Le développement de l’efficacité énergétique tributaire des investissements du secteur privé
Le développement de l’efficacité énergétique nécessite l’accroissement de la part des investissements du secteur privé, tout en poursuivant les différentes réformes et en consolidant le rôle de l’autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), selon une étude présentée, le 7 mai à Rabat.
Cette étude, intitulée « Seconde revue en profondeur de la stratégie énergétique du Maroc » et réalisée dans le cadre de la coopération du ministère de l’Énergie, des Mines et du Développement durable avec l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), en concertation avec des acteurs publics et privés, recommande la pleine opérationnalisation de l’ANRE, avec l’accès au réseau, l’ouverture du marché et le renforcement de la planification du système, de son fonctionnement et de la qualité de son approvisionnement.
Présentée par le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, l’étude plaide pour la consolidation des missions de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), afin de garantir la réalisation des objectifs nationaux en la matière, d’inciter l’efficacité énergétique par des prix plus fondés sur les coûts et de renforcer le respect des normes de construction.
La nécessité de tirer profit des énergies renouvelables pour contribuer dans d’autres secteurs, tels que le logement, l’industrie ou les transports et de mettre en place une nouvelle stratégie sur l’efficacité énergétique à l’horizon 2030, allant au-delà d’une approche graduelle, avec l’engagement de toutes les composantes, figurent parmi les solutions proposées par ce document, qui porte, entre autres, sur les programmes, les projets et les réformes lancés dans le cadre de la stratégie énergétique nationale, ainsi que sur les objectifs fixés dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, des énergies fossiles, de l’électricité, de la recherche et développement et du changement climatique.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, Aziz Rabbah a indiqué ces recommandations permettront de renforcer l’attractivité de la stratégie énergétique marocaine, converger vers une gouvernance plus efficiente du secteur et de relever le défi de la résilience énergétique.
Les résultats de cette analyse, qui s’inscrivent dans la vision stratégique, seront des clefs pour accélérer la transition énergétique du Maroc, qui impliquera une évolution de la politique énergétique vers une politique déterminée par l’offre et d’une production propre et décentralisée, a fait savoir M. Rabbah.
La mise en œuvre de la stratégie énergétique a permis, également, de développer une expertise nationale au niveau des institutions publiques et privées, ce qui a permis de lancer des réformes importantes ciblées en matières législative, réglementaire et institutionnelle, a-t-il poursuivi.
Le Royaume, à travers ces orientations stratégiques, vise l’appropriation des technologies prometteuses de valorisation des ressources énergétiques renouvelables et le développement d’un tissu industriel national orienté vers la durabilité, en mesure d’accompagner les projets de développement des énergies renouvelables, en plus d’assurer la compétitivité requise à l’export et donner une impulsion forte à la recherche et développement et à l’innovation technologique.
En marge de la COP 22 en novembre 2016, le Maroc est devenu le premier pays africain à être membre associé de l’AIE, un organisme international composé de 30 pays et qui assure, entre autres, un rôle de conseil auprès de ses membres, avec plus de 200 experts de l’énergie.