L’expérience de l’engagement du Maroc dans la lutte contre les changements climatiques et la promotion des énergies renouvelables et propres a été présentée, le 4 décembre à Bangkok, lors d’un séminaire organisé avec l’ambassade du Maroc en Thaïlande.
Organisé en collaboration avec le Département de l’ASEAN au Ministère thaïlandais des Affaires Étrangères et en collaboration avec l’Institut de Sécurité et des Études Internationales relevant de l’Université de Chulalongkorn (Bangkok), ce séminaire a connu la participation d’orateurs de marque représentant le gouvernement thaïlandais, le milieu académique, la société civile et le secteur privé.
Intervenant à cette occasion, l’ambassadeur du Royaume à Bangkok, M. Abdelilah El Housni, a tenu à rappeler l’évènement marquant de la 22e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) organisée en 2016 à Marrakech et où le Royaume a acquis une notoriété internationale et continentale en matière d’engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Il a tenu à rappeler que sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc s’était engagé depuis longtemps dans la lutte contre les changements climatiques avec une approche multidimensionnelle faisant de la coopération Sud-Sud en la matière une priorité.
A cet égard, le diplomate a mis en exergue les initiatives conduites par le Maroc à l’échelle du continent africain à l’instar de l’activation des Commissions Climat du Bassin du Congo pour la région du Sahel, ainsi que les initiatives Triple A (Adaptation de l’Agriculture Africaine) et Triple S (Soutenabilité, Stabilité et Sécurité), lancées lors du 1er Sommet Africain de l’Action, tenu en marge de la COP22 de Marrakech.
M. El Housni a aussi exposé les avancées réalisées par le Maroc dans la lutte contre les changements climatiques et les efforts visant l’atténuation de leurs effets, soulignant, à ce sujet, le classement qu’occupe le Maroc dans le Rapport 2019 sur l’Indice de Performance Climatique qui classe le Maroc à la 2ème position sur la liste des pays évalués.
Une telle performance est le résultat d’une stratégie nationale intégrée visant l’augmentation considérable de la part des énergies renouvelables au cours des cinq dernières années et le développement de nouvelles capacités en matière d’énergie propre.
Avec la connexion de la plus grande centrale solaire au monde à Ouarzazate et de plusieurs nouveaux parcs éoliens au réseau électrique, le Maroc est sur la bonne voie pour atteindre son objectif de 42% de capacité d’énergie renouvelable installée en 2020 et de 52% en 2030, a-t-il affirmé.
Le séminaire a offert l’opportunité de prendre connaissance de la gravité des effets dévastateurs des changements climatiques dans les pays de l’ASEAN où plusieurs villes sont menacées par la montée des eaux à l’instar de Bangkok, Jakarta, Yangon, et Ho Chi Minh-Ville.
Le séminaire a permis, également, d’examiner les défis d’ordre environnemental et économique à relever par les pays membres de l’ASEAN et par le Maroc, et d’explorer les pistes de coopération entre les deux parties dans le domaine du développement durable.
M. Paitoon Mahapannaporn, directeur adjoint du département de l’ASEAN au ministère des affaires étrangères thaïlandais, s’est réjoui de la coopération liant le Maroc aux pays de l’ASEAN et suggéré l’établissement d’un partenariat entre les deux parties à travers l’institution «ASEAN Centre for Sustainable Development Studies and Dialogue».
Dans une déclaration à la MAP, le modérateur du séminaire, M. Thitinan Pongsudhirak, directeur de l’Institut de Sécurité et des Etudes Internationales relevant de l’Université de Chulalongkorn, a souligné l’importance de la coopération sud-sud dans la lutte contre le réchauffement du climat et les efforts d’adaptation aux changements bouleversants induits par ce phénomène.
Ce séminaire sur le changement climatique organisé en coopération avec l’ambassade du Maroc à Bangkok témoigne de ce concept de coopération, compte tenu de l’importance du sujet pour les pays de l’ASEAN et les actions pilotes menées avec succès par le Royaume, offrant ainsi l’occasion d’échanges d’expériences fructueux entre les deux parties.
La région de l’Asie du Sud-Est paye un lourd tribut dans le changement climatique avec des phénomènes météorologiques extrêmes, les sécheresses, les inondations et surtout la montée des eaux des océans compte tenu de la géographie de la région constituée d’archipels et de terres basses, a-t-il dit, ajoutant que de vastes zones et même des mégapoles, comme Bangkok, risquent d’être submergées par les eaux dans les prochaines décades.
Les pays de l’Asie du Sud-Est, dont le niveau de développement et non homogène, sont appelés à mettre leurs efforts en communs pour des solutions efficientes et réalisables contre les effets des changements climatiques qui vont crescendo dans la région.