EnR : Les réalisations “impressionnantes” du Maroc mises en avant par l’AIE
L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a mis en avant les réalisations « impressionnantes » du Maroc dans le processus de transition énergétique qui sont soutenues par une politique gouvernementale concertée. “Le Maroc représente à lui seul les trois quarts de la croissance de la production d’électricité renouvelable en Afrique du Nord. Le pays qui a annoncé, en 2009, un objectif de 52% d’énergies renouvelables pour la fourniture d’électricité d’ici 2030, prévoit désormais de l’atteindre cinq ans plus tôt”, relève l’AIE dans une analyse intitulée « les voies de l’Afrique du Nord vers les transitions énergétiques propres ».
Dans cette analyse publiée sur le site de l’AIE, signée Ana Rovzar, chargée de programme Afrique à l’Agence internationale de l’énergie (AIE-OCDE), l’auteure souligne que les réalisations impressionnantes dans le processus de transition énergétique au Maroc ont été soutenues par une politique gouvernementale concertée. En 2009, le Maroc a annoncé un objectif de 52% d’énergies renouvelables pour la fourniture d’électricité d’ici 2030, qu’il prévoit désormais d’atteindre cinq ans plus tôt. « En fait, le pays est maintenant sur la bonne voie pour augmenter la part des énergies renouvelables dans l’électricité à 60-65% d’ici 2030 », indique Mme. Rovzar.
En plus de fixer des objectifs à long terme (et d’inscrire le droit au développement durable dans la constitution), le Maroc a cherché à fournir le cadre juridique et réglementaire pour déployer sa stratégie de transition plus large, visant avant tout la création de marché. Depuis lors, une législation ultérieure a été adoptée qui permet les appels d’offres et les enchères pour des projets solaires et éoliens à grande échelle, encourageant les investissements privés dans le secteur, ajoute-t-elle. « D’autres catalyseurs de succès se sont concentrés sur le renforcement de la confiance des investisseurs et des prêteurs en créant des agences compétentes «guichet unique», notamment l’Agence marocaine pour le développement durable (MASEN); assurer des acheteurs institutionnels solides; et accroître la capacité institutionnelle », relève l’auteure de l’analyse.
« La persistance du Maroc dans sa stratégie a été durable et le climat incertain en 2020 n’a pas fait dérailler ses initiatives, le Maroc ayant mis en service avec succès deux projets éoliens cette année », affirme Ana Rovzar. Selon elle, fort de ses succès, le pays ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Il prévoit désormais d’accroître sa pénétration des énergies renouvelables en l’incluant dans ses perspectives plus larges d’intégration régionale et de commerce. « En plus d’assurer un envoi prioritaire pour les énergies renouvelables, le Maroc a développé des interconnexions avec l’Espagne et l’Algérie, et cherche désormais à s’intégrer davantage dans d’autres marchés en Afrique du Nord et subsaharienne, ainsi qu’en Europe », relève-t-elle.
L’auteure de l’analyse, qui se base sur le dernier rapport Transitions énergétiques propres en Afrique du Nord lancé le 21 septembre par l’AIE, souligne qu’au cours de la dernière décennie, l’Afrique du Nord a réussi à augmenter sa production d’énergie renouvelable de 40%, en ajoutant 4,5 GW de capacité éolienne, solaire PV et solaire thermique à son parc d’énergie renouvelable. La capacité de production d’énergies renouvelables a augmenté de 80% au cours des dix dernières années, et de près de 560%, en excluant l’hydroélectricité, relève-t-elle. Selon l’experte, l’Afrique du Nord a remporté d’importants succès dans le domaine des énergies renouvelables et peut encore accélérer dans cette voie avec un bon dosage de politiques.