Conscient de l’impact des émissions de gaz à effet de serre produites par les différents secteurs économiques et de la nécessité de verdir son économie, le Maroc a déjà entamé le processus de décarbonisation de son industrie pour préserver la compétitivité de ses exportations.
Dans ce sens, le programme “Tatwir-croissance verte” a été lancé dans le cadre du Plan de relance industrielle 2021-2023, avec pour objectif d’atteindre les ambitions et positionner le Maroc en tant que base industrielle décarbonée et circulaire.
Déployé à travers l’Agence Nationale pour la Promotion de la PME (Maroc PME) et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), ce programme vise à accompagner les TPME industrielles dans leurs démarches de développement de process et produits décarbonés et à appuyer l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes compétitives et la réduction de la pollution industrielle.
Ce programme propose une offre intégrée portant sur le soutien à l’investissement, l’appui à l’innovation et à la créativité et le conseil et l’expertise pour la transformation verte des TPME industrielles afin de les accompagner pour réduire leur facture énergétique et atteindre une compétitivité internationale.
Dans ce sillage, le Directeur du changement climatique, de la biodiversité et de l’économie verte au ministère de la Transition énergétique et du développement durable, Bouzakri Razi a indiqué que les entreprises industrielles peuvent réduire leur facture énergétique en commençant tout d’abord l’établissement d’un bilan de leur process énergétique pour évaluer le niveau de consommation.
Ensuite, il faut identifier les bonnes pratiques à adopter par les employés et les corrections à apporter, notamment l’éclairage en basculant vers les lampes à basse consommation, a souligné M. Razi.
Il est également question d’identifier les niches d’amélioration de l’efficacité énergétique de leur process, par exemple là où il est possible de recycler la chaleur et économiser en termes d’énergie.
Par ailleurs, les entreprises qui utilisent des appoints énergétiques comme les cimentiers, sont invitées à chercher des substituts à l’énergie utilisée, notamment les combustibles dérivés des déchets (RDF) ou en valorisant les boues de stations d’épuration urbaines (Step) dotées d’un pouvoir calorifique important.
Elles peuvent en outre, selon M. Razi, opter pour l’utilisation des énergies renouvelables pour auto-produire l’électricité ou produire de la chaleur à travers de l’énergie solaire.
Nul ne peut nier que la décarbonation de l’industrie marocaine présente aux opérateurs économiques diverses opportunités, notamment sur le plan économique en termes de compétitivité et d’accès aux marchés, sur le plan social en créant de nouveaux métiers ou encore pour des raisons écologiques.
Cependant, faire de la décarbonation une réalité exige des efforts conjoints et coordonnés des différents acteurs, particulièrement entre les secteurs public et privé.
Ainsi, le Président de la Commission économie verte de la CGEM, Saïd Elhadi, a relevé que la réussite du partenariat public-privé à ce niveau nécessite, d’une part, un secteur public performant, facilitateur, responsable et catalyseur de synergies et d’énergies et, d’autre part, un secteur privé tout aussi responsable, innovant, entreprenant, et compétitif puisque “la compétitivité économique est le produit combiné et vertueux d’actions publiques et privées”.
Dans cette même veine, il a rappelé les mesures et actions de la CGEM concernant la décarbonation de l’économie et contenues dans son Livre Blanc, notant que celles-ci “ne pourront se concrétiser sans un partenariat fort entre secteurs public et privé”, où chacune des parties assure “pleinement” ses rôles et responsabilités.
“La concrétisation concertée, et que nous espérons prochaine, de mesures effectives dans le sens des propositions du Livre Blanc, dont les effets bénéficieraient aussi bien aux grandes entreprises qu’à notre tissu de TPME et PME, constituerait un gage de crédibilité de l’agenda national de compétitivité par la décarbonation”.
Le Royaume a adopté une stratégie nationale de développement durable qui vise à mettre en œuvre les fondements d’une économie verte et inclusive à l’horizon 2030 dans les différents secteurs productifs et énergivores, notamment l’Industrie, le Transport et l’Agriculture. En plus, son ambition de réduire les émissions de GES a été revue à la hausse passant de 42% à 45,5% à l’horizon 2030.
S’agissant de l’Industrie qui s’accapare de plus de 22% de la consommation nationale en énergie, elle est répartie au Maroc, selon l’AMEE, entre deux grandes catégories d’industries.
Il s’agit de l’Industrie Grande Consommatrice d’Énergie (IGCE), pour lesquelles le paramètre énergie est déterminant dans le coût de production, notamment le ciment, le papier et les engrais. Deuxièmement, il est question de l’Industrie Légère Consommatrice d’Énergie (ILCE), dont le paramètre énergie est souvent moins déterminant dans la fonction de coût de production, notamment les industries agro-alimentaires, textile et cuir.
Le Système Management Qualité du Réseau de Transport d’Electricité de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) des régions d’Agadir jusqu’aux Provinces du Sud a passé avec succès, du 29 novembre 2021 au 2 décembre 2021, son audit de certification conformément à la norme ISO 9001 nouvelle version 2015.
La mission d’audit, réalisée par un organisme certificateur de renommée, a concerné l’ensemble des processus managériaux, opérationnels et de supports pour les activités de maintenance de réseau, de conduite des postes, de conception et réalisation des ouvrages HTB et de relevé et maintenance des systèmes de comptage.
A l’issue de cette mission d’audit, il a été relevé la qualité du travail et les efforts de l’ONEE pour la mise en service des ambitieux projets structurants afin d’accompagner l’essor socio-économique du pays dans lesdites régions et provinces.
Depuis 2005, l’ensemble des directions régionales du transport et de l’opérateur système électrique de l’ONEE est certifié selon le référentiel ISO 9001. Ces certifications constituent des preuves d’engagement de l’ONEE dans l’amélioration continue de ses performances, dont l’Office a fait l’une de ses priorités.
Ces distinctions viennent couronner l’investissement quotidien de l’ensemble des collaborateurs pour accompagner le développement du tissu économique et social dans le Royaume.
Un accord- cadre de coopération portant sur la mise en place de la plateforme technologique “Green H24” dédiée à la R&D et à l’innovation dans la filière de l’hydrogène vert et ses applications (“Power-To-X”: PtX), a été signé au campus de Benguérir de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), entre l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et en Énergies Nouvelles (IRESEN), l’UM6P et le Groupe OCP,
Cette infrastructure, la première à l’échelle africaine, a pour ambition de jouer un rôle majeur dans le déploiement industriel de la filière de l’hydrogène vert et de ses applications au Maroc. Cette structure permettra aussi d’investiguer, de tester, de démontrer, d’adapter au contexte local, et de mettre à l’échelle les technologies innovantes de ce secteur porteur du futur.
Aux côtés de la Commission Nationale de l’Hydrogène Vert, et du Cluster “Green H2 Maroc”, Green H2A constitue un maillon structurant de l’écosystème de l’Hydrogène Vert dans notre pays, et renforçant sa chaîne de valeur.
“Green H2A” accompagnera le monde académique et socio-économique et contribuera à l’émergence de la filière à travers notamment, une exploration du potentiel et des opportunités R&DI et industrielles de la filière PtX pour le Maroc, en développant des projets pilotes et de démonstration à une échelle préindustrielle, un soutien technologique et d’aide à la décision aux politiques publiques et aux industriels nationaux et internationaux, en particulier sur le volet normatif et de certification.
Elle permettra aussi une production de savoirs et de savoir-faire pour le secteur public et privé, à travers le transfert de technologie et de propriété intellectuelle, une offre de formation, à l’État de l’Art, pour le renforcement des capacités et le développement d’un capital humain à forte valeur ajoutée, au profit de nos universités, de nos centres de recherche et de formation initiale et professionnelle, mais également aux industriels nationaux et internationaux un positionnement en tant que partenaire de choix pour la coopération internationale en la matière, avec les fournisseurs de solutions technologiques, les industriels, les développeurs de projets et les investisseurs.
- Abdelaziz El Mellah, directeur exécutif industriel du groupe OCP a fait savoir que “la production de l’hydrogène Vert est une valeur ajoutée à la production d’électricité de source renouvelable, en particulier sa transformation en produits à plus forte densité énergétique et à fort potentiel économique, qui répondra à une demande mondiale importante en molécules vertes permettant de se rapprocher d’une neutralité carbone, estimant que “ceci représente une réelle opportunité pour le Maroc et un marché potentiellement prometteur pour notre groupe industriel”.
De son côté, le Directeur Général de l’IRESEN, M. Badr Ikken, a souligné que “l’hydrogène est un maillon clé de la transition énergétique. Il s’agit d’un vecteur d’énergie à fort potentiel qui s’inscrit, à la fois, dans des enjeux de croissance économique et de développement durable”, faisant savoir que “cette plateforme permettra d’accélérer le déploiement et la mise à l’échelle de cette filière industrielle dans notre pays”.
“Green H2A sera également un allié clé pour les parties prenantes nationales concernées, afin de valoriser l’innovation et de maximiser la localisation de la valeur industrielle dans notre pays”.
Pour sa part, le Président de l’UM6P, M. Hicham El Habti, a souligné que l’UM6P se félicite de la mise en place de cette infrastructure “qui sera un vrai outil de création de valeur et de savoir, véritable moyen de formation et de qualification de nos ressources humaines”.
“ce projet est une grande opportunité pour le Maroc qui a été reconnu en 2018, parmi les 6 pays au plus fort potentiel au niveau mondial. La production de l’hydrogène vert au Maroc favorisera notre croissance économique, contribuera à la décarbonation de notre industrie et nous permettra de cofinancer notre transition et notre sécurité énergétique”. Il est à noter que l’un des premiers projets de la plateforme Green H2A est un pilote préindustriel de production de 4 tonnes par jour d’ammoniac vert, équipé d’une capacité d’électrolyse de 4MW, dont 2MW PEM et 2MW Alcalin.
La plateforme, qui sera située dans le cœur du site industriel de Jorf Lasfar, du Groupe OCP, sur une superficie initiale de 5 ha, sera dotée d’autres pilotes et démonstrateurs « Outdoor » à venir, et sera munie d’un bâtiment abritant des laboratoires « Indoor », ainsi que des bureaux pour chercheurs.
Le groupe énergétique indien, Samta a annoncé le 7 décembre, vouloir investir plus de 100 millions de dollars au Maroc au cours des cinq prochaines années.
“Nous nous engageons à investir plus de 100 millions de dollars au cours des cinq prochaines années dans le développement d’activités d’exploitation minière et de traitement des minéraux au Maroc”, indique le groupe indien dans un communiqué.
Grâce à l’atmosphère optimale des affaires et les procédures administratives claires et rapides, le Maroc est devenu une destination de premier plan d’investissement, fait valoir le groupe spécialisé dans les activités des mines et exploitation des minéraux, des énergies renouvelables, de la fintech, de la biotechnologie et la blockchain et de l’intelligence artificielle.
“Nous visons à être un partenaire du Maroc pour l’amélioration du bien-être économique global en mettant l’accent sur la durabilité et la transparence”, relève la même source.
Le groupe indien affirme ” avoir effectué, à l’initiative de l’ambassade du Maroc en Inde, une seule visite au Maroc qui lui a suffit pour décider d’y investir et au cours de laquelle, il a rencontré, entre autres, les responsables de l’Agence Marocaine pour l’Investissement et le Développement des Exportations (AMDIE)”.
L’AMDIE et l’ambassade du Maroc en Inde, rappelle-t-on, ont organisé récemment un Roadshow en Inde visant la présentation et la promotion de la nouvelle marque d’investissement et d’export du Maroc, “Morocco Now”.
La tournée s’est assignée pour objectifs de mettre en avant les atouts et potentialités dont dispose le Royaume et promouvoir l’offre d’une industrie marocaine à la pointe de la technologie, répondant aux besoins de la demande mondiale.
“Nous étions extrêmement heureux d’avoir une rencontre avec l’ambassadeur du Maroc en Inde et la délégation de l’AMIDE à l’occasion du Roadshow +Morocco Now+, au cours duquel nous avons réaffirmé notre engagement avec la nomination, il y a quelques jours, de notre représentant au Maroc”, relève le groupe indien qui s’est dit déterminé à élargir et à diversifier ses investissements au Maroc.
Le Maroc aspire à renforcer la coopération internationale pour multiplier les investissements dans le domaine des énergies renouvelables, a affirmé la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.
Intervenant à distance lors d’un panel sur l’énergie propre, organisé le 3 décembre à Rome, dans le cadre de Dialogues MED 2021, Mme Benali a fait savoir que 50 projets d’énergies renouvelables sont déjà en service et plus de 60 projets de différentes tailles sont en cours de développement ou de réalisation en partenariat avec des collaborateurs étrangers.
Le Royaume, qui s’est fixé une vision ambitieuse d’ici 2030, vise à renforcer la coopération régionale et internationale afin d’atteindre les objectifs de développement durable, a souligné la ministre, dans un message vidéo adressé aux participants à ce panel, insistant sur la nécessité de renforcer l’infrastructure pour réussir la transition énergétique escomptée.
“Le retour sur capital investi doit être amélioré, c’est pour cela que nous insistons sur le rôle du secteur privé national et international”, a déclaré la ministre.
Les participants à ce panel ont relevé que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord figurent parmi les régions les plus vulnérables du monde en ce qui concerne le changement climatique.
En raison de l’augmentation des températures, de l’évolution des régimes de précipitations, du stress hydrique et de l’élévation prévue du niveau de la mer, les conséquences du changement climatique menacent le développement humain et économique de la région, ont-ils averti, soulignant que la lutte contre le réchauffement climatique est cruciale pour assurer la sécurité et la prospérité de la région, changer le modèle de développement économique et entreprendre un effort structuré vers une transition énergétique propre.
La transition énergétique ouvre d’importantes opportunités de coopération économique et de partenariats dans la zone méditerranéenne élargie, ont souligné les participants, appelant au partage de stratégies, d’efforts et d’expériences via l’établissement de cadres communs de développement et à l’amélioration de la connectivité à travers des infrastructures d’énergie verte.
Dialogues MED 2021 entend à l’ère de la pandémie développer un agenda positif pour la méditerranée en partant du multilatéralisme comme stratégie de résolution des conflits.
Parmi les enjeux au centre du débat figurent les principaux défis sécuritaires, les politiques innovantes de gestion des flux migratoires, le sort des jeunes générations après la pandémie, les principales actions pour accélérer la transition vers une économie verte et durable et la relance du processus de paix au Moyen-Orient.
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