Marrakech-Safi : Rencontre sur l’accompagnement de la décarbonation des entreprises
Une rencontre dédiée à l’accompagnement de la décarbonation des entreprises de la région Marrakech-Safi, particulièrement celles engagées dans les chaînes de valeur exportatrices et désireuses d’adopter une démarche bas carbone, a été organisée, le 14 mai dans la Cité ocre, en présence d’acteurs institutionnels et d’un parterre d’experts.
Initiative de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement et la CGEM, en collaboration avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et l’Union européenne, cet événement, qui intervient dans le cadre d’une série de rencontres similaires, organisées dans plusieurs régions du Maroc, vise à expliquer aux entreprises les étapes d’une stratégie axée sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), avec des exemples concrets à l’appui.
Ainsi, Après Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, El Jadida-Sidi Bennour, Settat Berrechid, et Tanger- Tétouan-Al Hoceima, les partenaires unissent ainsi leur force en faveur d’entreprises décarbonisées dans la région de Marrakech-Safi et leur accompagnement vers une stratégie efficace de réduction des émissions de GES, tout en améliorant leur compétitivité.
S’exprimant à cette occasion, le président de la CGEM Marrakech-Safi, Youssef Mouhyi, a expliqué que compte tenu des effets du réchauffement climatique, la décarbonation “n’est plus une simple obligation morale, mais devenue une réponse nécessaire et urgente à cette crise”, ce qui nécessite une “véritable démarche de transformation de nos modes de production et de consommation”.
“Les entreprises se trouvent très concernées par la décarbonation de leurs activités, et menées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en adoptant des politiques intégrant des actions à même de réduire ces émissions”, a-t-il poursuivi, ajoutant que pour tirer profit des avantages et opportunités liés à une démarche de décarbonation, les entreprises sont appelées à porter un intérêt particulier à la réduction de leurs émissions GES.
L’accompagnement peut prendre différentes formes (conseils, expertises techniques, financements et subventions, formations, échanges entre pairs, labels et certification), a-t-il fait savoir, relevant que c’est dans cette optique qu’intervient cette rencontre afin d’informer et d’inciter les entreprises à adopter une démarche favorisant la réduction de leurs émissions, sachant que cette problématique n’est pas seulement d’ordre technique, surtout avec les barrières non tarifaires pour l’accès à certains marchés, notamment européen, mais il s’agit aussi d’une question humaniste car sans décarbonation aujourd’hui la vie sur terre sera compliquée, voire impossible.
Pour sa part, le directeur du Centre International Hassan II de Formation à l’Environnement de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, Ayman Cherkaoui, a insisté sur l’importance de cette rencontre qui traite d’une thématique cruciale, mettant en avant les efforts et les multiples actions, menées dans ce sens, par la Fondation, avec un focus sur les activités entreprises au niveau de cité ocre, en tant que territoire pilote.
Le responsable a également mis l’accent sur l’intérêt particulier accordé par la Fondation à l’éducation et développement durable ainsi qu’à la formation à fort impact, soulignant que la durabilité constitue un élément fondamental de l’action de la Fondation, tout en tenant compte des autres aspects sociaux et économiques.
De son côté, le représentant de la BEI au Maroc, Adrien De Bassompierre, a mis en exergue l’importance de ce genre de rencontres pour échanger autour des exigences de la transition énergétique et s’adapter aux enjeux climatiques et environnementaux du futur, mais aussi pour saisir les opportunités économiques et financières liées à cette transition.
Quant à la cheffe de la section compétitivité économique, infrastructures et environnement à la délégation de l’UE au Maroc, Matilde Ceravolo, elle a mis l’accent sur l’ampleur de l’enjeu posé par la décarbonation qui “n’est pas une option mais une exigence”, se félicitant de la vision commune partagée entre le Maroc et l’Union européenne pour atteindre une économie à bas carbone.
A son tour, Abdelkhalek Toumi, de la Commission de l’économie verte de la CGEM Marrakech-Safi, a expliqué que cette rencontre tend à sensibiliser les entreprises locales à intégrer cette démarche de décarbonation dans leurs activités, et partant, à contribuer à une réponse commune aux problématiques qui menacent la planète.
Le point d’orgue de cette rencontre a été la présentation du Guide digital de la décarbonation, lancé en mai 2023 par la CGEM avec le soutien de la BEI et de l’UE. Il s’agit d’un outil précieux pour les entreprises cherchant à comprendre et à implémenter des stratégies de décarbonation efficaces.
Au menu figuraient deux panels avec la participation d’un parterre d’acteurs institutionnels et d’experts: le premier a exploré les étapes clés du parcours de décarbonation, depuis la compréhension des enjeux jusqu’à l’investissement dans des technologies propres et la certification, avec un focus sur les différents outils mis à disposition des entreprises, notamment l’Outil Bilan Carbone, développé par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement et ses partenaires, adapté au contexte marocain.
Le second panel a été dédié au partage des expériences et aux témoignages sur la décarbonation, illustrant l’impact tangible de ces initiatives sur leurs opérations.
Selon les organisateurs, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’engagement continu du Maroc en faveur de la lutte contre le changement climatique et illustre la collaboration pérenne pour renforcer la compétitivité du secteur privé et faciliter son adaptation aux normes environnementales internationales.