Engagé depuis plusieurs années dans une véritable transition énergétique, le Maroc a adopté, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, une approche volontariste pour s’ériger en modèle régional en matière d’industrie sobre en carbone.
Cet engagement du Royaume en faveur d’une économie verte se reflète dans la politique initiée par le Souverain pour la promotion des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Cette politique volontariste ambitieuse a été couronnée par l’adoption en 2017 de la stratégie nationale de développement durable (SNDD) qui se veut une approche intégrée et globale pour une transition vers un développement à faibles émissions.
Cette stratégie prend en compte les défis environnementaux, en œuvrant pour la promotion du développement humain et de la cohésion sociale et en consolidant, d’une manière durable, la compétitivité économique grâce à des plans d’action sectoriels de développement durable (PADD) précisant la contribution de chaque département dans la mise en œuvre de cette Stratégie.
L’intérêt porté par le Royaume à la question de la transition énergétique a été une fois de plus conforté par la création, au sein du nouveau gouvernement d’un département dédié à cette question et dont la direction a été confiée à une experte internationale en la matière, en l’occurrence Mme Leïla Benali qui a réaffirmé récemment l’ambition du Maroc de se positionner comme une base industrielle sobre en carbone.
La ministre, qui s’exprimait dans le cadre de la COP 26, tenue en novembre 2021 à Glasgow, avait souligné que la stratégie “bas carbone” adoptée par le Maroc ambitionne d’assurer une transition vers une économie verte d’ici 2030 à travers une myriade de réformes politiques, institutionnelles, réglementaires et financières.
Mme Benali a, dans ce sens, mis l’accent sur l’importance d’impulser un choc de compétitivité dans certains secteurs stratégiques, tout en réduisant le coût de la facture énergétique marocaine pour les ménages, les industriels, les services et tout le tissu économique marocain.
La priorité, sur les dix prochaines années, est axée sur la simplification du cadre réglementaire et institutionnel, tout en donnant l’impulsion nécessaire aux financements dans des secteurs clés comme le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la gestion durable des déchets et la résilience face aux impacts des changements climatiques, a-t-elle expliqué, relevant que la stratégie vise 7 secteurs clés de l’économie marocaine que sont l’électricité, le transport, l’agriculture, l’industrie, le bâtiment, les déchets et le secteur forestier.
Par ailleurs, le Maroc a aussi élaboré le Plan Climat National 2020-2030, qui vise le renforcement de la capacité d’adaptation et d’accélération de la transformation vers une économie à faibles émissions, la mise en œuvre des politiques nationales relatives au climat sur le plan local, ainsi que l’encouragement de l’innovation et la sensibilisation pour mieux répondre aux défis posés par le changement climatique.
Ce plan prévoit également le recours aux solutions basées sur la nature, la production d’une énergie propre et le développement de l’industrie verte.
Véritable gisement d’emplois
Par ailleurs, et dans le contexte de la pandémie de Covid-19, l’économie verte est appelée à gagner d’importance, d’autant plus qu’elle constitue un véritable gisement d’emplois, notamment pour les jeunes de même que la relance post-covid doit porter essentiellement sur la durabilité et la décarbonation de l’industrie.
A cet égard, une “War Room Green Economy” a été lancée récemment à Rabat, avec pour objectif de promouvoir un écosystème performant dédié au développement de projets verts, créateurs d’emploi et soutenant l’industrie nationale.
La nouvelle structure multipartite vise la mise en place d’un cadre attractif pour l’émergence d’un écosystème favorable à l’économie verte.
Cet écosystème, basé au siège de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), devra permettre de générer de l’emploi pérenne, de soutenir l’industrie marocaine à substituer les importations et augmenter les exportations tout en décarbonant ses process, d’améliorer la balance commerciale et de relancer l’économie post-covid à travers une banque de projets.
A noter aussi que dans son rapport général, la commission spéciale sur le modèle de développement a souligné que la transition accélérée du Maroc vers une économie sobre en carbone et compétitive, attractive pour une utilisation industrielle, permettrait de faire du Royaume une référence en termes de modes de production décarbonée, responsable et durable.
Cette transition permettrait aussi d’élargir l’accessibilité de l’offre exportable marocaine aux marchés porteurs et d’attirer sur le territoire national des investisseurs étrangers en quête d’opportunités, relève le rapport qui préconise de mieux exploiter tout le potentiel de l’économie verte.
La Commission encourage, dans ce sens, l’adoption d’une stratégie dédiée à l’économie verte et déclinée sur le plan territorial, en privilégiant la logique d’une économie circulaire intégrant les spécificités et les potentialités locales.
Une attention particulière devra être accordée au développement des filières industrielles vertes dans les domaines des énergies solaires, éoliennes, d’assainissement liquide et de gestion des déchets, a souligné la Commission qui appelle à déployer des programmes de formation dédiés aux métiers verts et à promouvoir, à travers des mesures incitatives appropriées, les initiatives de recherche-développement-innovation, portées par les acteurs académiques, industriels et financiers, en vue d’anticiper les besoins futurs en compétences correspondant au développement des filières vertes.
En concrétisation de sa volonté affichée d’assurer la transition énergétique, le Maroc a revu à la hausse l’ambition de sa contribution relative à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre au titre de la Convention cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique.
Ainsi, la Contribution actualisée du Maroc comprend un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui est de 45,5% d’ici 2030, dont 18,3% est inconditionnel et réalisé sans appui de la coopération internationale.