La stratégie énergétique de 2009, établie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et qui continue d’être le cadre actuel du travail, a constitué une réussite majeure car elle a apporté une ambition de leadership dans le domaine des énergies renouvelables, a affirmé, le 12 décembre à Doha, la Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra.
Intervenant lors de la deuxième session ministérielle organisée dans le cadre de la Conférence arabe sur l’énergie sous le thème “Énergie, environnement et développement durable“, Mme Benkhadra a indiqué que la volonté du Maroc consiste en l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée à plus de 52% à l’horizon 2030.
Elle a ajouté que cette stratégie reposait sur des orientations fondées sur un bouquet électrique optimal basé sur des choix technologiques fiables et compétitifs, et sur la mobilisation des ressources énergétiques nationales en augmentant la part des énergies renouvelables, en faisant de l’efficacité énergétique une priorité nationale et en promouvant l’intégration régionale et le développement durable.
Elle a souligné que l’approche “efficace et proactive” suivie par le Royaume, qui a reconnu la nécessité de passer des énergies fossiles aux sources d’énergie propres, a permis de réaliser des progrès remarquables en matière de réduction de la dépendance énergétique et de l’empreinte carbone, relevant que selon cette approche, le Maroc a toujours maintenu une consommation globalement conforme au niveau de développement de son économie.
Elle a mis en relief que l’évaluation des efforts du Royaume du Maroc dans le cadre de la stratégie de 2009, ainsi que les recommandations du Nouveau modèle de développement, ont montré que la transition énergétique doit être accélérée, notant qu’il a été procédé, dans ce contexte, à l’adoption d’une approche durable dans tous les secteurs afin de développer une économie nationale verte à bas carbone et d’améliorer sa compétitivité dans le but de respecter les engagements internationaux du Maroc en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Mme Benkhadra a également souligné le renforcement du cadre juridique dans l’objectif de créer un climat propice aux investissements, notamment dans le domaine de la production, du transport et du stockage de l’énergie électrique, et d’accroître l’attractivité de ce domaine aux niveaux national et régional.
Dans le but d’atteindre l’objectif stratégique de dépasser 52% de la part des énergies renouvelables à l’horizon 2030, un plan d’équipement électrique a été élaboré pour la période 2023-2027, visant à atteindre une capacité supplémentaire d’environ 9.281 mégawatts, avec une enveloppe financière estimée à 85,6 milliards de dirhams, dont 73,2 milliards de dirhams pour les énergies renouvelables.
Abordant les projets liés au gaz naturel, Mme Benkhadra a indiqué que le Maroc compte trois projets importants dans le domaine de la coopération régionale, dont l’utilisation de la station espagnole du gaz naturel liquéfié (GNL) pour alimenter les centrales électriques marocaines de Tahaddart et Ain Béni Mathar, et ce grâce à la mise en œuvre réussie du projet de flux de gaz inversé sur le gazoduc Maghreb-Europe.
Elle a aussi évoqué le projet stratégique de gazoduc Maroc-Nigeria, lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et l’ex-président nigérian Muhammadu Buhari, notant que ce projet contribuera à l’amélioration du niveau de vie des populations, l’intégration des économies de la sous-région et l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable.
Le projet aura également de grands avantages économiques pour la région, en exploitant une énergie propre qui remplit les obligations du continent en matière de protection de l’environnement et en donnant à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique.
Dans le domaine de la stratégie de développement durable, Mme Benkhadra a confirmé qu’en application des hautes directives Royales, il a été procédé à l’élaboration de la Charte nationale de l’environnement et du développement durable qui s’est traduite par la loi-cadre n° 99.12 en tant que charte nationale de l’environnement et du développement durable.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette décision, le Maroc s’est engagé dans la préparation de la deuxième version de la Stratégie nationale de développement durable en adoptant une approche participative et globale s’articulant autour de six axes à même d’accélérer la transition vers la durabilité, à savoir l’amélioration de la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire, jeter les bases d’une gouvernance durable pour des territoires inclusifs, la transition vers une économie compétitive à bas carbone générant de la richesse et des opportunités d’emploi, permettre à tout un chacun d’accéder à la santé, à l’éducation et aux services publics, œuvrer en faveur de ressources naturelles et d’écosystèmes précieux et résistants notamment aux changements climatiques, et la préservation et la valorisation du patrimoine culturel.
S’agissant de l’hydrogène vert, Mme Benkhadra a affirmé que le Maroc dispose d’énormes ressources naturelles et d’une situation géographique distinguée, en plus d’infrastructures, de logistique et d’industrie avancées, qui lui permettront de jouer à l’avenir un rôle de premier plan sur la scène mondiale dans le développement de l’hydrogène vert.
Outre Mme Benkhadra, le Maroc est représenté à cette conférence de deux jours, organisée par l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), par Abderraouf Benabou, directeur de l’Electricité au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, Zakaria Sidki, directeur des Hydrocarbures, et Mustapha Ouarfo, chef du département des activités hydrocarbures.