La valorisation de la Recherche et Développement (R&D), ainsi que l’innovation technologique, associées aux énergies propres et à l’efficacité énergétique, sont des piliers essentiels de la réussite de la transition énergétique, a souligné vendredi la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Mme Leïla Benali.
S’exprimant à l’ouverture d’un webinaire sur la transition énergétique, Mme Benali a mis l’accent sur la nécessité d’encourager la R&D qui constitue “un des axes majeurs de la transition énergétique de notre pays pour accompagner et avoir des filières qui sont de plus en plus matures et compétitives”. Cette transition énergétique “doit parfois se faire dans la douceur et de manière progressive et parfois de manière un peu plus brutale en termes de rupture technologique“, a-t-elle estimé, relevant que les politiques publiques ont été affectées par plusieurs crises et par les défis climatiques.
Elle a, à cette occasion, souligné l’importance de la thématique traitée par ce webinaire, qui sera le premier d’une longue série d’échanges parce que “nous sommes convaincus qu’il est vraiment difficile de déployer une vision stratégique sans un dialogue constant entre les chercheurs et les politiques publiques”.
Il a été important de déclencher ce processus qui, a-t-elle espéré, sera régulier de rencontres scientifiques, de discussions, d’échanges et de brainstorming.
Avec la conjoncture actuelle, marquée par une triple crise sanitaire, énergétique et économique en plus de la rareté des minerais et des matières premières importantes pour la transition énergétique, “nous n’avons plus le choix”.
“Nous devons croiser nos visions pour trouver les bonnes solutions vers une stratégie énergétique mondiale qui sera réussie au service du développement durable et développer les métiers de la prospective”, a-t-elle insisté.
“Nous avons créé un tissu d’institutions et de plateformes dédiés principalement à la recherche et développement dans le domaine des énergies propres. Ces institutions permettent également un soutien financier aux projets de recherche qui sont innovants et permettront au pays et aux écosystèmes de prendre des risques technologiques”.
“Nous essayons de développer de nouvelles plateformes de recherche au service de l’innovation et des chercheurs, notamment Green Energy Park et Green Hydrogen Megaproject“, a-t-elle ajouté.
Elle a aussi mis l’accent sur l’importance de développer des partenariats, principalement avec les pays du Sud, pour l’installation de plateformes de test et de recherche en énergie solaire adaptés au contexte africain et aux problématiques climatiques africaines.
De son côté, Hicham Fenniri, directeur de la recherche et de l’innovation à l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P), a donné un bref aperçu sur l’Université et l’intérêt que porte cet établissement à la recherche, au développement et à l’innovation.
Mettant l’accent sur l’importance de la coopération entre les entreprises et le milieu universitaire, M. Fenniri a jugé nécessaire de combler le fossé entre ces deux entités, à travers une communication directe entre la recherche académique et le monde de l’entreprise.
Il s’est également attardé sur le mécanisme établi par l’université pour être en phase avec le développement durable et les énergies renouvelables, notamment en utilisant des équipements répondant aux normes de durabilité en matière de recherche et via la création du Green Energy Park, l’utilisation de l’hydrogène et une gestion durable de l’eau au sein de l’université.
Pour sa part, l’ancien président du Centre de l’Énergie à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) (Suisse), Daniel Favrat, a passé en revue les différentes étapes pour réussir la transition énergétique.
Il a identifié des pistes de recherche à fort potentiel, donnant l’exemple de plusieurs échantillons de technologie étudiées dont la photoélectrochimie, l’hydraulique, le phénomène catalytique ainsi que les recherches liées à la capture du CO2, son utilisation mais également sa réutilisation.
Il a également évoqué les différentes sources d’énergie géothermique, nucléaire, fossile, biomasse, éolienne, hydraulique et solaire, notant les défis qu’il faut affronter en matière de changement climatique.
Quant à Karim Zaghib, professeur au département de chimie et de génie des matériaux à l’Université Concordia (Canada), il a souligné l’importance du stockage de l’énergie et de la mise en réseau des énergies.
Le Maroc peut se positionner non seulement comme un pays de producteurs, mais aussi de “Technology provider” grâce à ses ressources naturelles.
Organisé par le ministère de la Transition énergétique en collaboration avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UP6M), cet événement a connu la participation d’une élite d’experts dans le domaine des énergies renouvelables.