La 64è Conférence générale de l’AIEA, dont la présidence a été assurée au cours des douze derniers mois par le Maroc, a été marquée par de multiples et importantes actions et réalisations ayant trait aux domaines de la science, de la technologie, de la sûreté et de la sécurité nucléaires, ainsi qu’à la coopération entre l’agence et l’Afrique et au renforcement des capacités nationales sur le continent africain.
Intervenant lors la séance d’ouverture de la 65e session de la Conférence générale de l’AIEA, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès des organisations internationales à Vienne, Azzeddine Farhane, président de la 64è session de ladite Conférence, a relevé que « la présidence du Maroc au nom du Groupe Afrique a été marquée par l’adoption par consensus de nouvelles résolutions ».
Il a cité, dans ce sens, la résolution sur le Projet d’action intégrée contre les zoonoses (ZODIAC), qui vise à atténuer les épidémies futures grâce à l’utilisation de techniques dérivées du nucléaire.
Dans le cadre de ce projet, l’Agence aide les États membres à réaliser les objectifs de développement durable de l’ONU, notamment ceux ayant trait à la bonne santé et au bien-être (objectif 3), à la vie terrestre (objectif 15) et aux partenariats (objectif 17). Cette initiative louable est soutenue activement et financièrement par les États membres, notamment le Royaume du Maroc, qui a fourni un appui financier à cet effet.
Il s’agit également de la résolution sur l’Agence internationale de l’énergie atomique et la pandémie de COVID-19, a énuméré M. Farhane, qui a mis en relief les mesures proactives prises par l’Agence dans le cadre de la plus grande initiative pratique de son histoire pour fournir un appui à plus de 125 pays dans le monde entier.
« Grâce à cette initiative, un tiers des États membres africains de l’Agence ont reçu une assistance précieuse en vue de l’utilisation de technologies dérivées du nucléaire, de savoir-faire technique et d’équipements nucléaires et radiologiques pour la détection rapide et la prévention de la COVID-19 ».
De même, il a été procédé à l’adoption de la résolution sur le projet de rénovation des laboratoires des applications nucléaires de l’Agence à Seibersdorf (ReNuAL+). Ce projet important répond à la nécessité de moderniser les laboratoires des applications nucléaires pour suivre l’évolution technologique de plus en plus rapide, a expliqué M. Farhane, qui a mis en avant le rôle de chef de file que jouent ces laboratoires sur la scène internationale en constituant des réseaux mondiaux, comme ceux de la lutte contre les maladies animales soutenus par l’Initiative sur les utilisations pacifiques (PUI), le Fonds pour la renaissance africaine et la coopération internationale, et bien d’autres initiatives.
« Dans le contexte mondial actuel, il importe de souligner la contribution de ces laboratoires aux efforts de lutte contre les maladies animales et les zoonoses transfrontières déployés par les États membres », a-t-il dit, notant que le Maroc fait aussi partie des États membres qui ont fourni un appui financier à ce projet majeur.
Par ailleurs, pendant sa présidence, le Royaume, a-t-il poursuivi, a veillé à ce que la question du rôle des technologies nucléaires dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus figure à l’ordre du jour de la Conférence générale en organisant, juste après la première séance plénière de la 64 e Conférence générale, une table ronde virtuelle de haut niveau ayant pour thème : « Le rôle de la technologie nucléaire dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus en Afrique : leçons du passé et perspectives d’avenir ».
Les participants à la 64 e Conférence générale ont salué les résultats de cette réunion, qui a mis en lumière l’importance qu’il y avait à sensibiliser les populations d’Afrique au cancer du col de l’utérus afin de tirer les enseignements des expériences antérieures, de partager les meilleures pratiques et de créer des mécanismes qui renforcent les synergies, le dynamisme et l’intégration de toutes les parties prenantes dans la lutte présente et à venir contre cette maladie.
En ce qui concerne la coopération entre l’Afrique et l’Agence, M. Farhane a indiqué que le Maroc considère l’Accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaires (AFRA) comme un bon exemple de coopération régionale réussie entre l’Afrique et l’Agence. Cet accord, a-t-il enchaîné, institue un cadre permettant aux États membres africains de consolider la coopération régionale en renforçant la viabilité et l’autonomie de la région par une collaboration avec les institutions régionales et les centres d’excellence en Afrique.
Les contributions de l’Agence au renforcement des capacités nationales sur le continent africain méritent donc d’être soulignées, a-t-il plaidé, relevant que l’Agence apporte son soutien, dans le cadre de projets de coopération technique, à 45 pays d’Afrique. L’agence appuie notamment la mise en œuvre de projets nationaux et régionaux dans des domaines tels que l’alimentation et l’agriculture, la santé et la nutrition, l’énergie, le développement des connaissances nucléaires, la sûreté, l’eau et l’environnement, les applications industrielles et la technologie des rayonnements.
Dans le cadre de la coopération continue entre l’Agence et le continent africain, le Maroc a reçu deux distinctions, a-t-il fait observer, précisant que le Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) est devenu, le 26 janvier 2021, le premier centre collaborateur de l’AIEA sur le continent africain pour l’utilisation des techniques nucléaires dans la gestion des ressources en eau, la protection de l’environnement et les applications industrielles.
En outre, l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR) est devenue, le 16 juillet 2021, le premier centre collaborateur de l’AIEA en Afrique dans le domaine de la sécurité nucléaire.
Il a fait remarquer également que le Forum des organismes de réglementation nucléaire en Afrique (FNRBA), dirigé par l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), a obtenu le statut d’observateur comme suite à l’adoption de sa charte en 2019, le Conseil des gouverneurs ayant décidé en juin de lui octroyer ce statut, ce qui lui permet de se faire représenter à la Conférence générale de cette année et renforce le rôle des organismes de réglementation africains dans le domaine de la sécurité et de la sûreté nucléaires.
M. Farhane a affirmé que le Maroc insiste sur la nécessité de redoubler d’efforts pour revoir la composition du Conseil des gouverneurs, étape essentielle au renforcement de la gouvernance au sein de l’Agence, conformément à l’amendement de l’article VI du Statut de l’Agence adopté il y 21 ans, à la 43 e session de la Conférence générale de l’AIEA.
« L’amendement de l’article VI ayant été accepté à ce jour par 62 États membres seulement sur les 116 requis pour son entrée en vigueur, le Royaume du Maroc s’est attaché, pendant sa présidence, à sensibiliser les États à l’importance de cette entrée en vigueur », a-t-il dit, notant qu’à cette fin, la présidence a envoyé une communication officielle pour demander à tous les États membres d’œuvrer ensemble à l’entrée en vigueur de cet amendement, d’autant plus que la Conférence générale examinera à la présente session, au titre du point 22 de l’ordre du jour, le rapport du Directeur général sur les progrès accomplis en vue de l’entrée en vigueur de l’amendement de l’article VI.