La Journée internationale du zéro déchet, célébrée le 30 mars, constitue une occasion pour souligner l’impératif de promouvoir des modes de consommation et de production durables permettant de préserver les ressources naturelles et d’endiguer la menace exercée par les déchets dans un contexte de crise planétaire due aux changements climatiques.
Proclamée le 14 décembre 2022 lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, cette journée promeut la consommation durable, les modèles de production et la circularité, tout en sensibilisant aux contributions des initiatives zéro déchet à l’Agenda 2030 pour le développement durable.
Dans un message adressé à la communauté internationale, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé à agir à l’unisson pour mettre fin à l’accumulation “dévastatrice” des déchets.
“Chaque année, l’humanité produit plus de deux milliards de tonnes de déchets solides municipaux (…), autant de déchets qui sont mis au rebut chaque année sans considération aucune pour notre eau, notre sol et notre air“, a déploré le chef de l’ONU dans ce message.
Cette Journée souligne le besoin crucial de renforcer la gestion des déchets à l’échelle mondiale, en édifiant un partenariat public-privé, portant pour les entreprises sur l’extension du cycle de vie de leurs produits et la réduction du gaspillage d’emballage, d’après M. Guterres.
Il a appelé les autorités publiques à bâtir une économie circulaire et à investir dans des programmes modernes de gestion des déchets fondés sur la réutilisation, le reconditionnement, la récupération et la réduction.
Au Maroc, la question des déchets fait l’objet d’une politique publique intégrant leur gestion, leur traitement et leur valorisation, mise en évidence notamment à travers la loi-cadre n° 99-12 portant Charte nationale de l’environnement et du développement durable, ainsi que la loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination.
Promulguée en 2006, la loi n° 28-00 vise notamment la prévention de la nocivité des déchets et la réduction de leur production, l’organisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement des déchets et de leur élimination de façon écologiquement rationnelle et leur valorisation par le réemploi et le recyclage visant à obtenir des matériaux réutilisables ou de l’énergie.
La promulgation en 2015 de la loi 77-51 portant interdiction de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation et de l’utilisation des sacs en matières plastiques a également renforcé l’arsenal juridique du Maroc en matière de gestion des déchets.
Afin d’accompagner le chantier de gestion des déchets sans cesse en évolution, notamment à cause du développement démographique, urbain et technologique, la Charte nationale de l’environnement et du développement durable prévoit dans son article 8 des mesures législatives et réglementaires, visant l’actualisation du cadre législatif relatif aux déchets, dans le but d’instaurer un système de collecte sélectif, promouvoir la valorisation des déchets et intégrer le principe de responsabilité élargie et de gestion écologique des déchets dangereux.
C’est dans ce sens que la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, avait mis en avant l’importance d’une nouvelle vision de gestion des déchets ménagers, visant à les valoriser et les éliminer d’une manière écologique, ainsi qu’à réduire leurs effets nocifs sur l’environnement et les citoyens.
“Cette nouvelle vision porte sur la préparation d’un projet de loi modifiant et complétant la loi 28.00 sur la gestion et l’élimination des déchets, qui tend à introduire un ensemble d’amendements au cadre juridique régulant la gestion des déchets“, avait indiqué la ministre en janvier dernier à la Chambre des représentants.
Ces amendements se rapportent au développement des techniques de valorisation des déchets, à la consolidation du principe de responsabilité élargie des producteurs, au renforcement de la gouvernance de la gestion des déchets et à la promotion de la justice réparatrice.
Mme Benali avait également fait état de l’élaboration d’un programme spécial visant les communes qui produisent moins de 50.000 tonnes d’ordures ménagères par an, comprenant 13 projets dont le budget est estimé à 330 millions DH.
Outre le cadre législatif et institutionnel, le Maroc a lancé le programme national de valorisation des déchets (PNVD) et le programme national de gestion des déchets (PNDM).
Cet ensemble d’initiatives liées à la gestion et au traitement des déchets montrent l’engagement indéfectible du Maroc dans la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD), particulièrement l’ODD 12 “consommation et production responsables“.