Tanger abrite une conférence internationale sur la transition énergétique juste
Des experts nationaux et internationaux se sont réunis, le 22 avril à Tanger, dans le cadre d’une conférence internationale sur la transition énergétique juste.
Initié par la Fondation “Carnegie Endowment for International Peace“, en partenariat avec l’Observatoire de protection de l’environnement et du patrimoine historique de Tanger, cet événement de deux jours connait la participation de représentants des pays d’Afrique du Nord, dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Égypte, et se décline en six sessions thématiques.
Les débats porteront sur plusieurs sujets, notamment les défis et risques climatiques majeurs en Afrique du Nord, les vulnérabilités liées au climat dans les infrastructures d’exportation et d’importation de pétrole, ainsi que les défis économiques et environnementaux auxquels la région est confrontée.
Les participants discuteront également des opportunités offertes par la transition énergétique, du cadre du discours climatique à travers la recherche, le développement, l’éducation et les technologies modernes, ainsi que des défis liés à la gouvernance et à l’élaboration des politiques climatiques en Afrique du Nord.
A cette occasion, le directeur du programme Moyen-Orient de la Fondation Carnegie Endowment for International Peace, Amr Hamzawi, a expliqué que le concept de la transition énergétique juste implique “la gestion du processus de passage de l’énergie non renouvelable à l’énergie renouvelable, en tenant compte des préoccupations des différentes franges de la société, garantissant ainsi les droits des générations actuelles et futures”.
Concernant les pays d’Afrique du Nord, M. Hamzawi a mis en avant l’urgence de la transition vers les énergies renouvelables pour réduire les coûts liés à l’importation des énergies fossiles, en particulier pour les pays à forte densité de population comme l’Égypte, le Maroc et la Tunisie.
Il a noté que l’obtention d’investissements importants pour financer cette transition est un défi majeur, nécessitant le soutien de la communauté internationale et des fonds dédiés.
Évoquant les difficultés des pays exportateurs d’énergie fossile,M. Hamzawi a relevé la nécessité de diversifier les ressources et les produits économiques pour réduire la dépendance à ces énergies, soulignant que la transition énergétique serait beaucoup plus difficile pour les pays, dont les économies reposent largement sur les revenus de l’exportation de l’énergie fossile.
Pour sa part, le président de l’Observatoire pour la protection de l’environnement et des monuments historiques de Tanger, Abdelaziz Janati, a mis en lumière l’importance de cette rencontre visant à examiner la situation de la transition énergétique en Afrique du Nord, évoquant “l’équation 90”, où les pays non producteurs de pétrole importent plus de 90% de leurs besoins énergétiques, tandis que les pays producteurs dépendent à plus de 90% de leur PIB des recettes des énergies fossiles.
“Avec l’évolution de la demande énergétique, la transition vers les énergies renouvelables est devenue incontournable, nécessitant des conditions de durabilité et le transfert vers des technologies plus respectueuses de l’environnement“, a-t-il noté.
Selon le président de l’Observatoire, cette conférence est un moyen de suivre les stratégies de transition énergétique pour les pays d’Afrique du Nord et de comparer les résultats obtenus avec les objectifs fixés.
Il est à noter que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord tirent 97% de leur énergie des combustibles fossiles, ce qui en fait les régions les plus exposées aux changements climatiques.
Afin de faire face à ces défis, il est nécessaire d’orienter les efforts vers l’adaptation du système énergétique, tant dans les pays producteurs que dans les pays importateurs de pétrole, afin de trouver des solutions aux troubles sociaux et économiques existants.