de 450 millions DH avec la participation de la Banque Africaine de Développement (BAD), et ce en vue de sécuriser l’alimentation en eau potable de la ville de Guercif.

Le projet, dont la mise en service est prévue fin 2023, comporte également la réalisation d’un réservoir d’eau d’une capacité de 6.000 m3, et la construction d’une station de traitement des eaux pour un débit de 300 l/. Il permettra de satisfaire les besoins des populations à moyen et à long terme, d’améliorer significativement leurs conditions de vie et de contribuer au développement socio-économique de la région.

Le Directeur général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi, a affirmé que le Maroc s’attèle actuellement à l’élaboration d’un nouveau modèle pour assurer sa sécurité hydrique en mettant en place des stations de dessalement d’eau de mer, au lieu de recourir uniquement aux eaux de surface, et pour surmonter les contraintes du changement climatique qui est à l’origine de nombreux problèmes dont celui de la rareté de l’eau.

  1. El Hafidi, qui s’exprimait le 20 juin lors d’un forum organisé par le Bureau de liaison du Maroc en Israël et le Center for Jewish Impact sur la question de l’eau comme composante de la coopération régionale entre le Maroc et Israël, a ajouté que le grand défi pour le Maroc pour renforcer sa sécurité hydrique consiste à développer un nouveau modèle de gestion de la rareté de l’eau.

Il a souligné que le Maroc qui a déployé de grands efforts dans la gestion des eaux de surface, dispose de 152 barrages avec une capacité de stockage énorme d’environ 20 milliards de mètres cubes, expliquant qu’en raison des changements climatiques, une vision précise concernant les précipitations de chaque année n’est plus disponible, et la situation s’est compliquée au cours des cinq dernières années avec l’enregistrement l’année dernière d’un déficit en eau estimé à environ 85 %.

Il a poursuivi que cela a nécessité l’adoption d’une nouvelle approche pour faire face à la rareté de l’eau, indépendamment des contraintes posées par le changement climatique et la disponibilité des eaux de surface et ce, en recourant aux stations de dessalement, notant qu’il y a un travail énorme qui est fait par l’ONEE pour trouver des solutions alternatives.

A ce jour, neuf stations de dessalement d’eau de mer ont été achevées, tandis qu’une importante usine de dessalement d’eau de mer sera bientôt lancée à Casablanca, a fait savoir M. El Hafidi, soulignant que ce nouveau modèle de gestion permettrait de faire face efficacement à la pénurie d’eau et d’assurer la sécurité nationale de l’eau à long terme, indépendamment des eaux de surface.

Selon le DG de l’ONEE, changer le modèle de gestion de la pénurie d’eau est devenu nécessaire, étant donné que la part d’eau par habitant au niveau national est passée de 2560 mètres cubes/personne/an en 1960 à moins de 600 mètres cubes/personne/an aujourd’hui.

Pour sa part, Abderrahim Bayoudh, chef du Bureau de liaison du Maroc en Israël, a indiqué que ce forum intervient à un moment critique où les pays de la région sont de plus en plus confrontés à une grave sécheresse et à une pénurie d’eau, combinées aux défis du changement climatique mondial notant que le Maroc fait face à la plus grave sécheresse depuis plus de trois décennies.

Il a ajouté que grâce au leadership éclairé de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a réussi à mettre en place des politiques efficaces et une approche intégrée pour répondre à ses besoins en eau, à travers la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles, et la gestion de la demande en eau et son développement, à travers des projets structurants, dont la poursuite de la construction de petits et grands barrages pour accompagner la dynamique de développement local durable.

Il s’agit également de la mise en place d’un réseau de connexion entre les bassins hydrauliques et l’exécution de projets pour la réutilisation des eaux usées.

Quant à Noam Weisbrod, expert à l’Université Ben Gourion de Beer Sheva, il a souligné que les problèmes d’eau au Maroc sont similaires à ceux qu’a connus Israël par le passé avant l’achèvement des usines de dessalement, qui fournissent désormais 80 % de l’eau potable avec une capacité de production d’environ 600 millions de mètres cubes par an, qui augmentera à l’horizon 2025 pour atteindre environ 900 millions de mètres cubes par an.

Il a relevé que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont gravement touchés par le changement climatique et sont à la pointe des zones de stress hydrique, et le principal défi est de savoir comment surmonter ce problème.

Noam Weisbrod a ainsi mis en avant la nécessité d’une approche globale et intégrée pour assurer la sécurité de l’eau basée sur l’éducation à l’utilisation de l’eau, la recherche scientifique, l’adoption de la technologie et les investissements.

Pour sa part, le président du Center for Jewish Impact, Robert Singer, a souligné l’importance de ce forum qui se veut une plate-forme pragmatique pour promouvoir des discussions inclusives et renforcer la résilience régionale, réunissant le gouvernement, les diplomates, la société civile et le secteur privé.

Il a ajouté que le Centre for Jewish Impact croit fermement que la coopération régionale et globale est la clé pour construire un avenir meilleur pour tous.

Cette rencontre a traité des opportunités de coopération régionale dans le domaine de l’eau, et des nouvelles opportunités pour renforcer les partenariats régionaux sur les défis émergents dans le domaine de la durabilité.

La région MENA est confrontée à d’importants problèmes de pénurie d’eau, nécessitant l’innovation pour maintenir la vie et promouvoir la prospérité. L’eau recèle également un potentiel important d’opportunités d’investissement qui peuvent favoriser la coopération bilatérale et régionale entre les pays de la région, principalement par le biais du transfert de technologie de l’eau.