Un total de 5 émissions durables ont été réalisées sur le marché marocain, totalisant un montant global de près de 4 milliards de dirhams, a annoncé, le 9 mai à Casablanca, la présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), Nezha Hayat.
S’exprimant lors d’une conférence débat organisée par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc sous le thème « Green Finance: où en est le financement de la croissance verte au Maroc ? », Mme Hayat a confirmé l’appétit du marché pour les émissions portant un label durable, se félicitant des innovations en terme d’émetteurs, de projets éligibles, d’affectation des fonds, de devises d’émission et de catégories d’instruments.
Elle a également mis en avant la reconnaissance internationale de l’approche marocaine en matière de green finance, eu égard à l’alignement des règles avec les standards internationaux, notant la participation active de l’AMMC dans des groupes de travail internationaux dédiés à la finance verte, notamment en sa qualité de membre et co-président du Sustainable Banking Network.
Concernant l’engagement du secteur financier au Royaume en faveur du développement durable, elle a jeté la lumière sur la mise en place des feuilles de route par les acteurs du secteur ayant pour objectif d’aligner l’industrie financière sur le développement durable et de favoriser l’émergence de la finance durable en Afrique.
L’approche de régulation de l’AMMC, a-t-elle précisé, est basée sur la proactivité et flexibilité, l’équilibre et consensus et l’intégration et progressivité, faisant observer que, dans le cadre de ses actions normatives, l’Autorité a élaboré en 2016 le premier guide en Afrique sur les Green Bonds, qui a accompagné la première émission de ces instruments sur le marché ainsi qu’un autre guide sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et le reporting ESG qui incite les émetteurs pour l’adoption de la démarche RSE et le reporting ESG.
Le marché global des Green Bonds, instruments financiers dont le produit est exclusivement affecté au financement des projets ayant des impacts environnementaux positifs, recèle un grand potentiel de développement, a expliqué la présidente de l’AMMC, relevant que ces instruments supportent tout type de structuration financière et qu’ils sont normés par des référentiels internationaux reconnus.
Pour sa part, le président du directoire du groupe Al Omrane, M. Badr Kanouni, a réitéré l’engagement du groupe pour le développement durable et la RSE matérialisé par une nouvelle organisation et des ressources dédiées, notant l’intérêt portée à la conformité réglementaire et l’efficacité énergétique.
Rappelant l’émission d’un emprunt obligataire pour un milliard de dirham en social et Green Bonds, il a affirmé que cette opération est de nature à accompagner le groupe dans l’accélération de sa modernisation par le renforcement du haut du bilan et l’optimisation du coût d’endettement, tout en se positionnant comme émetteur régulier sur le marché obligataire.
Par ailleurs, M. Tarik Hamane, responsable du pôle développement à l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (Moroccan Agency For Solar Energy/Masen), a indiqué que l’émission des obligations vertes au Maroc nécessitait un cadre réglementaire adéquat et une structuration qui répond aux critères internationaux, mettant l’accent sur le leadership du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables et ses objectifs ambitieux en la matière.
Il a passé en revue les modes de financement des projets de MASEN ainsi que son approche d’allocation des risques, faisant remarquer que pour la nouvelle vague de financement, de nouvelles pistes seront explorées pour soutenir les projets de l’Agence.
Passée du statut de simple concept à celui de tendance porteuse de croissance, la nouvelle économie climatique s’impose et se traduit, désormais, en opportunités.
Cette conférence-débat a été l’occasion de dresser un panorama complet des avancées et des défis qui restent à relever.