Énergies renouvelables : Le Maroc se positionne en leader
Au cours des dix dernières années, le Maroc s’est érigé en leader dans le domaine des énergies renouvelables, en se positionnant en tête des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), écrit le Middle East Policy Council.
Le centre de réflexion basé à Washington rappelle que le Royaume est le premier pays de la région MENA sur l’indice “Green Future” du MIT Technology Review, qui classe 76 pays et territoires selon les progrès et l’engagement déployés sur la voie d’un avenir vert à travers la réduction des émissions de carbone, le développement d’une énergie propre et l’innovation dans les secteurs verts.
A ce sujet, le think tank américain publie sur son site internet une interview avec le directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), Saïd Mouline, dans laquelle il revient sur la stratégie et les différents chantiers lancés par le Royaume pour la promotion des énergies propres.
- Mouline relève ainsi que le changement majeur de la politique énergétique du Maroc s’est produit en 2009 lorsque SM le Roi Mohammed VI avait donné ses Hautes instructions pour accorder la priorité aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, avec le soutien d’agences dédiées à cet effort.
“Aujourd’hui, nous menons non seulement des projets liés aux énergies renouvelables mais nous disposons d’une stratégie globale avec des objectifs à atteindre. Par exemple, en 2009, nous avons fixé l’objectif d’atteindre 42 % de capacité d’énergie renouvelable en 2020. Aujourd’hui, l’objectif est de 52 % de capacité d’ici 2030“, a noté Saïd Mouline.
“Nous pensons qu’il est possible d’atteindre l’objectif très ambitieux de 100 % car cela est devenu économiquement réalisable“, a estimé le DG de l’AMEE, ajoutant que si cet objectif était limité auparavant par l’intermittence des énergies renouvelables, ce n’est plus le cas actuellement.
“Nous pouvons atteindre 100 % d’énergies renouvelables tout en éliminant également toute utilisation de combustibles fossiles pour le transport”, a assuré M. Mouline, en rappelant que l’AMEE a désormais aussi la mission de favoriser le transport durable. Pour assurer la transition énergétique des transports, le développement des nouvelles technologies et de l’hydrogène sont essentiels. La filière hydrogène offre de nombreuses opportunités pour accélérer la transition énergétique et réduire drastiquement les émissions.
“Si nous pouvons produire des molécules vertes – hydrogène, ammoniac, méthanol et autres – pour les besoins en électricité tout en trouvant un moyen de les décarboner, la technologie de l’hydrogène peut être appliquée aux secteurs des transports et de l’industrie“, a encore assuré M. Mouline.
Au Maroc, les opportunités sont nombreuses car le pays a déjà atteint une production élevée d’énergie renouvelable.
“Si vous regardez la carte du Maroc pour les projets éoliens et solaires, il y a un potentiel énorme. Avant, nous étions dépendants à 95 % des importations de combustibles fossiles, mais plus maintenant en raison de projets renouvelables. Il s’agit d’un changement économique fondamental et d’une opportunité“.
“Une chose que le Maroc a montré, c’est que lorsque vous avez une stratégie et un soutien politique, vous pouvez atteindre les prix renouvelables les plus bas au monde, moins de trois cents le kilowattheure dans le secteur éolien”.
Au niveau africain, le Maroc a donné la preuve sur la manière d’initier des politiques d’énergies renouvelables économiquement viables, ajoutant que le Royaume soutient aujourd’hui ses partenaires sur tout le continent dans cette perspective. “Nous pouvons partager avec de nombreux pays nos différents projets à petite et à grande échelle“…