Le Maroc est un précurseur de l’utilisation des nouvelles technologies au service de la protection de l’environnement, a souligné, le 17 mars à Marrakech, le président du Réseau des parlementaires de référence pour un environnement sain relevant de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), M. Rik Daems.
« Nous pouvons tous apprendre beaucoup de l’expérience marocaine, un pays précurseur de l’utilisation des nouvelles technologies au service de la protection de l’environnement », a relevé M. Daems dans une allocution à la réunion du Réseau des parlementaires de référence pour un environnement sain relevant de l’APCE, qui rassemble 55 parlementaires de 32 parlements nationaux des États membres et observateurs du Conseil de l’Europe, comme le parlement du Maroc qui bénéficie du statut de partenaire pour la démocratie depuis 2011.
Il a également indiqué que le Royaume a accumulé une expérience probante en matière de gestion des ressources en eau, de l’accès à l’eau potable, de la protection de l’environnement, de l’assainissement et de la réutilisation des eaux usées.
M.Daems a, par ailleurs, fait savoir que cette rencontre de deux jours, tenue pour la première fois en terre africaine, s’inscrit dans le cadre des efforts du Réseau pour participer au processus politique visant à élaborer des instruments juridiquement contraignants et opposables pour assurer une protection plus efficace au droit à un environnement sûr, propre, sain et durable.
« Le Réseau essaie d’impacter les parlements nationaux pour établir et consolider un cadre juridique, au niveau national et européen, pour ancrer le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable, en s’appuyant sur les orientations des Nations Unies en la matière », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Mme Carmen Morte Gómez, Cheffe du Bureau du Conseil de l’Europe à Rabat, a indiqué que cette rencontre a offert l’occasion de mettre l’accent sur le rôle du Conseil de l’Europe dans l’intégration de la dimension environnementale dans les droits de l’Homme, faisant savoir que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme et les conclusions du Comité de la Charte sociale européenne affirment les interconnexions indéniables entre la protection de l’environnement et les droits humains.
Mme Morte Gómez a indiqué que le Conseil de l’Europe s’est engagé à aider ses États membres à répondre aux infractions environnementales et à renforcer la coopération judiciaire internationale dans ce domaine, notant que les délits environnementaux ne menacent pas seulement les écosystèmes et la survie de milliers d’espèces végétales et animales, mais sont également à l’origine de nombreuses maladies qui réduisent l’espérance de vie dans tous les États membres.
Dans ce sens, elle a salué l’expérience marocaine en matière de lutte contre la criminalité dans le domaine de l’environnement, rappelant que le Réseau des procureurs européens pour l’environnement (ENPE) a accordé son premier Prix d’Excellence au titre de 2022 à la Présidence du ministère public au Maroc, en reconnaissance des efforts de celle-ci en la matière.
De son côté, M. Allal Amraoui, membre du Réseau et de la Chambre des Représentants, a affirmé que le Maroc « demeure un modèle mondial dans la lutte contre le changement climatique, grâce à une politique de développement d’énergies propres et renouvelables ».
Rappelant que le Maroc subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, M. Amraoui a indiqué que « le Maroc, grâce à la clairvoyance des ancêtres et à une politique avant-gardiste en matière de gestion des ressources en eau, peut aujourd’hui répondre aux besoins des citoyens, mais pour encore combien de temps ».
Appelant à réagir, ensemble et très vite, afin de revoir l’ensemble des modèles économiques basés essentiellement sur l’utilisation massive des énergies fossiles, le député a noté que ces politiques doivent répondre aux exigences avérées de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Dans ce sens, il a souligné que le Maroc « peut être un exemple à suivre en matière de gestion et de préservation des ressources hydriques, pour garantir un développement durable à même de permettre de projeter un avenir sûr pour les générations futures, leur droit à l’eau potable et leur sécurité alimentaire ».
Lors de cette rencontre, M. Abdherrahim El Hafidi, Directeur Général de l’Office National de l’Eau et de l’Électricité, Vice-Président de l’Association Africaine de l’Eau, a présenté un exposé sur la politique nationale de gestion de l’eau, faisant remarquer que cette politique a permis de réaliser plusieurs acquis et d’approvisionner le pays en eau dans de bonnes conditions notamment, en termes d’infrastructures hydrauliques Importantes.
Cette politique a porté sur la construction de 152 grands barrages d’une capacité totale de 19,1 milliards de m3, 129 petits barrages pour le soutien et l’accompagnement du développement local et 12 en cours de construction, 16 ouvrages de dérivation d’eau, des puits et forages pour exploiter les eaux souterraines, 158 stations d’épuration des eaux usées permettant de traiter 56% des eaux usées urbaines et 12 usines de dessalement d’eau de mer existantes pour différents usages (179 Mm3/an).
Il a également indiqué que l’Office œuvre pour la consolidation de la gestion et la planification décentralisée, intégrée et participative des ressources en eau ; le renforcement des instances et organes de concertation et de coordination par la création du Conseil de bassin qui constitue un forum régional pour la discussion autour de la problématique de la gestion des eaux ; la mise en place des bases juridiques pour la diversification de l’offre à travers le recours aux ressources en eau non conventionnelles; et le renforcement du cadre institutionnel et des mécanismes de protection et de préservation des ressources en eau.
Il a également mis en avant le Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation 2020-2027 (PNAEPI), établi sur Hautes Orientations Royales, pour accélérer les investissements dans le secteur de l’eau en vue de renforcer l’approvisionnement en cette denrée vitale et l’irrigation, notamment pour les zones les plus touchées par le déficit hydrique, pour la période 2020-2027.
Le PNAEPI prévoit la réalisation de projets structurants dans le secteur de l’eau, notamment par la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles, afin de garantir le développement du secteur de l’eau et l’approvisionnement en eau du pays de manière durable.
Tenue en marge de la réunion de la Commission des questions sociales, de la santé et du développement durable relevant de l’APCE, cette rencontre est marquée par la présentation de l’expérience marocaine en matière d’accès à l’eau potable et l’échange de points de vue sur les énergies propres et les grandes avancées réalisées par le Royaume dans ce domaine.
Cette rencontre comprendra également des ateliers interactifs à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à Benguérir.