Développement en Afrique : Mme Benali appelle à des financements abordables à long terme
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a appelé, le 23 avril à Casablanca, à accroître massivement des financements abordables à long terme et à développer des fonds d’investissement adaptés pour un développement durable en Afrique.
S’exprimant dans une capsule vidéo projetée lors d’une conférence organisée par Casablanca Finance City Authority (CFCA) en partenariat avec le Centre de développement de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques (OCDE), Mme Benali a relevé que “le continent africain est confronté à des défis persistants, alors qu’il a tous les atouts pour devenir la solution aux grands défis du 21è siècle “.
Ainsi, elle a souligné que le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la COP 28, a rappelé que l’Afrique reçoit moins de 12% de ses besoins en financement climatique et que le continent a pourtant tous les atouts pour devenir la solution climatique mondiale, et l’absence d’une solidarité agissante ralentissait considérablement l’élan de son accord.
Cette conférence, qui a mis en lumière la 5ème édition du rapport “Dynamiques du développement en Afrique : investir dans le développement durable” conjointement produit par la Commission de l’Union africaine et le Centre de Développement de l’OCDE, résonne profondément avec l’engagement de longue date du Maroc en faveur des partenariats mutuellement bénéfiques pour les pays de l’Afrique, a affirmé la responsable.
De son côté, le Directeur Général de Casablanca Finance City Authority (CFCA), Saïd Ibrahimi, a mis en exergue le défi urgent du financement du développement durable sur le continent.
“Il est vrai que l’Afrique est la région qui émet le moins de gaz à effet de serre mais qui en subit le plus les conséquences“, a noté M. Ibrahimi, affirmant que face à cette situation préoccupante le continent n’a pas d’autres choix que de s’engager résolument dans une politique ambitieuse et volontariste puisant à exploiter le riche potentiel dont il dispose.
D’après le DG de CFCA, cette initiative nécessite à coup sûr un volume approprié d’investissements verts, et l’engagement de la communauté internationale reste déterminant pour les mobiliser.
Il a ainsi indiqué que Casablanca Finance City, dont la vocation est d’être une plateforme privilégiée pour l’investissement en Afrique, joue un rôle important dans cette dynamique en facilitant l’accès au capital pour les projets ayant trait notamment aux énergies renouvelables, à la gestion durable des ressources naturelles et aux infrastructures vertes.
Pour sa part, la directrice du Centre de développement de l’OCDE, Ragnheidur Elin Arnadottir, a insisté sur la nécessité de développer les chaînes de valeur régionales à la fois pour libérer le potentiel économique du continent, notamment dans le secteur énergétique, et le prémunir des chocs extérieurs.
Elle a également relevé l’importance du rôle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui pourrait plus que doubler les investissements directs étrangers de l’Afrique par rapport aux niveaux de 2017 en établissant des positions communes sur les lois sur l’investissement, la concurrence et la propriété intellectuelle.
Lors de la présentation du rapport, le Chef de l’Unité Europe, Moyen-Orient et Afrique au Centre de développement de l’OCDE, Arthur Minsat, a rappelé que le déficit de financement pouvait être comblé moyennant une coordination internationale et régionale, faisant valoir que ce déficit représentait moins de 0,2 % de la valeur des actifs financiers mondiaux et seulement 10,5 % des actifs financiers détenus par les Africains.
Cette édition du rapport porte sur les défis du financement des objectifs du développement durable (ODD) en Afrique, et s’inscrit dans un contexte où le continent est confronté à un déficit de financement estimé à 1.600 milliards dollars jusqu’en 2030.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de conférences CFC Insights trimestrielles organisées par CFCA et vise à informer les membres de la place financière et les parties prenantes de l’écosystème institutionnel et économique marocain quant aux perspectives offertes par le continent africain.