Énergies vertes : L’attractivité du Maroc ne se dément pas
Les dirigeants et opérateurs européens, conscients de l’impératif de la transition vers une économie verte et décarbonée, s’intéressent de plus en plus au potentiel et aux opportunités qu’offre le Maroc en matière de transition énergétique, guidés en cela par un cadre de coopération Maroc-UE clair et ambitieux.
En effet, les partenaires européens ne manquent pas de saluer les progrès réalisés par le Royaume pour la promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et la préservation de l’environnement, et de souligner les points de convergence entre la stratégie nationale du Maroc en la matière et les objectifs du Pacte Vert pour l’Europe.
Le Maroc et l’Union européenne partagent la même vision et les mêmes valeurs quant à la nécessaire transition énergétique et la mise en place d’un modèle économique sobre en carbone, face à une urgence climatique qui rend inévitable cette transformation.
Ainsi, le bloc européen s’est doté du ‘’plus ambitieux’’ plan de neutralité carbone dans le monde. Le Green Deal entend adapter les politiques de l’UE en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité en vue de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et d’atteindre la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
De son côté, le Maroc fait figure de leader, grâce à sa politique volontariste en matière d’action climatique et de transition verte, dans une région méditerranéenne qui fait face à un réchauffement climatique plus rapide qu’ailleurs.
Sa stratégie nationale de développement durable (SNDD), son modèle de développement des énergies renouvelables, son dynamisme climatique et l’intérêt porté aux développements des énergies propres, comme l’hydrogène vert, font du Royaume un exemple à suivre pour les pays émergents.
C’est dans ce contexte qu’intervient le Partenariat Vert Maroc-UE, le premier du genre conclu par le bloc européen avec un pays de son voisinage Sud, et qui vise à accélérer la convergence entre les deux parties sur les questions de l’environnement, du climat et du développement durable, sur la base du Green Deal de l’UE, lancé en décembre 2019, et de la SNDD, adoptée en juin 2017.
La Commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, a souligné, à cet égard, que ce Partenariat, qui renforce les valeurs de coopération, de solidarité et de durabilité, est de nature à faire progresser la transition énergétique, en vue d’un avenir meilleur.
Lors d’un séminaire tenu récemment à Bruxelles autour de ce Partenariat, nouveau jalon de la coopération multiforme entre le Royaume et l’Union européenne, Mme Simson a qualifié de “lueur d’espoir” le partenariat énergétique entre le Maroc et les Vingt-Sept, en perspective de la lutte contre le changement climatique.
“Grâce à notre partenariat énergétique, nous pouvons garantir un avenir plus propre, plus durable et plus prospère à nos citoyens et aux générations à venir’’, a-t-elle souligné, affirmant que Bruxelles mobilise tous les différents outils pour garantir la mise en œuvre de ce partenariat vert, devenu un modèle pour des engagements similaires avec d’autres pays partenaires, avec plus de 260 millions d’euros de subventions rien que pour la période 2022-2023.
D’ailleurs, ce Partenariat vert a déjà commencé à prendre forme, à travers deux premiers programmes, d’un montant total de 165 millions d’euros, soutenant le développement des énergies vertes et le développement écologique, inclusif et innovant des secteurs agricole et forestier du Maroc.
De même, les deux parties doivent signer prochainement de nouvelles initiatives de coopération dans les domaines de l’énergie verte, de l’économie circulaire et de la décarbonation de l’industrie. La 1ère réunion de mise en œuvre de la Feuille de Route d’opérationnalisation du Partenariat Vert Maroc-UE avait eu lieu en juin dernier à Rabat.
Dans cette perspective, le Maroc suscite aussi un intérêt grandissant chez les opérateurs et investisseurs européens, souhaitant accompagner la dynamique de développement des énergies renouvelables et capitaliser sur le grand potentiel du Royaume ainsi que sur son expérience dans ce domaine.
A cet égard, le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Ricardo Mourinho Felix, a souligné que le Maroc est pionnier dans le développement des énergies renouvelables en Afrique et au-delà, grâce à une stratégie de transition énergétique ”très ambitieuse dotée d’une vision claire”.
“Le Maroc a compris depuis longtemps les opportunités de l’action climatique et a fait de grands progrès vers cet objectif au cours des 15 dernières années“, a-t-il relevé, mettant l’accent sur le “potentiel extraordinaire” du Maroc, avec une disponibilité abondante d’énergie renouvelable et de ressources naturelles.
Par ailleurs, un intérêt particulier est accordé à l’hydrogène vert en tant qu’énergie du futur, à même de devenir la pierre angulaire d’une coopération énergétique gagnant-gagnant UE-Maroc dans le cadre du Partenariat vert.
Le Maroc ambitionne de devenir un exportateur majeur d’hydrogène vert, grâce à ses avantages comparatifs, tandis que l’UE considère l’hydrogène comme pilier important de sa stratégie de décarbonation de son industrie et de son secteur des transports.