Le Centre national de l’énergie, des sciences et des technologies nucléaires (CNESTEN) a réussi à se positionner en tant qu’acteur majeur dans la formation et l’expertise en sciences et technologies nucléaires, a souligné, le 8 mai à Kénitra, le ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah.
Ce centre, qui veille à inscrire ses activités dans le cadre des stratégies sectorielles nationales liées au développement des secteurs socio-économiques, a élargi son ouverture sur l’environnement régional et international en partageant son savoir-faire par le biais notamment de la formation, de l’expertise et des services d’analyses de laboratoires, a souligné M. Rabbah qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé dans les locaux du CNESTEN.
Il a à cet égard indiqué que dans le cadre de l’accord intergouvernemental conclu par les États membres africains en vue de renforcer la contribution de la science et de la technologie nucléaires au développement socioéconomique sur le continent africain (AFRA) et du comité de réflexion sur l’électronucléaire et le dessalement de l’eau de mer par voie nucléaire (CRED), l’organisme a développé un réseau de partenariats assez large et diversifié à l’échelle nationale et internationale et a contribué activement à l’évaluation des capacités nucléaires nationales requises pour l’option électronucléaire.
Le directeur général du CNESTEN, M. Khalid El Mediouri, a de son côté affirmé que le centre a procédé à la signature d’une série d’accords avec des institutions œuvrant dans le domaine des sciences et technologies nucléaires dans plusieurs pays, notamment en Afrique, aux États-Unis d’Amériques, en France, l’Espagne, la Corée du sud, la Belgique ou encore la Russie.
Depuis sa création, en tant qu’institution publique œuvrant à favoriser l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques dans les domaines scientifiques, médicaux, industriels et agricoles, le centre a renforcé son positionnement et étendu la portée de ses activités et compétences afin de pouvoir répondre aux besoins nationaux croissants, a-t-il dit, soulignant que chaque année, le CNESTEN accueille en formation plus de 200 professionnels africains et déploie une trentaine d’expertises techniques issues d’institutions africaines.
M. El Mediouri a par la même occasion passé en revue les objectifs fixés en termes de renforcement de l’utilisation des sciences et techniques nucléaires dans les programmes et stratégies sectorielles et l’amélioration du niveau de sureté et sécurité radiologique et nucléaire au niveau national, notant que le centre se penche actuellement à élaborer sa vision stratégique à l’horizon 2030 et prépare son plan d’actions triennal 2020-2022, conformément à la nouvelle loi organique des finances.
Abordant la contribution du centre au développement des secteurs socio-économiques, le directeur a mis l’accent sur le développement et l’élargissement de l’utilisation des produits radio-pharmaceutiques en médecine nucléaire pour le dépistage et le traitement de nombreuses maladies métaboliques et cancéreuses.
Les efforts de cet établissement ont permis de structurer le cadre réglementaire des produits radio-pharmaceutiques au Maroc qui sont actuellement soumis aux dispositions du Code du médicament et de la pharmacie, a-t-il noté, faisant savoir que grâce aux efforts du centre, le prix d’une dose d’Iode 131, substance la plus utilisée en médecine nucléaire au Maroc, a diminué de 13.000 à 3.000 dirhams.
Le champ d’intervention du CNESTEN, a-t-il poursuivi, comprend également la gestion des déchets radioactifs à l’échelle nationale. A cet effet, le centre a développé des compétences qualifiées et une infrastructure appropriée lui permettant de soutenir la lutte contre les effets néfastes des rayonnements ionisants conformément aux lois et normes en vigueur.
L’organisme est reconnu par l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) en tant que centre régional désigné dans quatre domaines, à savoir la radioprotection, l’hydrologie isotopique, la nutrition humaine et les contrôles non destructifs en milieu industriel. Le réacteur nucléaire du CNESTEN est désigné par l’IAEA pour dispenser des formations à distance en Afrique, à l’instar des réacteurs de l’Argentine en Amérique du Sud, la Corée du Sud en Asie et la France en Europe.