Les participants à une conférence régionale arabe organisée, le 3 mai à Rabat, ont mis en exergue le rôle des médias dans la promotion d’une sensibilisation efficace aux questions environnementales et aux enjeux du développement durable.

Intervenant lors de cette conférence régionale, organisée par l’Unesco à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, sous le thème “La presse au service de la planète”, des responsables gouvernementaux et journalistes ont souligné l’importance de renforcer le rôle des médias et leur contribution à un avenir meilleur pour la planète terre, adossé aux valeurs de liberté d’expression et d’accès à l’information.

Lors de cette rencontre, initiée en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, le ministère de la Transition énergétique et du développement durable, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des marocains résidant à l’étranger, la Commission nationale marocaine pour l’éducation, les sciences et la culture, l’Institut supérieur de l’information et de la communication, le Syndicat national de la presse marocaine et le Forum marocain des jeunes journalistes, les participants ont également mis l’accent sur le rôle des médias dans la gestion des défis spécifiques auxquels est confrontée la région arabe.

Dans ce sens, le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a fait part de la disposition du Maroc à coopérer et à adhérer, aux niveaux régional et international, à tous les efforts visant à donner aux médias environnementaux la place qui leur échoit, à travers notamment la formation et l’organisation d’ateliers pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de médias capables de relever les défis environnementaux.
Le ministre a, en outre, relevé que les médias environnementaux revêtent aujourd’hui une grande importance au regard des défis qui s’imposent dans le domaine environnemental, ajoutant que la presse marocaine s’intéresse davantage aux médias environnementaux et aborde les questions d’environnement et de climat dans ses divers genres journalistiques, notamment après l’organisation au Maroc de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 2016, outre les efforts considérables menés par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, présidée par SAR la Princesse Lalla Hasnaa. 

À cet égard, M. Bensaid a rappelé que ces dernières années avaient été marquées par l’adoption d’une charte nationale sur l’information et l’environnement durable, qui constitue un accord multilatéral signé par 30 institutions, dont des établissements médiatiques nationaux, sous la supervision de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), en vue de renforcer la sensibilisation aux questions environnementales.
Pour sa part, la présidente de la HACA, Latifa Akharbach, a affirmé que le soutien au droit d’accès à l’information disponible et crédible inhérente aux questions environnementales les plus pressantes figure parmi les leviers piliers de l’amélioration du traitement médiatique, dans la mesure où ce droit constitue un pilier de la pratique, responsable et équilibrée, de la liberté d’expression, un moyen pour bâtir une citoyenneté engagée en faveur des questions environnementales et une voie pour le changement et l’amélioration de la gouvernance publique, de ses contraintes et enjeux.

Elle a également souligné que la mobilisation en faveur des questions environnementales “ne peut être réalisée sans médias disposant de compétences professionnelles lui permettant d’assurer un traitement plus équilibré et équitable”, notant qu'”il est important que la mobilisation des médias au sujet des questions environnementales ne se limite pas à la seule diffusion occasionnelle d’informations fondées sur la description et la mise en garde”.
Et de poursuivre qu'”il est serait utile de développer des pratiques médiatiques fondées sur l’analyse, l’investigation et le recours aux experts, ce qui renforcerait non seulement la confiance dans le journalisme, mais également dans les institutions”.

Elle s’est attardée aussi sur le rôle des réseaux sociaux, devenus une source d’information, qui impliquent néanmoins des risques et menaces, notant que la montée des réseaux sociaux en tant que source d’information sans qualification scientifique dans les différents domaines, y compris le domaine environnemental, peut contribuer à propager les fake news. De son côté, le directeur du Bureau régional de l’UNESCO pour le Maghreb, Eric Falt, a fait savoir que cette conférence régionale offre une plateforme unique pour renforcer la collaboration et l’échange d’expertise entre les acteurs du secteur médiatique dans la région arabe, contribuant ainsi à façonner un avenir médiatique plus inclusif, durable et résilient.
Il a également relevé que dans la lignée des précédentes Journées mondiales de la liberté de la presse, l’UNESCO vise à travers cette manifestation à favoriser le dialogue et l’échange d’expériences entre les acteurs du domaine médiatique, tout en mettant l’accent sur les défis spécifiques auxquels sont confrontés les journalistes dans la région arabe. Et de souligner l’importance de fournir au public des informations fiables et précises dans le contexte de la crise environnementale, outre le rôle des médias dans la diffusion de connaissances exactes et vérifiées.

Le président du Syndicat national de la presse marocaine, Abdelkebir Khchichen, a, quant à lui, indiqué que la Journée mondiale de la liberté de la presse se veut l’occasion de repenser le rôle des médias au service des questions humanitaires et les défis rencontrés, estimant que les changements climatiques requièrent aujourd’hui le changement des politiques publiques vis-à-vis des questions environnementales. Cette conférence a réuni des experts, des diplomates et des journalistes de 11 pays arabes, à savoir l’Irak, la Jordanie, le Liban, le Libye, la Mauritanie, la Palestine, le Soudan, la Tunisie, le Qatar, le Yémen, outre le Maroc.

Bank Al-Maghrib (BAM) et la Banque Mondiale (BM) ont présenté, le 9 mai à Casablanca, les résultats de leur rapport conjoint sur l’évaluation des risques climatiques dans le secteur bancaire marocain.

Ce rapport, dont les résultats ont été présentés lors d’un atelier de haut-niveau tenu en présence du directeur général de BAM, Abderrahim Bouazza, et du directeur pays de la BM pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel, révèle que le secteur bancaire marocain est exposé à des risques climatiques physiques, tels que les inondations et les sécheresses.

Dans son allocution d’ouverture, M. Bouazza a affirmé que ce rapport, dont l’élaboration a pris deux ans, constitue une autre étape majeure dans le processus de mise en place progressive d’un cadre de régulation des risques liés au climat.

Cette étude a permis d’aider à mieux comprendre les enjeux climatiques, à identifier les sources potentielles de risques liés au climat, et d’établir et tester des méthodologies et des outils de mesure de risques financiers liés au climat.

Elle a pu fournir en effet les premières estimations de l’impact des chocs climatiques, selon plusieurs scénarios, sur les bilans, la solvabilité et la rentabilité des banques.

L’étude a également permis de tirer les leçons des difficultés rencontrées en termes de data sur les risques liés au climat et au plan de la modélisation, compte tenu de la complexité des liens entre les impacts macroéconomiques, financiers et climatiques, a-t-il ajouté.

Et de soutenir : “Le travail en cours sur le développement de la taxonomie climatique au niveau du gouvernement avec les parties concernées dont Bank Al-Maghrib et avec le soutien de la Banque Mondiale devrait contribuer à réduire le gap en données”.

Cet exercice va permettre de continuer à faire évoluer le cadre réglementaire et à améliorer l’évaluation des risques climatiques tout en remédiant aux défis conceptuels et techniques rencontrés.

Pour sa part, M. Hentschel a souligné l’augmentation de la fréquence des inondations, “un phénomène qui engendre des coûts annuels considérables estimés à 4,5 milliards de dirhams pour le Royaume”.

Ce rapport a utilisé des modèles macroéconomiques pour évaluer l’impact financier des inondations, a-t-il détaillé, précisant que ces modèles ont également examiné la relation entre le secteur financier et la macroéconomie, ainsi que les risques associés à la transition vers une croissance verte.

Dans ce sens, M. Hentschel a estimé que cette transition représente pour le Maroc une opportunité, d’autant plus que le Royaume est géographiquement proche de l’Europe et qu’il a déjà entrepris des changements significatifs dans sa matrice énergétique et son modèle de croissance.

Lors de cet atelier de dissémination de ce rapport, des panélistes ont discuté de plusieurs questions stratégiques, notamment les prochaines phases des travaux envisagés par BAM, ainsi que du soutien de la Banque Mondiale à ce programme.

La dimension territoriale est une composante essentielle des politiques publiques de développement durable qui visent la consécration de la justice sociale et la réduction des disparités spatiales, a affirmé, le 9 mai à Rabat, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

Invitée à s’exprimer à l’occasion d’une conférence sous le thème “Transition énergétique et développement durable : les nouvelles générations de politiques publiques en action” tenue à l’initiative de l’École Nationale Supérieure de l’Administration (ENSA), Mme Benali a fait savoir que la promotion d’un développement territorial adapté aux spécificités locales passe par des politiques publiques conçues selon une approche participative et concertée avec l’ensemble des parties prenantes aux niveaux central et régional.

C’est dans cet esprit que s’inscrit la Stratégie nationale de développement durable 2035 qui a été élaborée sur la base de concertations sectorielles (ateliers thématiques) et territoriales (Assises Régionales) et une Consultation Citoyenne (Plateforme électronique: nousahimo.gov.ma).

Citant l’exemple du secteur des mines, du transport et de la gestion des déchets, la ministre a fait observer qu’une politique publique dédiée à une métropole n’est pas impérativement adaptée pour une petite commune, d’où la nécessité de prendre en considération les particularités de chaque territoire en vue de pouvoir apporter des réponses appropriées et efficientes.

De son côté, la directrice générale de l’ENSA, Nada Biaz a indiqué que le changement climatique et la dégradation de la biodiversité et des écosystèmes constituent actuellement des défis de taille qui exigent une réponse collective et coordonnée, fondée sur des politiques publiques innovantes et efficaces.

Dans cette perspective, cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du 6ème cycle de conférences ministérielles célébrant les 75 ans de l’ENSA sous le signe “Raviver la Mémoire, Construire l’Avenir”, constitue une occasion propice pour confronter les idées, partager les meilleures pratiques et mettre en relief des perspectives concrètes pour le pays.

Ce rendez-vous scientifique a vu la participation d’un parterre d’étudiants, de membres du corps professoral, ainsi que de nombreux experts et invités de marque marocains et étrangers.

Le Conseil des ministres saoudien, réuni mardi à Jeddah, sous la présidence du Serviteur des Lieux Saints de l’Islam, le Roi Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud, a approuvé un mémorandum d’entente et de coopération entre le ministère de l’Industrie et des Ressources minérales du Royaume d’Arabie Saoudite et le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable du Royaume du Maroc, dans le domaine minier.

Signé par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali et le ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar bin Ibrahim Al-Khorayef, ce MoU a été conclu en marge du 3e Forum des minéraux du futur, qui s’est tenu à Riyad, du 9 au 11 janvier 2024.

Ce mémorandum ambitionne de renforcer la coopération bilatérale dans les secteurs de l’industrie et des mines, ainsi que l’échange d’expériences et d’expertises.

Le Forum avait porté sur plusieurs thématiques, notamment les moyens d’attirer les investissements dans les industries de l’exploitation minière, de déployer les technologies numériques les plus avancées dans ce secteur et d’appliquer les meilleures normes de durabilité, outre l’examen des mutations et des évolutions de la réalité mondiale et leurs effets sur l’approvisionnement en minéraux et en énergie.