Le Maroc avance à pas sûrs vers la transition énergétique et la diversification de son mix électrique, à travers le recours aux énergies renouvelables, a souligné, le 12 juin à Lisbonne, le Secrétaire général du ministère de l’Énergie, des mines et du développement Durable, Mohammed Ghazali.
M. Ghazali, qui intervenait lors d’un panel dédié au Maroc, sous le thème « Modèle énergétique marocain », dans le cadre du 21e Forum Africain de l’Energie, auquel a pris part le Secrétaire général de la Fédération de l’Energie, M. Mohamed El Amrani, regroupant des responsables gouvernementaux de haut niveau et des entreprises privées africaines et européennes de renommée, a fait savoir que le Maroc ne veut pas se limiter uniquement au rôle du consommateur des technologies dans ce domaine.
En effet, lors de cette rencontre qui a eu lieu en présence de l’Ambassadeur du Maroc au Portugal, Othman Bahnini, du Directeur de la stratégie et planification de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), M. Brahim Oumounah, du Président-directeur général de la société Nareva, M. Said Elhadi, et du Directeur général adjoint de la société « Taqa Morrocco », M. Omar Alaoui M’hamdi, l’intégration industrielle locale constitue une composante importante dans la stratégie énergétique, le but étant de mettre en place un écosystème national dans le domaine des Énergies renouvelables.
Cette politique d’intégration a commencé déjà à donner ses fruits, s’est félicité le responsable marocain, citant, dans ce contexte, l’exemple de l’usine de fabrication de pales éoliennes qui a vu le jour, destinée aussi bien au marché local qu’à l’exportation, moyennant un investissement de 100 millions d’Euros, avec une capacité annuelle de production équivalente à 1000 MW.
C’est dans ce sens que le Royaume du Maroc s’active à renforcer ses interconnexions électriques avec ses voisins, à travers le développement de nouvelles interconnexions électriques avec le Portugal (1000 MW), l’Espagne (700 MW), et la Mauritanie qui est en cours de réflexion.
Par ailleurs, le ministère a déposé cette année la mouture finale du texte 13-09 qui va ouvrir la voie davantage au privé, intégrer le périmètre de la moyenne tension, faciliter le traitement des données d’autorisation, introduire la notion de déclaration pour les projets de faible capacité et dépasser les dysfonctionnements de l’actuelle version.
Dans le même ordre d’idées, a rappelé le secrétaire général, le Maroc a signé le 19 décembre 2018 à Bruxelles la déclaration conjointe pour l’ouverture du Marché des Énergies renouvelables entre les pays partenaires de ce projet, à savoir le Portugal, la France, l’Espagne et l’Allemagne, avec pour objectif d’accroître les échanges d’énergies renouvelables résultant de l’intégration du marché de l’électricité dans les cinq pays signataires.
Ainsi, le soutien à la recherche et l’innovation dans le domaine des énergies renouvelables représente, selon lui, un élément essentiel afin d’aboutir à de nouvelles solutions pour une meilleure intégration des Énergies renouvelables et accompagner la stratégie énergétique nationale.
Sur le même registre, le Maroc a décidé d’accélérer la cadence des actions d’efficacité énergétique à travers une vision stratégique, dans le but d’atteindre une économie d’énergie de l’ordre de 20% à l’horizon 2030, a-t-il relevé, notant que cette stratégie, en cours de finalisation, vise essentiellement les secteurs économiques grands consommateurs d’énergie, à savoir le transport, le résidentiel, l’industrie, l’agriculture et l’éclairage public.
La première phase de cette stratégie sera mise en œuvre dans le cadre d’un contrat programme entre l’État, les régions et l’Agence marocaine pour l’Efficacité énergétique pour les cinq premières années.
Le Gouvernement se penche actuellement sur un grand chantier qui est celui de l’exemplarité de l’État en matière de l’efficacité énergétique, lequel chantier jouera un rôle de catalyseur et de démonstrateur permettant ainsi d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale d’efficacité énergétique ciblant notamment le secteur public, et de conforter le rôle exemplaire de l’État en tant que moteur de développement du marché de l’efficacité énergétique au Maroc.
L’attractivité du modèle énergétique marocain revient, entre autres, aux modèles de financement mis en place par les pouvoirs publics pour assurer les financements des projets énergétiques, vu que « le Maroc a su répartir les contraintes financières liées au développement des projets d’énergies renouvelables, grâce à son modèle de PPA (Power Purchase Agreement) qui a connu une évolution remarquable depuis le premier PPA de la centrale de Jorf Lasfar aux années 90 jusqu’au dernier PPA de Noor Ouarzazate », a-t-il expliqué. Ce modèle, qui assure un cadre juridico-institutionnel clair garantissant une sécurité juridique pour les investisseurs et bailleurs de fonds, permet également d’optimiser la conception des projets électriques et ce, par un meilleur dimensionnement de l’investissement et une mise en œuvre des technologies les plus performantes, a souligné M. Ghazali.
Le succès de la transition énergétique marocaine est le résultat d’une grande volonté politique, d’une stratégie énergétique claire, réaliste et chiffrée, des projets attractifs, des réformes législatives et réglementaires appropriées, une adhésion à une vision régionale d’intégration des marchés et des réseaux énergétiques et une convergence avec les politiques sectorielles du pays, a-t-il affirmé.
Le marché énergétique marocain est ouvert et hautement compétitif, a assuré le secrétaire général qui a saisi cette occasion pour inviter les entreprises à participer activement aux grands chantiers et aux programmes d’investissements lancés au Maroc et également en Afrique, continent dans lesquels le Maroc dispose d’une vision de coopération, notamment dans le domaine de l’énergie.