La Chambre des Représentants a adopté, à l’unanimité en séance plénière, le projet de loi relatif à la régulation du secteur de l’électricité. Ce projet de loi vise l’accompagnement des évolutions futures du secteur, au regard notamment de l’ouverture du marché de l’électricité et des mutations que connaîtront les différentes activités liées aux secteurs de l’énergie électrique et des énergies renouvelables.
Le ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Abdelkader Amara, a effectué du 12 au 14 avril une visite de travail à Berlin, à la tête d’une délégation de haut niveau composée de responsables du ministère, de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN).
Cette visite fait suite aux invitations adressées au ministre par le Conseil d’Administration de la Société Allemande Siemens et par la Chambre de Commerce et d’Industrie Arabo-Allemande. Elles invitent ainsi la partie marocaine à s’informer de l’expérience allemande dans les domaines en relation avec les chantiers et les projets énergétiques nationaux, en particulier ceux liés au développement du gaz naturel liquéfié et aux énergies renouvelables.
M. Amara et la délégation l’accompagnant ont visité de nombreuses infrastructures énergétiques et usines de matériels et d’équipements électriques appartenant au groupe Siemens en Allemagne, notamment celles spécialisées dans la fabrication des turbines à gaz.
Le ministre s’est rendu, dans ce cadre, également aux centres de recherches et de développement, à la Bourse européenne d’échange énergétique, ainsi qu’à la centrale de production de l’énergie électrique à cycle combiné qui se situe à Fortuna.
En parallèle, M. Amara a eu une série de réunions et d’entrevues avec des personnalités gouvernementales, de hauts responsables de Siemens et plusieurs autres opérateurs économiques avec pour ordre du jour le renforcement de la coopération et du partenariat dans le domaine des énergies renouvelables, un pilier majeur de la stratégie énergétique nationale.
Le Maroc figure au Top 5 des meilleures destinations africaines pour les firmes de prospections pétrolières en 2016. Le classement établi par la conférence multinationale Africa Oil & Power (AOP) place en effet le Maroc à la 4e position. Le rapport explique cette position du Maroc par le fait que le Royaume « se distingue dans sa région par sa grande stabilité politique, l’efficacité et la non lourdeur de son administration ». La même source ajoute que le Code des hydrocarbures au Maroc est conçu pour attirer les investisseurs. « Sa fiscalité est incitative. Les compagnies pétrolières et gazières sont exemptées, par exemple de l’impôt sur les sociétés pendant 10 ans à partir du début de la production », explique AOP. Et le Rapport de conclure qu’en tout, le Maroc offre l’une des législations les plus attractives.
Moins d’un an après l’ouverture de sa filiale à Rabat au Maroc, VoltaMaroc, le producteur français d’électricité Voltalia mène un développement actif sur la zone. Déjà positionnée sur des projets solaires et éoliens, la société a également déposé en début d’année des demandes d’autorisations pour 4 projets de centrales hydroélectriques, représentant un total de 40 MW. Au total, VoltaMaroc a déposé auprès du ministère de l’Energie 6 demandes de projets dans le photovoltaïque, l’éolien et l’hydroélectrique pour un volume global de 147 MW. Et une fois ses projets développés, VoltaMaroc compte vendre son électricité à des clients privés ou publics de type industriel selon le modèle IPP.
Les investissements globaux dans les énergies renouvelables ont atteint 286 milliards de dolalrs en 2015, un chiffre record, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
« Ce chiffre représente une augmentation de 5,9 % par rapport aux 270 milliards investis en 2014, et vient effacer le précédent record de 278,5 milliards établi en 2011 », souligne l’étude élaborée conjointement avec Bloomberg New Energy Finance et l’université de Francfort.
Les capitaux mobilisés pour des projets d’énergie propre dépassent largement les montants injectés dans les énergies fossiles qui n’ont été que de 130 milliards de dollars l’an dernier.
Cette progression a pu être obtenue grâce aux améliorations constantes réalisées au niveau du coût de mise en place des énergies solaires et éoliennes, un progrès qui devrait se confirmer dans les années à venir.
Le rapport montre en outre que cette performance, bien que louable, était insuffisante pour réduire significativement les effets du changement climatique de source anthropologique.
« Malgré le fait que 2015 ait été une année charnière avec la signature de l’accord de Paris sur le climat, les bonnes nouvelles sur le renouvelable ne sont pas encore suffisantes pour stabiliser le réchauffement climatique en dessous des 2 C convenus ». Tel est le constat dressé par Eric Usher, le responsable de l’Initiative finance du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Les pays émergents sont à l’origine de la majeure partie de ces investissements. Au peloton de tête figurent la Chine, l’Inde et le Brésil qui ont totalisé 156 milliards de dollars, avec 103 milliards pour la Chine seule. La mise en place des infrastructures solaires et éoliennes a également atteint un record avec 118 GW installés au cours de l’année dernière.
Le DG de l’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique (ADEREE) et membre du comité de pilotage de la COP22, Said Mouline, a présenté le 30 mars dernier au Palais des Nations Unies à Genève, lors du Forum mondial sur la mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable (ODD), comment les partenariats publics privés (PPP) ont été menés au Royaume du Maroc aussi bien pour des projets d’atténuation que d’adaptation aux changements climatiques. Et la semaine dernière toujours, le responsable du pôle PPP au sein du comité de la COP 22 avait présenté à l’Université Collège de Londres (UCL), lors d’un colloque organisé en partenariat avec l’Ambassade du Royaume du Maroc et l’Ambassade de France sur le thème « The Paris Agreement – What does it mean for Africa ? », la politique volontariste nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et comment elle peut servir à tout le continent africain. A noter que, lors de ces 2 événements les organisateurs ont appelé à faire du Maroc un exemple en terme de politique volontariste mais aussi en terme d’approche et de gouvernance.
Un rapport sur la transition énergétique, publié récemment par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES), souligne l’importance des interconnexions et échanges régionaux de l’énergie pour renforcer la sécurité de l’approvisionnement.
Intitulé « La transition énergétique à l’aune de la géopolitique mondiale de l’énergie : quels sont les enseignements pour le Maroc ? », ce rapport estime que la globalisation des échanges et des marchés ainsi que la libéralisation du secteur énergétique « favorisent l’harmonisation des règles et standards et l’intégration des marchés de l’énergie ».
Le document, qui présente les résultats de l’étude comparative de quelques exemples de transitions énergétiques en cours dans quatre pays européens (l’Allemagne, la Turquie, l’Espagne et le Portugal), précise que ces pays ont développé les interconnexions et échanges avec les pays voisins et sont tous interconnectés par le plus grand réseau du monde d’échanges et de flux énergétique (électricité et gaz).
Le rapport plaide également pour la diversification des ressources énergétiques et des sources d’approvisionnement, sachant que le Maroc fait face à une dépendance énergétique de plus de 95 % et que son mix énergétique est dominé à hauteur de 80 % par deux ressources : le pétrole (62 %) et le Charbon (22 %).
Le Gaz Naturel déjà utilisé mais à faible volume (4 %) est une option envisageable et maintenant envisagée par le Maroc, selon les auteurs du rapport qui font savoir que la mise en place de cette filière permettra aussi de s’affranchir de la dépendance à 100 % vis-à-vis du gaz algérien.
Le rapport recommande également la libéralisation du secteur de l’électricité, considérant que « la libéralisation totale de la production et de la distribution ainsi que l’autorisation de création d’intermédiaires en vente et achat de l’électricité pourraient favoriser un développement rapide du secteur, améliorer ses performances et desserrer la contrainte financière sur le budget de l’Etat ».
Le document met l’accent sur la nécessité de mettre en place un organe de régulation pour notamment définir les règles et modalités d’accès et de raccordement aux réseaux de transport et de distribution, ainsi que d’une politique tarifaire transparente basée sur les coûts réels d’exploitation.
« Ce rôle est présentement assumé par l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE). Or, compte tenu de la multitude de casquettes que l’office porte dans le secteur de l’électricité, il se trouve dans une situation de juge et partie », note-t-il.
Les auteurs du rapport appellent également à l’élaboration d’un cadre juridique et d’un dispositif de soutien aux énergies renouvelables qui doivent réunir toutes les conditions requises par la viabilité économique et financière des projets.
Parmi ces conditions, ils citent particulièrement l’obligation de rachat incombant aux fournisseurs, intermédiaires et fournisseur en dernier ressort, la priorité d’accès et de raccordement au réseau et la priorité d’injection de l’électricité de source renouvelable, ainsi qu’un mécanisme de soutien financier sous forme de prix de rachat garanti (Feed-in Tariffs).
Les projets initiés au Maroc ne bénéficient d’aucun de ces avantages et la loi 13-09, relative aux énergies renouvelables ne comporte aucune disposition similaire, déplorent-ils.
Le dernier enseignement du rapport a trait à la tentation des décideurs politiques de trop lier la stratégie énergétique et l’intégration industrielle locale. « Le cas de l’Espagne et à une moindre mesure le Portugal démontrent que cela peut s’avérer coûteux et fragile du point de vue économique », lit-on au document.
Ce rapport de synthèse clôture une série de livrables préparés dans le cadre de l’étude sur la transition énergétique du Maroc à l’aune de la géopolitique mondiale. Son but est de reprendre de façon synthétique les conclusions des deux premières phases de cette étude.
La première partie du rapport est un aperçu sur le contexte énergétique mondial et les tendances lourdes qui en façonneront l’évolution future, alors que la deuxième a été consacrée à la présentation des résultats de l’étude comparative de quelques exemples de transitions énergétiques en cours dans quatre pays européens.
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