Le lancement officiel du jumelage Maroc-Union Européenne (UE) consacré à l’appui au renforcement du secteur de l’énergie dans le Royaume a été donné, le 8 mai à Rabat, dans le cadre de la mise en oeuvre du programme « réussir le statut avancé entre le Maroc et l’UE ».
Ce projet de 24 mois (2018-2020) vise à soutenir les efforts du Maroc pour atteindre les objectifs de sa stratégie énergétique nationale à travers l’accompagnement de la mise en oeuvre des lois sur la régulation du secteur de l’énergie, le recours aux énergies renouvelables et l’efficacité énergétique et le renforcement du système d’observation et de veille stratégique du ministère de l’énergie, des mines et du développement durable.
Le jumelage prévoit, également, le renforcement de l’efficacité énergétique, notamment pour la mise en oeuvre de la réglementation thermique des bâtiments, la pratique des audits énergétiques dans l’industrie et les modalités de financement des économies d’énergie, le développement et la planification des énergies renouvelables, en particulier les mécanismes de flexibilisation permettant une meilleur intégration de ces sources d’énergie au réseau de transport et de distribution de l’électricité.
Ce partenariat repose sur un transfert d’expérience sous diverses formes, dont le renforcement de capacités pour l’élaboration de textes juridiques et réglementaires, notamment en matière de régulation du marché de l’électricité, en référence au processus de convergence, d’élaboration d’un diapositif du suivi de la mise en oeuvre de la stratégie énergétique au niveau national et régional, et d’amélioration des méthodes du ministère pour l’analyse prospective énergétique à long terme, ainsi que sur la mobilisation d’experts européens à Rabat et l’organisation de visites d’étude en Europe au profit de cadres marocains.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable, Aziz Rabbah a souligné que ce jumelage institutionnel est un outil efficace pour renforcer les capacités du Maroc tant au niveau réglementaire, institutionnel et technique pour accélérer la mise en oeuvre de la stratégie énergétique et être en phase avec la dynamique du développement que connait l’UE.
Ce projet permettra non seulement d’alimenter et de sécuriser l’approvisionnement du marché national en énergie mais aussi de revoir le système réglementaire pour l’adapter aux évolutions et à la technologie européenne, a-t-il relevé, notant que le statut avancé accordé au Maroc fait du secteur énergétique, un élément stratégique du partenariat euro-marocain.
« En Europe, il y a un grand débat sur la politique énergétique et énormément de réformes ont été entreprises aux niveaux réglementaire et institutionnel et la même chose se passe au niveau national, d’où la nécessité de ce rapprochement pour améliorer davantage notre cadre réglementaire pour qu’il soit plus efficace et encourageant pour les investisseurs et protecteur pour les consommateurs », a-t-il dit.
« Nous avons besoin de renforcer nos institutions. La stratégie énergétique demande beaucoup d’investissements, de veille, d’accompagnement et de coopération pour faire du Maroc un partenaire mondial en énergie », a-t-il ajouté. De son côté, l’ambassadrice en chef de la délégation de l’UE au Maroc, Claudia Wiedey a indiqué que l’Union européenne et le Maroc se sont engagés depuis plus de 40 ans dans un partenariat unique qui n’a cessé de s’enrichir et de se diversifier, notant que ce nouveau jumelage traduit parfaitement l’évolution des relations euro-marocaines, assure la suite et permet au ministère d’approfondir ses réformes et de rapprocher des objectifs qu’il s’est fixés, en appuyant le suivi de la mise en oeuvre de la stratégie énergétique, sa planification et l’analyse de son impact économique permettant ainsi de renforcer la programmation pluriannuelle des investissements.
En parallèle de cet accompagnement institutionnel, l’UE s’est engagée durablement dans le développement d’infrastructures majeures dans le secteur de l’énergie au Maroc, plus particulièrement des énergies renouvelables, fer de lance de la stratégie du Maroc dans ce domaine, a-t-elle fait savoir. « L’intégration accrue du marché de l’énergie marocain à celui de la région et de l’UE est un des objectifs que nous partageons car elle permettra au Maroc de tirer pleinement profit de sa proximité avec l’Europe et facilitera nos échanges », a-t-elle précisé, affirmant que les réformes adoptées permettront au Maroc d’aller encore plus loin dans le rapprochement avec les standards et règlements européens.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Allemagne au Maroc, Götz Schmidt-Bremme a souligné que le secteur énergétique est considéré comme le plus important secteur de coopération entre le Maroc et l’Allemagne, faisant part de la volonté de son pays d’approfondir et de renforcer davantage ce partenariat énergétique. « Nous sommes en route ensemble vers un objectif commun, à savoir, réussir la transition vers un approvisionnement en énergie peu consommateur en carbone, durable, fiable et à prix abordable, améliorer l’efficacité énergétique et augmenter la part des énergies renouvelables », a-t-il assuré, appelant à joindre les efforts et à agir ensemble pour maîtriser les défis du changement climatique et favoriser l’industrialisation et la création de l’emploi et de la croissance.