Coup de projecteur à la COP29 sur le dessalement de l’eau de mer, comme levier de développement au Maroc
Les participants à un panel sur le rôle des collectivités territoriales dans la promotion de nouvelles ressources en eau ont mis en avant, le 18 novembre à Bakou, l’importance du dessalement de l’eau de mer, en tant que levier de développement au Maroc.
Tenu au Pavillon marocain, en marge de la COP29, ce side-event a été l’occasion de mettre en exergue le dessalement de l’eau de mer au Maroc, qui représente une ‘’solution stratégique’’ pour faire face aux défis liés à la gestion des ressources hydriques, ainsi que la contribution des collectivités territoriales à la promotion de cette eau non conventionnelle.
S’exprimant à cette occasion, la présidente du Conseil de la région Guelmim-Oued Noun, Mbarka Bouaida, a mis l’accent sur l’action des régions dans le déploiement de la feuille de route nationale relative à la problématique de l’eau, en général, et au dessalement de l’eau de mer, en particulier, insistant sur la responsabilité des régions dans la promotion de la durabilité des ressources et de l’inscription des plans régionaux dans une perspective de développement durable.
‘’Les régions contribuent au déploiement de cette feuille de route pour remédier au stress hydrique et ériger le dessalement de l’eau de mer en un levier de développement’’, a assuré Mme Bouaida, également présidente de l’Association des régions du Maroc (ARM).
Elle a, dans ce sens, appelé à promouvoir les énergies renouvelables, à la fois pour réduire le coût de production et assurer la résilience et la durabilité des territoires, outre le développement d’autres activités économiques.
De son côté, Jaouad El Kharraz, associé principal pour le programme méditerranéen au sein du think tank italien “ECCO”, a affirmé que le dessalement de l’eau de mer permettra de ‘’contribuer amplement au développement socio-économique du Royaume’’, à travers notamment la création d’emplois, relevant l’intérêt de recourir à la technologie pour répondre à la demande croissante en eau et lutter contre les effets des changements climatiques.
Il a indiqué, à cet égard, que le Maroc, qui a fait le choix de se lancer dans des projets de dessalement pour faire face à la sécheresse et la pénurie d’eau, compte actuellement 15 stations de dessalement, avec 17 autres stations en cours de réalisation ou en projet, selon les dernières données disponibles.
L’objectif est de répondre à 50% des besoins en eau potable d’ici 2030, a-t-il soutenu, appelant à favoriser un dessalement vert, avec moins d’impact environnemental.
Pour sa part, Mohamed Rifki, chef de division à la Direction générale des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur, a mis en exergue le déséquilibre entre les ressources hydriques et la demande accrue en eau, qui constitue ‘’une vulnérabilité croissante’’ des territoires.
Il a, dans ce contexte, évoqué le Programme national d’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI) 2020-2027, visant l’accélération des investissements dans le secteur de l’eau pour anticiper les difficultés d’approvisionnement en eau d’une manière ‘’durable et intégrée’’.
Ce processus passe essentiellement par le développement de l’offre, la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural et la réutilisation des eaux usées.
Dans la même veine, M. Rifki a fait savoir que le programme de dessalement de l’eau de mer a pour objectif la réalisation de stations de dessalement pour assurer la mobilisation annuelle de plus de 1,7 milliard de mètres cubes, et maximiser l’utilisation de l’énergie propre.
Le président du Conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Rachid El Abdi, a, quant à lui, mis l’accent sur l’impératif de croiser les politiques territoriales et de miser sur l’encadrement sectoriel, pour pouvoir élaborer des stratégies locales et régionales effectives, et sensibiliser la population pour repenser les pratiques quotidiennes en termes d’utilisation de l’eau.
Il a, par ailleurs, indiqué que plus de 80% des ressources hydriques sont destinées à l’agriculture, d’où la nécessité de se tourner vers l’agriculture alternative qui consomme moins d’eau.
El Abdi a, d’autre part, prôné l’équité territoriale et la coopération entre les régions, insistant sur l’investissement dans la recherche et le développement pour être en phase avec les progrès des nouvelles technologies.