Dans le cadre du suivi des grands chantiers et projets stratégiques, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, a présidé, le 22 octobre au Palais Royal de Rabat, une séance de travail dédiée à la stratégie des énergies renouvelables.
Cette séance de travail s’inscrit dans le cadre du suivi régulier par le Souverain de ce sujet.
Au cours de cette séance, le Souverain a relevé un certain nombre de retards pris dans l’exécution de ce vaste projet et a attiré l’attention sur la nécessité de faire aboutir ce chantier stratégique dans les délais impartis et suivant les meilleures conditions, en agissant avec toute la rigueur requise.
Le développement des énergies renouvelables occupe, dans le contexte actuel, un rôle central dans l’évolution de l’économie mondiale et de la transition énergétique, ce qui conforte la justesse des choix stratégiques opérés par le Royaume, sous la Haute Impulsion Royale, visant à donner à ces énergies une place majeure dans le mix énergétique national et à consacrer le rôle pionnier et reconnu qu’occupe aujourd’hui le Maroc dans ce domaine d’avenir.
Ont assisté à cette réunion, le Chef du gouvernement, M. Saad Dine El Otmani, les Conseillers de SM le Roi, MM. Fouad Ali El Himma et Yassir Zenagui, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, M. Mohamed Benchaaboun, le ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, M. Aziz Rabbah, la Directrice générale de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines, Mme Amina Benkhadra, le Président du Directoire de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), M. Mustapha Bakkoury, et le Directeur général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable, M. Abderrahim El Hafidi.
- Ce Fonds régional pour le financement des projets climatiques du sud de la Méditerranée sera-t-il prêt, en mars 2021 ?
- Le Fonds est, actuellement, en phase de création, il sera lancé, en mars 2021, et sera doté d’un montant de démarrage d’une valeur de 250 millions d’euros, une somme modeste mais qui peut être revue à la hausse. A cet égard, cette enveloppe n’est pas importante en soi, car l’UpM ne dispose de capacités financières importantes, l’intérêt de cette initiative réside surtout dans l’impact, qu’elle va avoir et la dynamique qu’elle ne manquera pas de créer dans la région. Elle servira notamment de modèle à suivre.
Les financements de ce fonds proviendront notamment, des fonds d’investissement internationaux privés, dont le Fonds Vert pour le Climat (FVC), outre une partie des engagements internationaux pris dans le cadre du Sommet de la Terre.
Six ou sept pays du sud de la Méditerranée, dont la Tunisie, le Maroc et la Jordanie, vont faire partie du premier groupe de pays bénéficiaires de ce fonds.
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L’UpM a annoncé, au mois de juillet dernier, que la résilience face au changements climatiques est une priorité absolue. Cette annonce sera-t-elle traduite dans des projets concrets ?
- Une étude scientifique sur l’impact des changement climatiques sur la région a été menée par un groupe de 82 scientifiques qui ont ensuite formulé et soumis des recommandations aux décideurs de nos pays.
Ces recommandations concernent l’adaptation aux effets du changement climatique et la réduction de ses répercussions, l’investissement dans l’économie verte, l’économie bleue ou encore les activités économiques durables.
L’étude préconise l’adoption de politiques claires en ce qui concerne le recours progressif aux sources d’énergie nouvelles et renouvelables et la mise en œuvre des engagements pris par nos pays, lors du Sommet de la Terre de Paris , notamment en vue la réduction d’un degrés et demi (1,5° C) des températures, lequel objectif n’a pas été atteint jusqu’à présent. Quant à la prochaine étape, une réunion regroupera, en mars 2021, les ministres de l’Environnement des pays méditerranéens, afin de définir une approche générale en matière de traitement et de mise en oeuvre de ces recommandations et les politiques à suivre, dans ce domaine.
La plupart de nos pays, dont la Tunisie sont conscients de l’importance de ce dossier,les énergies nouvelles et renouvelables occupent une place de plus en plus importante dans leurs programmes et politiques dans ce domaine. A cet égard, les sources d’énergie non polluante sont en augmentation dans le cadre du mix énergétique. Ainsi, des méga-projets d’énergie solaire ont été créés au Maroc et en Egypte, outre l’utilisation de plus en plus du gaz naturel, qui demeure une source d’énergie moins polluante que les autres.
L’industrie des voitures électriques est également devenue, une priorité pour un certain nombre des pays de la région. Il est donc possible, d’œuvrer pour davantage d’intégration dans les industries liées à la durabilité. Cela signifie aussi, que l’investissement dans l’économie bleue ou l’économie verte est devenu non seulement moins coûteux qu’auparavant, mais davantage rentable et efficient. Le troisième axe sur lequel nous travaillons est l’attraction des investissements privés dans ce domaine, d’autant que les investissements publics sont incapables à eux seuls, à relever ce défi où à supporter une telle charge. En effet, nous avons remarqué un engouement de la part des marchés financiers, des fonds d’investissement internationaux et des grands fonds de pension aux Etats Unis d’Amérique (USA) et en Europe pour de tels projets. Ces fonds orientent même une partie de leurs investissements vers des activités de l’économie bleue et de l’économie verte pour contribuer à la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (SER) et de la pollution ou contribuer à la préservation de la biodiversité. -
Comment faites vous pour tirer profit de cette tendance ?
- Nous essayons de contribuer à cette tendance à deux niveaux. Tout d’abord, à un niveau incitatif, nous présentons à ces fonds les projets et les opportunités d’investissement disponibles dans les pays de la régions. Nous travaillons, également, en coopération avec une initiative menée par l’organisation américaine R20 (Regions for climate action) et le Fonds vert pour le climat pour créer le premier fonds d’investissement dans des projets environnementaux dans la région arabe et dans le sud de la Méditerranée.
Deuxièmement: nous soutenons et encourageons les pays en besoin de financements, à émettre des obligations vertes au lieu d’aller emprunter sur les marchés financiers mondiaux à des taux d’intérêt élevés. Ces financements serviront à la réalisation des projets non polluants.
Nous œuvrerons en outre, lors de la prochaine réunion des ministres chargés de l’environnement dans les pays méditerranéens, prévue en mars prochain, à l’adoption d’une vision globale et coordonnée entre les pays concernant le traitement de la crise environnementale que connaît la région méditerranéenne et les mesures qui seront prises dans les années à venir pour l’endiguer.
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L’accès aux mécanismes de financement climatique n’est pas facilement accessible à tous les pays Comment l’UpM peut aider ?
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Tout à fait, mais à mon humble avis, des capitaux sont disponibles sur les marchés financiers internationaux et s’intéressent de plus en plus à ces domaines. Il y a également une tendance palpable chez les responsables de portefeuilles et des fonds sur ces marchés à investir dans ces domaines. Le rôle de l’UpM et des ministres de l’environnement est d’étudier les moyens de présenter et d’encadrer ces projets en vue de drainer davantage de capitaux vers nos pays.
Le fonds en cours de création, constitue également, un moyen de capitaliser sur les différentes expériences et de favoriser le transfert d’expertise entre les pays de la région afin qu’ils soient plus compétitifs et capables de drainer les fonds disponibles sur les marchés internationaux .
Nous avons apporté un appui technique en matière d’accès aux sources de financement dans ce domaine à un des pays de la région et nous sommes toujours disposés à le faire, et à aider nos pays à préparer des projets susceptibles de recevoir les financements nécessaires.
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L’UpM célèbre le 25e anniversaire, du lancement du processus de Barcelone en 1995. Comment évaluez-vous ce processus et a-t-il contribuer à faire de la Méditerranée un bassin de paix et de prospérité conformément au souhait des pays de la région ?
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L’UpM constitue non seulement un des outputs de ce processus, mais offre un cadre institutionnel à ce projet qui a démarré avec le processus d’Oslo et la promesse de trouver une solution au conflit israélo-arabe.
En tant qu’organisation régionale chargée de l’appui de la coopération dans la région, nous avons pu aboutir à une vision régionale commune et harmonieuse au sujet de pas mal de dossiers, dont celui des changements climatiques, qui progresse bien. Nous avons également, pu aboutir à un consensus et des progrès au sujet des dossiers de l’autonomisation des femmes, de l’éducation et du commerce.
A ce propos, une réunion des ministres du commerce des pays de la région est prévue dans un mois, en vue d’adopter des règles d’origine communes pour la région méditerranéenne. Des progrès sont également réalisés en ce qui concerne l’élimination des barrières non tarifaires. Je dois cependant, reconnaître que l’Union pour la Méditerranée n’a pas pu jouer son rôle comme étant un acteur influent dans plusieurs dossiers, comme celui des migrations.
Mais, je pense qu’après la crise de Covid-19, un nouvel ordre régional sera adopté de manière à favoriser encore l’intégration économique régionale, et ce après avoir vécu toute une décennie sous l’influence “de la théorie selon laquelle l’Asie est l’usine du monde. Cette vision ne disparaîtra pas totalement, la mondialisation sera toujours en vogue mais elle sera limitée.
L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a mis en avant les réalisations « impressionnantes » du Maroc dans le processus de transition énergétique qui sont soutenues par une politique gouvernementale concertée. “Le Maroc représente à lui seul les trois quarts de la croissance de la production d’électricité renouvelable en Afrique du Nord. Le pays qui a annoncé, en 2009, un objectif de 52% d’énergies renouvelables pour la fourniture d’électricité d’ici 2030, prévoit désormais de l’atteindre cinq ans plus tôt”, relève l’AIE dans une analyse intitulée « les voies de l’Afrique du Nord vers les transitions énergétiques propres ».
Dans cette analyse publiée sur le site de l’AIE, signée Ana Rovzar, chargée de programme Afrique à l’Agence internationale de l’énergie (AIE-OCDE), l’auteure souligne que les réalisations impressionnantes dans le processus de transition énergétique au Maroc ont été soutenues par une politique gouvernementale concertée. En 2009, le Maroc a annoncé un objectif de 52% d’énergies renouvelables pour la fourniture d’électricité d’ici 2030, qu’il prévoit désormais d’atteindre cinq ans plus tôt. « En fait, le pays est maintenant sur la bonne voie pour augmenter la part des énergies renouvelables dans l’électricité à 60-65% d’ici 2030 », indique Mme. Rovzar.
En plus de fixer des objectifs à long terme (et d’inscrire le droit au développement durable dans la constitution), le Maroc a cherché à fournir le cadre juridique et réglementaire pour déployer sa stratégie de transition plus large, visant avant tout la création de marché. Depuis lors, une législation ultérieure a été adoptée qui permet les appels d’offres et les enchères pour des projets solaires et éoliens à grande échelle, encourageant les investissements privés dans le secteur, ajoute-t-elle. « D’autres catalyseurs de succès se sont concentrés sur le renforcement de la confiance des investisseurs et des prêteurs en créant des agences compétentes «guichet unique», notamment l’Agence marocaine pour le développement durable (MASEN); assurer des acheteurs institutionnels solides; et accroître la capacité institutionnelle », relève l’auteure de l’analyse.
« La persistance du Maroc dans sa stratégie a été durable et le climat incertain en 2020 n’a pas fait dérailler ses initiatives, le Maroc ayant mis en service avec succès deux projets éoliens cette année », affirme Ana Rovzar. Selon elle, fort de ses succès, le pays ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Il prévoit désormais d’accroître sa pénétration des énergies renouvelables en l’incluant dans ses perspectives plus larges d’intégration régionale et de commerce. « En plus d’assurer un envoi prioritaire pour les énergies renouvelables, le Maroc a développé des interconnexions avec l’Espagne et l’Algérie, et cherche désormais à s’intégrer davantage dans d’autres marchés en Afrique du Nord et subsaharienne, ainsi qu’en Europe », relève-t-elle.
L’auteure de l’analyse, qui se base sur le dernier rapport Transitions énergétiques propres en Afrique du Nord lancé le 21 septembre par l’AIE, souligne qu’au cours de la dernière décennie, l’Afrique du Nord a réussi à augmenter sa production d’énergie renouvelable de 40%, en ajoutant 4,5 GW de capacité éolienne, solaire PV et solaire thermique à son parc d’énergie renouvelable. La capacité de production d’énergies renouvelables a augmenté de 80% au cours des dix dernières années, et de près de 560%, en excluant l’hydroélectricité, relève-t-elle. Selon l’experte, l’Afrique du Nord a remporté d’importants succès dans le domaine des énergies renouvelables et peut encore accélérer dans cette voie avec un bon dosage de politiques.
Après le webinaire sur l’Hydrogène vert organisé en juin dernier, La Fédération de l’Énergie, en partenariat avec MASEN, l’IRESEN et EDF, a organisé, le jeudi 8 octobre 2020, un nouveau Webinaire sous le thème “Le Stockage de l’Énergie, composante essentielle pour le développement des ENRs” qui a pour objectif de faire un point sur les récents développements des technologies et des applications de stockage de l’énergie.
Ce Webinaire a vu la présence virtuelle de plus de 120 participants ainsi que l’intervention de plus de dix experts de haut niveau provenant des divers domaines d’interventions, Industriel R&D et universitaire, ainsi que de différents pays et régions, Asie, Europe et Maroc.
La séance Keynote du Webinaire a été assurée par le professeur Rachid YAZAMI, imminent chercheur Marocain, inventeur entre autres de l’anode graphite des batteries LI-Ion, qui a fait une large présentation des caractéristiques techniques de ce type de batteries, fonctionnement, densité d’énergie, densité de puissance, durée de vie, ainsi que l’importante baisse du coût de ce type de batteries, qui est passé de 1 200 $/KWh en 2010 à moins de 200 $/KWh en 2020.
Les autres intervenants, provenant de différentes organisations, MASEN, IRESEN, Alsolen, EDF, Azelio, ONEE, Renault et l’Université Cadi Ayyad de Marrakech ont présenté les récents développement dans le domaine du Stockage de l’Énergie :
- Technologies : Batteries, Thermique, Air Comprimé, Supra-conducteurs, Magnétiques, H2, STEPs, terrestre et marines, Sels fondus, Roches, etc.
- Applications industriels : Production de l’électricité, Mobilité et Transport, Industrie, etc.
- Smart Management et logiciels de pilotage.
- Gestion du cycle de vie : recyclage des batteries, extraction des matières premières, etc.
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