Le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah a mis en avant les actions entreprises pour la promotion de l’efficacité énergétique dans les secteurs clés de l’économie nationale, notamment en matière de sensibilisation. S’exprimant à l’ouverture d’un webinaire organisé, récemment, par le ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement et dédié à l’audit énergétique obligatoire et aux organismes d’audit énergétique, M. Rabbah a souligné que parallèlement à l’amélioration du cadre législatif et réglementaire relatif aux énergies renouvelables et au développement de la production propre au niveau du tissu économique, un certain nombre d’actions sont entreprises pour encadrer la dynamique que connaît actuellement l’efficacité énergétique au niveau national.
Le ministre a précisé que l’entrée en vigueur du décret n° 2-17-746 relatif à l’audit énergétique obligatoire et aux organismes d’audit énergétique en novembre 2019 a institué l’audit énergétique obligatoire et périodique, dans l’objectif de rationaliser l’utilisation d’énergie dans les entreprises et établissements grands consommateurs d’énergie dans les secteurs clés de l’économie nationale, notamment dans les entreprises industrielles, les sociétés et les établissements de production d’énergie, de transport et de distribution d’énergie, ainsi que le secteur tertiaire, dont le tourisme, la santé, l’éducation et l’enseignement.
Ce décret permettra le développement d’une base de données actualisée des différentes consommations énergétiques, l’évaluation des économies d’énergie ainsi que la création d’un marché actif et prometteur de l’efficacité énergétique, notamment celui des organismes d’audit énergétiques, a poursuivi M. Rabbah.
Et de noter que huit organismes sont déjà agréés par le ministère dans le cadre d’un processus transparent et équitable, ce qui permettrait de créer des emplois supplémentaires et de développer un marché des équipements performants des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Le ministre a, ensuite, relevé que d’autres textes réglementaires sont également dans un état très avancé d’adoption, notamment le projet de décret relatif aux entreprises de services énergétiques, le projet de décret relatif aux performances énergétiques minimales et à l’étiquetage énergétique des appareils et équipements fonctionnant à l’énergie, le projet de décret relatif à l’étude d’impact énergétique, ainsi que le projet de décret fixant les administrations, les établissements publics et les collectivité territoriales tenus de rationaliser la consommation de l’énergie de leurs services.
De son côté, le directeur résident de la GIZ au Maroc a félicité le Maroc pour les étapes franchies en matière de concrétisation des objectifs de la stratégie énergétique nationale, réitérant l’engagement de l’Allemagne à poursuivre son soutien à la transition énergétique marocaine.
Pour sa part, la directrice de la BERD au Maroc a souligné l’importance de la ligne marocaine de financement de l’énergie durable destinée pour accompagner les entreprises marocaines dans leurs projets et programmes d’efficacité énergétique, réitérant la poursuite de ce soutien de financement eu égard au succès de la première ligne MORSSEF et de l’attractivité du modèle énergétique marocain et des réformes mises en place.
Lors de cette rencontre, la BERD a présenté les mécanismes de financement lancés au Maroc, notamment MorSEFF lancée en 2015 et qui est la première ligne de financement de l’énergie durable destinée aux entreprises privées marocaines. Elle permet aux entreprises marocaines d’accéder à des prêts ou leasing pour l’acquisition d’équipements ou la réalisation de projets d’efficacité énergétique ou énergie renouvelable, avec une subvention d’investissement de 10% du montant du financement éligible et une assistance technique gratuite pour l’évaluation, la mise en œuvre et la vérification du projet.
Un montant de 150 millions d’euros a été mobilisé par Morseff et son programme subséquent Morseff+, lancé en 2018, qui ont permis de financer à fin 2019 plus de 270 projets, engendrant une réduction de 102.725 tCO2 par an et des économies d’énergies de l’ordre de 350.000 MWh/an.
En outre, la BERD, avec le soutien de l’UE, du Fonds vert pour le climat et de la Corée du Sud, ont mis en place, par la suite, le programme “Green Value Chain” en 2019. D’une valeur de 90 millions d’euros, ce programme est dédié aux PME opérant dans des chaînes de valeur, pour leur permettre de financer des technologies vertes, qui intègrent l’efficacité énergétique et la gestion des ressources.
Au titre de ce programme, les PME peuvent bénéficier d’un financement, d’un soutien technique pour développer un projet d’investissement à la fois vert et rentable, d’un prêt bancaire ou leasing par l’intermédiaire d’une des institutions financières partenaires pour financer l’investissement, ainsi qu’une subvention de 10% du montant du financement éligible après réalisation du projet.
Les impacts attendus de ces programmes portent, notamment, sur l’augmentation de la valeur ajoutée, l’amélioration des standards, le développement des produits plus compétitifs, ou encore un plus fort potentiel à l’export. Cette rencontre, organisée avec l’appui de la GIZ, s’inscrit dans le cadre des mesures d’accompagnement pour le développement d’un écosystème d’entreprises privées spécialisées dans le domaine des audits énergétique, qui constitue le premier maillon pour les projets et programmes d’efficacité énergétique.
Ce webinaire avait pour objectif de présenter et de débattre des différents aspects afférents à l’audit énergétique, notamment le cadre réglementaire, les expériences réussies, les mesures d’accompagnement et les moyens de vulgarisation.
Il a connu la participation d’environ 300 participants représentant les départements ministériels et établissements publics concernés, les régions du Royaume, les collectivités territoriales, ainsi que les opérateurs privés, les institutions financières nationales et internationales et les organismes d’audit énergétique agréés par le ministère.
Il a été marqué par un débat fructueux et a suscité l’intérêt des participants eu égard au rôle de ce cadre réglementaire pour optimiser la consommation énergétique et pour développer des entreprises nationales spécialisées dans le domaine de l’efficacité énergétique. Ainsi, il a été recommandé à ce que ce premier webinaire soit suivi par des rencontres ou ateliers, sectoriels ou régionaux.